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Mirko Beljanski

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Procès de 2001: 1er, 2e, 3e, 4e, 5e jours,  jugement

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Prix Charles-Léopold Mayer

Minutes du procès Beljanski

en appel en mai 2002 à Paris

 

Mercredi 22 mai 2002 : quatrième jour

 

 

- Gérard Weidlich: Deux prévenus sont malentendants, moi-même moniteur de plongée sous-marine, j'ai été atteint à une oreille. Je vais parler fort.

Je suis retiré de la police nationale.

Vous avez un malade au service des autres. Je ne comprends pas la présence des parties civiles à ce procès.

Je ne vais pas parler de la partie scientifique, ça a été largement démontré.

J'aurais pu devenir pompier, car j'aime mon prochain, j'aime sauver les gens. J'ai été maître nageur sauveteur, formateur, j'ai eu 19,5 sur 20 ce qui est le sommet de la notation.

Le médecin assermenté de la police le Dr Girard m'a dit: "Taisez-vous! vous ne pouvez pas avoir le sida, c'est pour les pédés!".

En 1985 j'étais chef de plage à la Palmyre, une plage dangereuse par les courants.

Un pêcheur ramène un homme. Je cours. Je fais mon boulot que je fais depuis 25 ans: bouche à bouche, massage cardiaque; il meurt d'un œdème pulmonaire.

Comme on est sur un banc de sable, la marée monte. Il n'y a pas d'hélicoptère. En une heure, le noyé est mal rasé, il y a un contact plaie à plaie. Il avait une charge virale élevée Le noyé m'a filé l'herpès explosif, le lendemain.

Le Pr Montagnier m'a dit que les noyés sont porteurs de tous les germes.

À cette époque il n'y avait pas d'embout de protection à valve anti-retour. C'est grâce à moi qu'il y a cela, et l'administration n'est plus responsable s'il n'est pas utilisé.

À l'époque je fais sais 72 kilos, j'étais un athlète. Après 17 ans de sida déclaré, entre l'hiver 85 et mars 86: champignons, herpès explosif, fatigue insurmontable. J'ai une photo, vous avez maintenant en face de vous un monsieur en bonne santé.

Quelqu'un qui a un sida déclaré et qui reprend du poids, ça n'existe pas. J'ai été à la Salpêtrière, je ne vais pas en parler [sanglots].

En 1986, je donne mon sang, je reçois une lettre me disant d'aller au centre de transfusion sanguine avec ma voiture.

Le Dr Bigot m'accueille assez froidement, sans doute car j'étais un des premiers. Elle me dit: "M. Weidlich, vous avez le sida.". Je pense aux 30% qui meurent. Père de famille, 4 enfants, grand-père. Je rentre à la maison tout de suite, c'est un mercredi. Mon épouse est là, je lui tombe dans les bras [sanglots], j'ai le sida. C'est mon épouse qui fait le rapprochement avec le noyé. Je dis: "Nous sommes mariés pour le meilleur et pour le pire, maintenant ça va être le pire".

Je vais voir mon médecin traitant qui est le Dr Causse, qui était à la barre ici. Il est impuissant, il n'y a rien

Dans le Nº1 du Panorama du médecin, suite à une réunion du laboratoire Wellcome: sur cet article, en 1987, grâce à un effort intensif et à des mesures d'urgence, l'AZT est accrédité: Jean-Pierre Mangeot président de Wellcome France, père de Philippe Mangeot, président d'Act Up.

France Soir: Wellcome fait premiers essais aux États-Unis en 1986 et le ministère en France l'autorise sur le marché en 1987.

Je peux bénéficier de ce que Me Autrive appelle l'état de nécessité; à l'époque il n'y avait rien, je devais sauver ma vie par rapport à ma famille.

Je reviens dans le cabinet du Dr Causse, en partant il a une illumination. Il me dit c'est inutile des calmants, des drogues, il connaît mon équilibre. Un mois d'arrêt de travail. Il pense au Pr Beljanski, il a travaillé sur les ARN, ce que je sais, c'est que le sida est un virus à ARN.

Je demande à retravailler. On m'envoie à Vélizy; je regarde la carte. Chouette! Châtenay-Malabry c'est à coté de Vélizy.

Dans les couloirs du CNRS, je vois les gens à boire du café, à discuter. Je me demande ce que c'est.

Une vieille dame m'indique son bâtiment. Il y a de l'effervescence, des sonnettes.

Je vois Beljanski à son bureau. Il me dit je sais tout, votre Dr m'a téléphoné.

On travaille sur des animaux, des plantes, des souris que vous voyez là, elles reprennent du poids.

Il m'explique simplement.

Il me remet un gros paquet de gélules. Je lui demande combien je lui dois: rien, juste signer un consentement éclairé.

Combien? Il me dit 12 gélules par jour, vous pouvez aller jusqu'à 18.

Comme il y avait un problème d'immunité, les autres médicaments étaient inopérants.

Comme j'étais infirmier, je me disais que c'était beaucoup. J'ai pris peu de gélules, puis de plus en plus, et depuis je ne suis plus tombé malade.

Nous savons que les tests que j'ai fait à l'époque, Élisa, Western Blott, il y a des magouilles terribles.

M. Beljanski m'a fait faire des tests, j'ai été un des premiers; à l'institut Fournier, ils font des tests de cultures sur le sang, le sperme, pour prouver à l'institut Pasteur que j'avais le VIH.

En 1991 j'ai des anticorps qui chutent. Il n'y a plus d'anticorps du tout.

Alors je redeviens négatif? c'est impossible. Qu'est-ce qui se passe? J'étais en pleine forme.

Je vais à une compétition de volley à Tours.

Je vais voir un grand virologue à Tours, le Pr Goudaud.

Je lui dis que j'ai le sida, que je dois faire un exposé et lui demande des renseignements. "Vous pour un flic, vous en savez des choses sur le sida."

Dans ma poche, j'avais un stratagème qui n'était pas très honnête.

Est-ce qu'un malade du sida peut redevenir négatif? Hélas non.

Il me sort un ouvrage de Glaxo-Wellcome: les anticorps chutent et on a une maladie opportuniste.

Je dis au Dr Causse: vous me cachez des choses. Il me dit qu'il est lui-même surpris, les anticorps remontent. Je suis moi-même en pleine forme.

J'ai les anticorps qui montent, qui dépassent 3.125, ils crèvent le plafond.

Il y avait des tests peu fiables, car peu sélectifs: si vous avez une grippe, Mme la Présidente, que vous avez une charge virale élevée, vous êtes séropositif.

Une notion importante, c'est celle du stress oxydatif. J'ai discuté 2h avec le Pr Montagnier là-dessus. Le stress engendre la fuite des T4 vers les tissus conjonctifs. Devant ce tribunal, je subis un stress important.

Est-ce que je vis un rêve d'être vivant, ou un cauchemar?

Je l'ai voulu, car j'ai exigé d'être mis en examen pour avoir accès au dossier. En tant que policier, j'étais choqué et ai demandé à être mis en examen.

Le pao péréira, comme l'ont dit les scientifiques à la barre, n'est pas toxique, sinon je ne serais plus là.

J'invite l'avocat d'Aides à me suivre ce week-end à la chasse aux araignées à l'île d'Oléron, et il verra ce que c'est un malade du sida avec 17 ans de recul.

En 1986 je reçois un appel de Beljanski, qui me parle de Silvestri qui va monter une association.

C'est la personne qui m'a sauvé la vie, qui est comme mon deuxième père, qui me le demande.

Je vais à Lyon voir Pierre Silvestri, qui me dit que vous ferez ce que vous pourrez en fonction des nombreux déplacements professionnels. Je crée un petit bureau autour du Dr Causse, pour informer. il n'y a pas de synonyme dans le dictionnaire entre information et publicité.

C'est pas facile de témoigner, surtout du cancer. Il y a des malades illustres qui ne témoignent pas: le Dr Nawrocki a parlé d'Anquetil, et le plus illustre, Mitterrand; j'ai montré à Anne Tarelli une lettre de Mitterrand. Elle me parlait tout le temps de dates. Je lui ai remis un gros dossier sur mes analyses: Gérard Weidlich, mis en examen à sa demande.

Sur les prévenus, il n'y en a plein que je ne connais pas, qui étaient autour de Silvestri.

Par le canal de Silvestri, je reçois des gélules, et Silvestri me dit qu'il faudrait des dons. Je trouvais ça normal, je faisais des dons. Il ne me relançait pas car je faisais des actions.

Pour la revue Dialogue, en avril 1987 jusqu'au nº 27 au premier trimestre 1994, c'est Silvestri. Pour les nº 28 et 29, c'est Raymond Courbet. Du nº 30 à 34, au deuxième trimestre 1994, c'est Mirko Beljanski, qui est mis en examen. Après c'est Burek. Il n'y aura plus de parution suite aux événements du 9 octobre 1996 jusqu'au quatrième trimestre 1997.

Je n'ai pas de responsabilité dans ce chapitre pour les dates jusqu'en 1996.

Le directeur de publication, assisté du secrétaire de rédaction, demande des articles, des témoignages.

J'ai exigé d'être mis en examen et j'ai occupé différents postes. J'ai bien fait mon travail, j'ai eu beaucoup d'adhérents en Charente maritime. On vous pressent dans ce cas. Silvestri dit qu'il faudrait des actions, se coucher dans la rue, comme Act Up. Je ne peux pas faire ça, je suis policier. Vous vous débrouillez.

Dans la masse de courrier, je vois quelqu'un qui tutoie Pasqua, qui a des honneurs, qui est VIH positif. Je vais voir Raymond Courbet avec un policier séropositif: Marc Crouzier. Le syndicat de la police m'avait demandé d'aller voir ce collègue qui mourait du sida après 2 ans d'AZT. Je lui dis que j'entends les premières choses comme quoi c'était un poison.

Je m'excuse aux parties civiles de ne pas faire partie des morts de l'AZT.

Les T4 de Marc Crouzier n'arrivaient pas à remonter à cause de l'empoisonnement qu'il avait subi. Il a eu un lymphome à cause des visites répétées des gendarmes, 4 ou 5 fois; C'était un héropositif.

Je ne comprends ces problèmes d'AMM et d'ATU.

Qui est plaignant dans cette affaire: la DRASS de la ville de Grâce. C'est Kouchner derrière. Des espionnages, des écoutes téléphoniques.

Les gendarmes sont intervenus dans l'urgence car ils ont intercepté une communication téléphonique comme quoi Jean-Jacques Hérault devait chercher la semaine prochaine le gramme de synthèse à Montpellier.

Après, Kouchner nous demande les dossiers, alors qu'ils ont été saisis.

Il y a eu ce débat à L'Événement du Jeudi où on s'était infiltrés avec Me Autrive. Il m'a reconnu: «Voilà l'emmerdeur!». «Si c'était une histoire de gendarmes, débrouillez-vous avec eux.» «Mais c'est vous qui avez envoyé les gendarmes.» Il a plongé la tête dans son assiette. J'ai gâché son dîner mais il n'y a pas eu d'article dans la presse.

Silvestri avait une carte de visite comme administrateur d'Abraxas. Il avait compris la manne financière. Il disait qu'il aurait une AMM à l'étranger. C'était le rêve des malades, avoir l'AMM et être remboursé par la Sécurité Sociale.

Silvestri amenait ses masses de courrier à signer.

Il y avait un scientifique d'un côté, Beljanski, mais il rajoutait des closes, comme laisser trois ans à Silvestri pour faire l'AMM.

Silvestri est arrivé avec des huissiers à l'assemblée générale, ça a été très chaud.

le 15 septembre 1996, M. Beljanski organise une assemblée à Saint-Prim il n'y a qu'un seul candidat, Richard Burek. Je ne peux pas, je suis en activité dans la police.

Beljanski me dit: «Moi j'ai dû partir je suis sous contrôle judiciaire. Qui c'est lui? On ne le connaît pas. Demandez votre retraite, il fera l'intérim.» D'accord comme ça.

Je suis élu à l'unanimité, et demande une résolution: prendre mais fonctions le 25 avril 1997, à ma mise en retraite.

Sur les détails de la répression 1996:

Personne ne sait rien des écoutes téléphoniques. Ça sonne à 7 heures du matin. C'est les jeunes de la discothèque, je pense. Ça resonne.

Les gendarmes: «Écoute, blaireau, tu vas pas nous raconter des histoires, t'es président.» «Comment vous le savez? c'était la semaine dernière!» «Les écoutes téléphoniques, ça sert.»

«Attention blaireau, tu ne vas pas nous rouler dans la farine. C'est un archiviste, il y a des papiers partout!»

Ils sont venus à quatre inspecter les documents. Un s'est rué sur mes gélules. «Comment je fais pour me soigner?» «Je m'en fous!» «Ma femme prend du ginkgo contre le Dupuytren, ma fille contre des dérèglements hormonaux.»

La publicité? il y a un livre La Santé confisquée. Il regarde 3 pages et saisit les livres. Mais ils sont en librairie, autorisés!

Les publications scientifiques, c'est en anglais, il comprend rien du tout, il embarque comme de la publicité.

Un coffret avec des stylos COBRA, des pins, des t-shirts de la Course pour la Vérité des jeunes qui ont traversé la France pour soutenir Beljanski. Ça c'est de la publicité. Toute association, dans un certain pourcentage, peut vendre des articles. Ces articles n'avaient plus d'utilité à cause du changement de nom et je les ai gardés par honnêteté.

Je suis mis en garde à vue 20h.

À 18h, tout est terminé, je fais ma télécopie pour Créteil et on peut rentrer voir nos femmes. «Niet! Gardez-le!» C'est de l'attaque psychologique. Je me demande comment ça doit se passer pour Beljanski, Francine Boquet. Moi je suis policier, je connais.

Je disais qu'à 2h, 3h j'allais être libéré. À 2h30 on me dit que je peux sortir. «Vous devez me ramener chez moi. Mais moi je ne quitte pas la gendarmerie.» Je demande à être mis en examen. «Il nous fait chier celui-là.»

Le lendemain, à 15h20, je suis mis en examen, je vais signer mon papier que je vais chercher moi-même à Rochefort.

Je suis surpris par la liste de tous les chefs d'inculpation, la même liste pour tout le monde.

J'ai été choqué par l'intervention d'un témoin, M. Jacques Lebeau. Vous ne perdez rien à ne pas avoir lu son livre.

J'ai un témoignage de Sylvie Simon, écrivain journaliste qui ne peut pas être là à cause d'une conférence à Troyes aujourd'hui.

Jacques Lebeau est venu me voir pour me dissuader d'écrire mon livre, qu'il avait des documents que je n'avais pas, qu'il avait deux versions, qu'il publierait la favorable ou la défavorable selon que l'on fait appel ou non du jugement de Vienne aux prud'hommes. Ça s'appelle du chantage. Il demandait 600.000 F. La mère de Crouzier, conseillère aux prud'hommes, s'en est occupée. Nous avons perdu et on a dû lui payer 63.000 F, les 9 derniers mois à 7.000 F, mis sous huissiers. J'ai mis ça dans les mains d'un avocat compétent, Me Autrive, qui a gagné: il nous doit 63.000 F. M. Lebeau n'a pas de biens saisissables, il n'a qu'une chambre de service. Le livre n'est plus édité. L'huissier n'a pu recevoir l'argent.

Nous n'avons jamais reçu de lettres: Weidlich cité, Beljanski, Boiteux... vous avez un témoin qui a menti à la barre.

L'administrateur judiciaire, Me Claude Dutilleul m'écrit: "J'ai bien reçu votre livre. Je le ferai lire à ma fille qui est dans le milieu médical.".

La deuxième partie du livre est faite de mensonges pour faire du mal.

Me Dutilleul se demande ce qu'il fait là: un administrateur judiciaire est chargé de vous liquider et de vous anéantir. Mais on se quitte en très bons termes.

Le mot «pigeons» m'a fait bondir. Un président d'association est tenu de faire respecter les statuts. Tout membre actif qui n'aura pas répondu à trois convocations sera exclu. C'est ce qui est arrivé à Burek. Mme Brousse, ici présente, fait ça pour sa fédération.

Vous avez la photocopie du chèque de 100.000 F pour la demande d'AMM. J'ai le talon du chèque.

Le Dr Rath, avec une pétition de 437.000 voix sur internet, a fait plier le Parlement Européen pour l'autorisation des produits naturels.

Il y a un article de Bernard Kouchner, qui nous a fait des misères.

- Présidente: Vous vous éloignez du sujet.

- Gérard Weidlich: Dans La Croix, il dit: «Si vous êtes illégal, vous êtes dans le bon chemin. Sinon on laisse mourir tout le monde.» La langue de bois.

Il y a eu le jugement de la Cour Européenne.

Je tiens à ce que Mirko Beljanski soit réhabilité.

Dans la revue associative d'Aides, sur l'ours, vous avez M. Yvon Lemoux cité à la mémoire des membres rédactionnels qui sont morts du sida.

Dans Dialogue [Remaides?] de décembre 1994, il écrit que Aides reçoit des aides non négligeables de Wellcome.

Voilà sur le préjudice qu'on a causé.

Je suis un malade qui me suis mis courageusement au service des autres malades.

Ce qui me fait très mal, c'est ce qu'a mis ma fille sur mon bureau: «Tu ne peux pas, ils sont trop forts. Lisa, ma petite fille qui a 5 ans, fait des cauchemars, car elle a entendu dans une conversation que son papi risque d'aller en prison.»

J'envisage de passer le manche, de passer le relais.

Nous sommes une association, nous sommes démocratiques, il se dégagera quelqu'un d'autre. mais il faut connaître les dossiers fiscaux, avoir les pièces. Sinon on prend le livre de Lebeau pour argent comptant.

Mme Tarelli, Mme Piana, ont dit qu'il n'y a rien à reprocher à l'association sur le plan de la comptabilité.

L'OPJ Kentzinger ordonne la destruction des pièces. Aucun OPJ ne me croit et lorsque je montre cette pièce; ils me demandent comment je l'ai eue et me disent: «J'ai honte d'être gendarme.»

Kentzinger a organisé avec un autre OPJ un déjeuner avec Leperlier, journaliste ici présent.

- Présidente: C'est un peu périphérique.

- Gérard Weidlich: Comment le gendarme, dans le secret de l'instruction, peut voir un journaliste?

En 1996, tout a été saisi; zéro adhérent. Si je rends ma casquette, je démissionne et dissous l'association, tout continue, par les réseaux, à l'étranger, par internet.

J'y connais rien sur internet. Un adhérent me dit: «»Je peux le faire.», et il le fait.

Ce n'est pas de la publicité, c'est de l'information.

Dialogue est envoyé aux adhérents. On donne de l'information à prix coûtant. Des bénévoles envoient des photocopies, des documents contre des timbres pour couvrir les frais. Si on fait que comme ça, on meurt. Vous pouvez faire un don en devenant adhérent: payer les photocopies, payer les frais d'avocat, contacter des journalistes, des députés.

Je sais que la frontière est ténue entre information et publicité; Quand on fait de la publicité, c'est pour le profit. J'ai ma petite retraite.

Lorsque vous avez une souche pro-virale, vous avez une autre vision de la vie. J'ai fait mon testament.

Si la cour n'a pas compris que Silvestri était le cerveau, je sais qu'il avait des secrétaires, travaillait tard.

Silvestri, vous regardez l'étymologie.

Chez moi, toute la journée, pendant que j'allais à la plage avec les enfants il lisait tous les livres de scandale: Carrefour du Développement, etc.

Sans lui, il n'y aurait pas eu l'association. À la justice de déterminer qui il est, ce qu'il a fait.

J'ai une photo de Mirko Beljanski donnée par un adhérent. Avec de la morphopsychologie, on voit que c'était un homme bon.

- Présidente: La Cour ne fait pas de la morphopsychologie.

- Assesseur à gauche de la Présidente: Que faisiez vous lors des réunions? Apportiez-vous essentiellement votre témoignage?

- Gérard Weidlich: Oui, j'étais infirmier. D'autres prenaient en synergie. Moi, je prenais en monothérapie. Je m'arrangeais pour avoir d'autres témoins qui racontaient leur cancer en synergie avec les traitements conventionnels.

Pour les conférences publiques, Beljanski intervenait et c'était scientifique.

- Avocat général: On n'a pas évoqué jusqu'à présent le prix des produits. Pouvez-vous donner une idée du prix?

- Gérard Weidlich: 5 à 6 F le prix de la gélule, ça n'a pas varié depuis 1991. J'en prends 6, ça fait 36 F.

En prenant ça, je prive de 600 F par jour les laboratoires. Je prends le pao.

Le Bioparyl c'est moins cher: 5 F.

le RLB: 60 F la dose qui dure 4 jours: donc 15 F par jour.

- Avocat général: J'ai lu dans le dossier que certains malades dépensaient 3.000 F par jour.

- Gérard Weidlich: Je ne sais pas, faites le calcul avec 600 F par jour. Le problème, c'est que c'est remboursé dans un cas, pas dans l'autre.

Le statut de Tips pour les produits qui permettent de supporter les chimios et les radiothérapies, comme Nestlé en pharmacie, est remboursé à 80%. Je vous ai dit Nestlé, un lobby, pas Beljanski.

Vous avez un traitement qui peut évoluer de 300 F à 3.000 même plus 3.500, en fonction de la gravité.

- Avocat général: Toujours sous formes de gélules, pas de tubes, produits, et le malade retournait voir le médecin?

- Gérard Weidlich: Oui: ça lui revenait de moins en moins cher quand sa santé s'améliorait, après une petite cure d'entretien, comme M. Boiteux.

Debat a fait des boites de petits cachets de RLB par voie perlinguale. Je regrette de ne pas les avoir gardé car il nie maintenant.

Pour les préparations magistrales, je ne sais pas. Même Joanny, je ne la connaissais pas.

Moi, je suis malade. Moi, j'ai besoin de gélules. D'où elle vient, je m'en fous.

Ce que je sais, c'est que je prenais mes gélules à la pharmacie Colbert de Rochefort. Maintenant, elles sont sous scellé, comme celles sans doute de Mignot ou je ne sais pas qui.

 

Audience suspendue

 

- Avocat général: Si Burek intervient après les plaidoiries, c'est cassé.

- Richard Burek: Ce qui m'a choqué, c'est que Silvestri n'a pas été exclu, mais est parti pour maladie.

C'est pas 6 gélules, mais 10 gélules que Weidlich prend.

- Avocat général: Si c'est tout ce que vous avez à dire. Les prévenus peuvent parler après les plaidoiries, mais pas apporter des documents, sinon c'est cassé.

- Me Malika Ouarti, avocate de Marc Lecocq: Irrecevabilité au nom de M. Lecocq.

- Présidente: Je vais donner la parole aux parties civiles dans l'ordre ou ils voudront.

- Me Michel Blum, avocat de la Ligue Contre le Cancer: Association qui œuvre depuis des décennies et des décennies.

Premier principe; Il ne faut pas imaginer que la recherche contre le cancer n'existe qu'en France.

Dans La Saison du cobaye, l'auteur raconte les chercheurs animés du même désir, qui gagnent peu d'argent, ne sont pas inféodés au médicament.

Ils ont été informés, ne serait-ce que par la presse, aucun n'a pris la défense de Beljanski. Ces gens dévoués, s'ils estimaient qu'ils y avait eu une injustice, ils seraient intervenus.

Le complot complaisamment évoqué ne doit pas être retenu par la Cour.

Le deuxième point que je voudrais évoquer, c'est qu'il y a une violation d'une réglementation qui est l'AMM. Des expériences in vitro, puis in vivo, pour arriver à une sécurité. c'est parfois long, coûteux, mais il semble que la famille Beljanski ait décidé de son propre chef de se passer de cette validation.

Quelqu'un de moins diplômé que M. Beljanski pourrait se servir de cette jurisprudence.

Ce qui est gênant dans cette affaire, c'est le business qui est en cours dans ces pratiques. Si ce n'est pas en France, c'est aux États-Unis.

S'il y avait eu un soupçon de bonne foi, pourquoi ne pas avoir utilisé ces sommes énormes pour une demande d'AMM?

Dans la réalité, bien qu'on s'en défende, ce ne sont pas des produits complémentaires de l'alimentation, mais ils sont utilisés pour remplacer des produits éprouvés. Il y a une perte de chance pour les malades.

J'ai fait appel comme l'ensemble des parties civiles. De tout l'argent pour les association sera fait un usage correct. [rires dans la salle]

- Me Alain Molla (avocat d'Aides): Je me constitue avocat pour la partie civile l'association Aides: 110.000 personnes ont besoin pas seulement de l'association, mais de la médecine. Nous faisons depuis 18 ans ce travail d'aide pour aller sur le chemin de la vie, de la guérison. Cette maladie ne se guérit pas, elle se soigne. Ces malades attendent une molécule qui les guérisse. Il y a parmi les prévenus des personnes de bonne foi, mais aussi de mauvaise foi, qui abusent de la crédulité, la désespérance.

Ce travail d'engagement, pour une association reconnue d'utilité publique par un décret du 9 août 1990 a une légitimité pour porter la contradiction à ceux qui se trompent lorsqu'ils sont de bonne foi, et commettent des délits lorsqu'ils sont de mauvaise foi.

On fait une information rigoureuse auprès d'un vaste public. Publier ou favoriser la publication des documents relatifs au VIH... Ces tâches sont malmenées par les prévenus.

Sur la recevabilité, c'est ce produit PB-100 et PB-400 qui est censé empêcher la multiplication d'un virus, le VIH. Envers ceux qui sont malades, je n'ai aucune acrimonie, et pour Jean-Yves Boquet aussi, qui a été relaxé.

Le médicament rentre dans le code de la consommation, en particulier l'article L111-1, qui stipule que le consommateur doit être informé de ce qu'est le produit.

Le préjudice direct et intentionnel envers l'association:

En 1984, sur une association qui promouvait le tabac.

Nous sommes sur le terrain de la validation de molécules luttant contre le VIH. C'est ce qui fait la spécificité de notre mission.

Ce préjudice vaut ce que vous voudrez, mais pas 1 F. Ce n'est pas la condition de notre intervention, ne serait-ce que du point de vue symbolique.

Les prévenus distillent le doute et la suspicion sur la médecine traditionnelle, contre les molécules dites officielles. Les prescripteurs ne connaissent même pas le contenu.

Aides et Act Up ont des membres et malades, des personnes infectées, et affectées.

De ce que j'ai entendu, j'ai été amené à l'humilité, y compris à ce qu'on a dit contre nous. J'ai quand même entendu des gens défiler qui manquaient d'humilité, qui prétendaient avoir tout compris, face à un complot commencé en 1965. Surtout quand ce ne sont pas des biologistes. Ces personnes ne sont pas là pour se défendre. L'ANRS est une structure unique dans le monde, Jean-Paul Lévy ne serait pas un biologiste, un scientifique.

Au titre d'humilité, je ne critique pas les personnes touchées par le sida, et je ne suis pas insensible au drame de Silvestri avec son fils, les douleurs de Weidlich, Silvestri. Ça explique le combat de Weidlich pour l'urgence d'une molécule, et de n'importe quelle molécule. Nous sommes là pour les repères du code de la Santé publique.

Je me suis interrogé il y a un an deux ans, lorsque j'ai été saisi de ce dossier, de ce que nous pouvons faire en tant que juristes. Le droit, qui a pour mission de rendre paisibles les relations entre membres d'une société donnée.

Si on accepte les autorités scientifiques collectivement désignées, contradictoirement consultées, on se plie à ces règles.

On parle de la teneur en principes actifs. La loi, c'est très bien pour être protégé contre des charlatans. Ce n'est pas aussi facile qu'une lessive, c'est douloureux de conclure qu'une molécule n'est pas active, ou est toxique.

On nous dit que 50 pharmaciens ont été relaxés, mais c'était des pharmaciens simplement d'officine; il n'y a pas eu de tri arbitraire.

J'ai entendu de beaux discours sur les malades, sincères parfois, démagogiques parfois.

Pas de discours démagogique: Beljanski a écrit La Santé confisquée. Ne confisquons pas la parole des malades.

Je n'accepte pas la fuite de ceux qui disent que ce n'est pas un médicament: alors il n'y a pas de besoin d'AMM.

Mme Joanny, M. Picard, M. Mignot: c'est un produit, une substance diététique, disent-ils à Créteil.

Il était prescrit à des personnes malades de cancer et de sida, même si c'est légalisé aux États-Unis comme un produit alimentaire. Là-bas aussi vous n'auriez pas obtenu d'AMM, ce n'est pas un médicament. C'est un pays proche, avec la même communauté scientifique. Là-bas aussi on défend Monod? Certains y croient, ont une foi qui devient une forme de thérapie.

Mme Boquet, qui croit être soignée par un complément alimentaire, ça ne vous choque pas?

Dans Dialogue, le traitement implique une hygiène de vie, il ne doit pas être mélangé à un autre antiviral. Mme Beljanski l'a dit clairement, pas comme à Créteil: c'est soit le PB-100, soit l'AZT.

On vous dit que l'AMM, c'est trop cher ou trop long.

Mme Sylvie Beljanski était venue avec son mari avocat. Abraxas, qui reversait de l'argent. On vous dit que c'est long, oui c'est long, c'est insupportable pour M. Weidlich; il y a des ATU depuis 1990, et avant c'était des protocoles compassionnels. Mais il faut la phase 1 de toxicité et la phase 2: des résultats à petite échelle. Il y a eu 10 ans de procédure.

Alors qu'on peut commander par internet, où sont les conflits? Il est mort, M. Monod, il est mort malheureusement, M. Beljanski.

Beljanski disait que c'était une préparation magistrale, Mme Beljanski qu'elle savait qu'il fallait une AMM. Il faut savoir. Ils s'y sont pris tard.

Silvestri et Weidlich, dont il a dit tant de mal de Silvestri, ils étaient là tous les deux à Saint-Étienne. La demande d'AMM a été déposée le 2 juillet 1995. Des documents n'ont pas été remis, certes, mais tout existe aux États-Unis. Quand on demande qui dirige Natural Source, on vous répond «ça ne vous regarde pas.»

Je pense qu'ils n'en veulent pas de cette AMM. Les propos de M. Burek à cet égard sont éloquents.

Il y a au moins 9 évaluations scientifiques, que nous aurions pu appeler ici, ce que nous n'avons pas fait pour ne pas alourdir. Lorho et Donadio, deux médecins de Montpellier, sur 20 malades du Patriarche sur 18 mois, ce qui est suspect.

M. Boiteux veut renverser la vapeur, un scientifique qui n'est même pas biologiste.

La quasi-totalité n'était pas en monothérapie, certes si pour M. Weidlich, Mme Boquet. Je n'ai plus de mots lorsque M. Boiteux dit que ça soigne l'arthrose et les polypes.

Si vous étiez convaincants, les associations seraient de votre côté. Elles doivent vous imposer le respect de la loi. Vous êtes en guerre, en croisade, lorsque vous faites le procès d'une molécule toxique, l'AZT. Il faut tout dire, il y a la pharmacovigilance en phase 4, et s'il y a eu des morts dociles au début, on a diminué la dose. Il y a des malades sous monothérapie AZT. Les scientifiques seraient-ils fous? Tous les médicaments sont toxiques. Il faut un dosage entre l'efficacité et la toxicité. Je suis pétrifié à l'idée que des gens soient morts en abandonnant des traitements pour l'écorce d'un arbre. Des traitements attendent avec des trithérapies efficaces entre 1996 et 2000 et le sont un peu moins aujourd'hui.

Nous sommes dans une négociation avec la loi, pas dans une référence unique.

Quand Weidlich dit qu'il y a des discriminations, il a raison. Vous croyez que Aides ne s'en occupe pas depuis 18 ans?

Il y a le respect par le contrôle de produits, sinon le malade est trompé. C'est une croisade pour l'efficacité du produit.

- Me Olivier Saumon, avocat d'Act Up Paris: Je représente l'association Act Up-Paris.

Act Up depuis 13 ans, puisqu'elle a été fondée en 89, s'occupe des malades, pour accélérer l'accessibilité des produits, pour que le malade puisse choisir son traitement dans la liberté.

En 1991, voilà une épidémie qui désoriente la société, alors qu'on croyait qu'on trouverait facilement un vaccin contre les maladies.

Cela pousse les personnes à tout tenter. Les produits Beljanski naissent dans ce désarroi. Ils sont présentés comme des produits Beljanski; le nombre de morts, y compris parmi les produits Beljanski, contredit leur efficacité.

On présente comme efficaces, on valorise, favorise ces produits là. On présente, on dit présenter une demande d'AMM alors qu'elle n'est pas faite sérieusement.

Cette logique de complot permet d'entretenir cette composition.

M. Boiteux n'est plus dans une logique de science, puisqu'il prend des produits.

Donadio ne parle pas d'efficacité, personne n'en parle.

Parce que Monod a jeté l'opprobre sur les produits Beljanski, alors tout le monde s'y oppose? Aucun chercheur français n'a été intéressé par ces produits, nulle part dans le monde.

Si aujourd'hui 10% des personnes résistent aux trithérapies, 90% s'en trouvent mieux; on présente aujourd'hui l'AZT comme un poison, mais il reste un élément de traitement.

C'est s'enfermer dans un groupe sectaire sans reconnaître qu'on a eu tort. On maintient la vérité contre tout.

En 20 ans, ils n'ont pas une personne pour chercher sur les produits. Les chercheurs de Lille disent qu'on interprète, qu'on trompe le résultat.

La logique du complot, doublée par l'effet placebo, permet de tromper des malades.

La logique du complot pousse à rejeter toute autre thérapie.

La logique du placebo peut expliquer.

À Act Up, nous préférons le choix de l'usager, mais avec la boussole des autorités.

M. Mangeot a été PDG de Wellcome jusqu'en 1995. Philippe Mangeot a été président d'Act Up en 1997.

Il faut respecter les procédures légales, Act Up le fait toujours.

Il y a la jurisprudence de gitans pour les victimes des nazis, des journalistes dont la collectivité est atteinte.

- Avocat du Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens: On a un sentiment de confusion, déjà dans les mots. À cette barre, on ne fait pas de la publicité, mais de l'information; on fait des préparations magistrales, pas des médicaments; on confond recherche et essais cliniques. Cette confusion, on la comprend chez des malades qui disent leur souffrance.

mais là où on ne comprend plus, c'est quand cette confusion est chez des médecins, des pharmaciens, Mme Beljanski.

On sent bien que quelque chose ne va pas, mis où est la confusion? Elle est dans ce qu'a été la recherche du Pr Beljanski, quand les produits reviennent en France via internet par les États-Unis.

Soit ces produits Beljanski étaient des compléments alimentaires, et on comprend mal une demande d'AMM, dès 1991 avec une étude juridique; soit c'est une recherche purement commerciale.

On va vous parler des bienfaits du vin, du phénol contre le cholestérol, ou la margarine. Je plaide beaucoup pour l'exercice illégal de la pharmacie.

Le complément alimentaire n'a qu'un objectif nutritionnel. Il n'a pas de vertu thérapeutique.

Il y a une directive européenne sur les compléments alimentaires. Il s'agit d'une recherche nutritionnelle, qui entrera en vigueur lorsqu'on connaîtra les apports journaliers recommandés. Dans cette liste, il n'y aucun des produits des composants des produits Beljanski. Ils ne peuvent donc être appelés des compléments alimentaires.

Il n'y a pas de toxicité, point final. Mais on ne peut parler de toxicité que lorsqu'on connaît l'objectif recherché par le produit. Monothérapie, bithérapie, on ne sait pas: tout dépend des uns, des autres. On me dit que c'est un antiviral, M. Boquet dit que c'est un produit.

Je me constitue partie civile selon le code de la santé publique, sur ce qui porte préjudice aux intérêts de la pharmacie.

Quelques vérités à rappeler. Dans le système Beljanski, il n'y aucun laboratoire pharmaceutique. ça répond peut-être à une question.

Il n'y avait pas réelle volonté d'AMM, peut-être parce qu'ils ne croyaient pas à son efficacité, peut-être parce qu'il aurait fallu confier le brevet à un laboratoire.

La cour sait bien que les laboratoires pharmaceutiques visent le profit, et ils auraient utilisé ces brevets.

Mme Beljanski est venue dire qu'il s'agit de médicament.

Le monopole pharmaceutique, c'est un certain nombre de règles visant à protéger la santé publique, qui entraînent des sanctions contre des pharmaciens.

Ces produits ne peuvent être faits par des laboratoires dans le cadre de spécialités pharmaceutiques.

On n'a pas respecté la pharmacovigilance dans ce dossier.

Le médicament se définit par le code de la Santé publique.

La cour ne s'est inquiétée que du médicament par présentation, pas par fonction.

Par présentation: un éventail: gélules, sirops, posologie, c'est tout moyen qui fait naître même de façon implicite des vertus thérapeutiques du produit. Tout malade ici l'a pris dans un objectif de guérison. On est loin du jus de carotte.

Par fonction: c'est un produit utilisé dans le but de guérir, réparer, corriger, les fonctions organiques.

On sait que ce n'est pas un produit toxique, on ne sait pas si c'est un produit efficace.

Venir parler de la toxicité sans parler de l'efficacité n'a pas de sens, car peut-être aurait-il fallu augmenter les doses.

Un mot sur les plantes médicinales. Vous avez le ginkgo biloba, qui n'est pas dans la liste du décret du 15 juillet 1979.

Quelle que soit la définition que l'on veuille prendre, nous sommes bien dans le cadre du médicament.

Une fois cela évoqué, nous en venons à l'AMM.

Selon la loi du 20 décembre 1988 sur la recherche biomédicale, on doit répondre à un certain nombre d'obligations. En première instance, on a fait fi de la protection des malades.

J'ai été stupéfait d'entendre dire le Pr Nawrocki qu'on renouvelait les produits sans prescription.

L'AMM concerne tout produit fabriqué industriellement.

L'ATU peut être obtenue avant l'AMM, mais cela demande le respect de certaines règles.

On va parler de préparations magistrales. On se trouve dans un gauchissement parfait de la législation.

La préparation magistrale doit se faire pour un médecin traitant pour un malade déterminé.

J'invite la cour à prendre connaissance d'une des rares jurisprudences sur les préparations magistrales, car elles sont peu utilisées. Le tribunal correctionnel de Nantes a considéré...

Mme Joanny, M. Picard et la troisième personne, j'ai oublié son nom, devaient se demander si vu le nombre, c'était des préparations magistrales. Dans ce cas, on passe par l'ATU, pas par la préparation magistrale. Les pharmaciens qui sont là sont ceux qui ont confondu préparation magistrale et spécialité pharmaceutique.

La relaxe qui a concerné les pharmaciens doit être infirmée, car le tribunal a parlé du médicament par présentation, par fonction, et a suivi M. Picard qui disait que nous ne sommes que de simples prestataires. Et bien non! Jamais ils n'auraient dû distribuer ce type de médicaments.

Un mot sur les règles relatives à la publicité. L'article L-5122 dit ce qu'est de la publicité: tout démarchage. La condamnation sur ce point pourra intervenir.

Nous avons été surpris par les 1 F de dommages et intérêts. Je demande à la cour de confirmer la condamnation sur la publication du jugement. Il faut considérer les efforts d'instruction durant des années.

- Présidente: Les prévenus pourront intervenir, qu'ils prennent des notes pour ce qu'ils voudront dire.

 

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Mirko Beljanski

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