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L'informateur

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Pourquoi Dominique Strauss-Kahn ne sera ni candidat ni président.

Dominique Strauss-Kahn, le candidat improbable, le président impossible

 

[Commencé le dimanche 17 avril 2011]

 

 

 

Trop de magouilles

- MNEF

 

- Le Koweit Gate: vol de brevets

Joseph Ferrayé

http://ferraye.unblog.fr/

http://ferraye.blogspot.com/2008/11/dsk-alias-dominique-strauss-kahn-et-le.html

http://wn.com/Joseph_Ferraye_Basano_DSK__Vol_de_brevets_et_detournements_de_fonds_2-2

http://webrunner.kazeo.com/Ton-futur-President,r341755.html

 

- DSK en possession de la cassette de Jean-Pierre Méry qui accuse le financement du RPR

 

Trop de papouilles

 

 

En 2006, Christophe Deloire et Christophe Dubois publient Sexus Politicus (Albin Michel)

 

Le 13 février 2007, est diffusée sur Paris Première l'émission 93, Faubourg Saint-Honoré de Thierry Ardisson, où Tristane Banon raconte ses rencontres avec des politiciens pour son livre Erreurs avouées... au masculin (Anne Carrière, 2003), un titre révélateur:

"Moi, c'est avec [bip] que ça s'est très mal passé.

Thierry Ardisson: Oui, c’est ça.

TB : C'est le  chimpanzé en rut.

Thierry Ardisson: Il adore… il est obsédé, non mais c'est vrai, on le sait, il est obsédé par les gonzesses! Non, mais sérieusement.

TB: "A l’Assemblée nationale, il n’y a plus aucune petite nana qui veut, qui veut s’occuper de son bureau. Il suffit de voir, d’ailleurs, c’est le seul qui a une secrétaire qui doit avoir bientôt soixante ans, limite obèse, enfin… Il y a quand même quelque chose…

TA : Qu’est-ce qui… Comment ça s’est passé, alors ?

TB : Moi, ce qui s’est passé, c’est que pour mon premier livre, pour lequel je vous ai interviewé, du reste, Erreurs avouées ; le principe, c’est de leur demander leurs plus grosses erreurs, donc forcément, je lui ai demandé. Il m’a répondu de la langue de bois, comme il devait le faire. Et je lui ai dit : « Bon, je ne suis pas sûre de m’en servir. ». Il m’a dit : « Je pars ; je vous rappelle en rentrant si je pense que j’ai autre chose à dire. ». Il m’a rappelé en rentrant. Il a proposé qu’on se voit. Il m’a donné une adresse, que je ne connaissais pas, et déjà ça m’a étonné parce que je connais un petit peu sa vie, plus ou moins, donc je sais où il habite, je sais où est sa permanence, l’Assemblée je vois un peu où c’est situé. C’était rien de tout ça. Je suis arrivée devant l’adresse, je me suis garée, je suis montée, c’était un appartement vide, …

TA : Ah là là.

TB : …complètement vide, avec un magnétoscope, une télévision, un lit au fond, très beau, il a bon goût, Monsieur a bon goût, poutres apparentes [sic…], sublime, sur cour intérieure, et puis là il a gentiment fermé la porte. J’ai posé le magnétophone tout de suite pour enregistrer. Il a voulu que je lui tienne la main pour répondre, parce qu’il m’a dit : « Je n’y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main. », et puis après de la main c’est passé au bras, et c’est passé un peu plus loin, donc j’ai tout de suite arrêté...

TA : Mais quand on te voit, c’est vrai…

TB : Je suis arrivée là-bas, j’avais un col roulé noir, Alors d’accord…

TA : « Je suis repartie j’étais en string. »

TB : …ça fait peut-être triper les mecs un col roulé noir mais faut arrêter… [coupure au montage]. Et après surtout c’est que ça s’est très très mal fini, parce qu’on a fini par se battre quand même, donc ça s’est fini très très violemment, puisque je lui ai dit clairement... Ah non mais on s’est battu au sol, pas qu’une paire de baffes, moi j’ai donné des coups de pieds, il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d’ouvrir mon jean...

TA : Ah j’adore !

TB :  Ça a très mal fini, mais moi ce qui m’a marqué...

Roger Hanin : Tu vois, ça c’est de la connerie générale. S’il fait ça, il peut faire n’importe quoi. 

TB : Bon moi j’ai fini par partir, il m’a envoyé tout de suite un texto en disant « Alors je vous fais peur ? » d’un air un peu provocateur, et je lui avais parlé quand on se battait, je lui avais dit le mot « viol » pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait peur plus que ça, comme quoi apparemment il était accoutumé, et après il a pas arrêté de m’envoyer des textos en me disant « Je vous fais peur ? »

Gérald Dahan: T’as porté plainte ? T’as fait quelque chose ?

TB : Non, je suis allée très loin. J’ai constitué le dossier ; je suis allé voir un avocat très connu en la matière, qui avait déjà une pile comme ça à son sujet, et j’ai pas osé aller jusqu’au bout. Je ne voulais pas être jusqu’à la fin de mes jours la fille qui a eu un problème avec un homme politique. »

Le magazine Entrevue de mars 2007, p. 30, révèle que le politicien dont le nom a été censuré à la télévision est Dominique Strauss-Kahn, et Tristane Banon en reproduit la page sur son site : .

 

 

Suite à la propulsion par Sarkozy de Strauss-Kahn vers la direction du FMI, le journaliste Jean Quatremer publie le 9 juillet 2007 l'article "FMI : Sarkozy propulse DSK et enterre Fabius" (http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2007/07/fmi-sarkozy-pro.html), où il écrit:

« Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale. »

On peut se demander si Sarkozy, en exportant un néo-soixante-huitard qui veut jouir sans entraves, n'anticipait pas une telle affaire à New York pour discréditer Strauss-Kahn, en jouant au qui perd gagne: Strauss-Kahn est marginalisé de la politique française, et il risque de scandaliser par ses dépravations dans un pays anglo-saxon comme ce qui advint au président Bill Clinton, alors que dans un pays latin comme le nôtre, il est protégé par l'omerta des dirigeants.

 

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/temoignage-exclusif-la-troisieme-46125

 

 

Certains parlent pudiquement d’ »avances » ou de « séduction », comme Sigmund Freud parlait pudiquement de « séduction » lorsqu’il s’agissait de viol d’enfants par les adultes…

 

Strauss-Kahn préférera continuer à jouir de la vie et de son vit avec sa première dame et les autres. Il sait qu'il a trop de casseroles au cul pour ne pas savoir qu'en tant que président, et même de candidat, elles ne passent pas sous les feux des médias.

 

Ironie du sort, la mère de la plus sérieuse accusatrice annonce le 1er avril 2011 qu’elle présentera sa canditure aux Primaires du Parti Socialiste le 4 avril (ce n’est pas un poisson d’avril contre un éléphant de mai): http://haute-normandie.france3.fr/info/anne-mansouret-candidate-a-la-primaire-socialiste-68203589.html, http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hVtq4XuJjsUHQ6RfRaK9c8c1dLMg?docId=CNG.992421838dbbb1fe14ac5a5d1dd68205.341.

Elle argumente sa candidature  à L’Express, dans un article intitulé « Le PS est un parti sans âme » : « Il y a un rejet de l'establishment. Même les militants de base sont sceptiques. On vous vend Ségolène Royal, Sarkozy ou DSK. Il n'y a plus que de la communication politique. » (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-ps-est-un-parti-sans-ame_978539.html ). Elle y ajoute: « Le PS est une organisation féodale dont j'ai mesuré les limites. » Pense-t-elle au droit de cuissage des seigneurs ? Et encore : « Les gens conviviaux et chaleureux sont rarissimes. » Pourtant, DSK y a mis du sien, avec certes une expression trop brulante, voire cuisante.

Comme quoi il ne faut pas s’attaquer aux filles à maman.

 

Parmi les arguments pour ne pas porter plainte, elle finit par dire qu’il pourrait la faire agresser par un barbouze :

« Et puis il y avait tout bêtement le fait que je vis seule à Paris. Il est avec un mec qui n’est pas forcément un tendre, il n’a pas forcément des méthodes très raffinées... Je ne pense pas qu’il m’aurait fait assassiner, mais me refaire le portrait, ça aurait été possible...  ».

 

« Anne Carrière a eu les jetons, elle a retiré le chapitre, ce qui, je pense, a été sincèrement une connerie car des journalistes l’avaient reçu… Ce que je n’ai vraiment pas apprécié c’est ce qu’il a fait après. Car dans l’histoire je n’étais pas méchante, je ne portais pas plainte, je retirais le chapitre, je faisais tout ce qu’il disait de faire. Il y avait beaucoup d’interviews de prévues dans la presse écrite, des passages télé, etc. et il a appelé Marc-Olivier Fogiel en lui demandant d’annuler parce qu’il avait peur que je parle de ça, chez lui parce que c’était du direct. Maintenant, c’est parole contre parole. C’est ce que m’a dit Marc-Olivier Fogiel et je ne vois pas pourquoi il me mentirait, mais Fogiel m’a dit, alors qu’il m’avait invitée (j’ai encore l’invitation de sa production), il m’a dit écoute Tristane, on me menace de couper le faisceau si je te laisse passer ».

 

22 octobre 2008 : « Agora Vox livre un témoignage explosif sur DSK » http://www.bakchich.info/breve1278.html

Gilles Klein, le 22 octobre 2008 : « DSK et les rumeurs » http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=2226

 

 

Pierre Bénichou : […] Il risque son poste d’autant plus que les Américains et les Russes ne sont pas très contents qu’il soit là. Donc, on peut même pensé qu’ils lui ont accroché cette affaire au truc pour… [on appelle pas ça un théoricien du complot, ces temp-ci ?]

Laurent Ruquier, ironique et provocateur : Oui, parce que c’est pas le genre.

Danielle Evenou, épouse d’un ex-ministre socialiste, réagissant au quart de tour à la provocation : Oh ! Quoi ! Oh, pardon ! Alors là ! Moi, je l’ai un peu connu. C’est un homme qui aime la chose, pardonne-moi. Alors ça, qui n’a pas été coincée par Dominique Strauss-Kahn, pardon ?

Laurent Ruquier : On est en direct, Danielle Evenou.

[…] Pierre Bénichou : Ce n’est pas une histoire qui a été montée contre lui, mais c’est une histoire qui a existé sûrement […] Si elle a été montée en épingle, la fuite a eu  lieu pour les journaux américains et tout ça, on peut penser  que c’est pour des raisons politiques [en gros, Bénichou pense que les méfaits des puissants ne deviennent publics que s’ils peuvent servir d’autres puissants…].

Danièle Evenou : Moi, je pense qu’il s’est fait prendre pour une fois. Il est passé tellement à côté de la chose. Ben, il s’est fait prendre une fois. »

http://www.dailymotion.com/video/x758oz_daniele-evenou-dsk-est-un-coureur-f_news

 

 

 

L’apôtre du capitalisme privé

Si  on peut supposer que le Premier ministre François Fillon est un idiot utile, lorsqu’il parle de la « faillite » de l’État, en premier de la classe qui répète en singe savant la leçon de la classe dominante sans bien l’avoir comprise ; par contre, en économiste averti et informé, Strauss-Kahn participe sciemment de la supercherie de l’endettement public des Etats.  Il continue cette œuvre dont l’étalon est la loi Giscard-Pompidou du 3 janvier 1973, du nomdu ministre des Finances d’alors et prochain Président de la France, et du Président d’alors et ex-directeur financier de la banque Rotschild. Dès lors, l’État français s’est interdit de créer de la monnaie gratuitement et a dû emprunter aux puissances financières privées, qui elles manigançaient pour obtenir le monopole de la création monétaire par le crédit payant. Et depuis, l’État français s’endette, et tous les traités européens entérrienent dans quelque article (article 104 pour Maastricht, 125 pour le Traité de Lisbonne ?) ce hold up qui fait que l’État français s’endette depuis 1973, le paiement des intérêts aux plus riches devenant le deuxième budget de dépense de l’État français (après l’Education nationale et avant la Défense), une sorte d’impôt dédistributeur, régressif, des pauvres vers les riches, et qui explique que les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent ces quatre dernières décennies.

Alors, depuis que les politiciens téléguidés par les banquiers on troué la coque, ils écopent pour alléger la barque.

En tant que Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie du Premier ministre Lionel Jospin, il a privatisé des banques publiques  (le GAN, le CIC, la Marseillaise de Crédit, le Crédit Lyonnais, le Crédit Foncier de France, le Groupe Caisse d’Épargne). Il a plus privatisé que les deux gouvernements de « droite » précédents (ceux des Premiers ministres Édouard Balladur et Alain Juppé) : Airbus, France Télécom, Thomson-CSF, Thomson Multimedia, Air France. Il a soutenu la privatisation de l’énergie des bâtiments, selon les propositions européennes de Barcelone, allant vers la privatisation d’EDF-GDF. Il a mis en place le régime des stock-options pour rémunérer les dirigeants de grandes firmes. Il a promu les fonds de pension privés comme financement des retraites. Il est allé à l’opposé des engagements du Parti Socialiste de Lionel Jospin en 1997, qui visaient à défendre et renforcer les services publics, défendre Renault-Vilvoorde, exiger quatre conditions pour passer à l’euro.

Lorsqu’il est nommé à la direction du FMI, c’est pour poursuivre les mêmes buts capitalistes privés (http://www.vigile.net/Qui-est-Strauss-Kahn).

Alex Métayer, dans son excellent sketch L’Homme de gauche, faisait demander par un enfant :

« - Y a quelque chose que je comprends pas, papa ; toujours tu dis que tous les hommes de gauche qui sont au gouvernement, ils font une politique de droite? - Oui, mais ils en souffrent! » (http://www.alexmetayer.com/extraits/extraits.html)

Strauss-Kahn ne semble guère en souffrir, mais le promouvoir, c’est pourquoi c’est un candidat de droite.

S’il était candidat, nous aurions à choisir, selon les candidats que les sondeurs placent au sommet, entre trois candidats principaux de droite : l’extrême (Marine Le Pen), l’ultra (Nicolas Sarkozy), et la crypto (Dominique Strauss-Kahn). De toute façon, les instituts de sondage sont des firmes privées, dont les clients sont le plus souvent d’autres firmes privées  qui privilégient les candidats de droite, et se servent des sondages politiques comme de vitrines publicitaires et de fabriques de l’opinion.

Il fait partie de ces jeunes requins des années 70, sans foi (socialiste) ni loi (tout court) qui se sont mis dans le sillage de François Mitterrand pour récolter des postes.

 

 

L’apôtre du sionisme

En politique internationale, l’élection de Strauss-Kahn serait une catastrophe pour la France :

Dans la revue Passages N° 35, en 1991, Strauss Kahn avait déclaré :

« Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. Tout le monde ne pense pas la même chose dans la Communauté juive, mais je crois que c’est nécessaire. Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu’un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd’hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l’infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël. »

En 2003 dans la Tribune juive, il affirme « se lever chaque matin en se demandant comment il pourra être utile à Israël », comme d’autres pensaient à devenir président de la France chaque matin dans le miroir en se rasant.

On comprend alors que lorsqu’il est nommé à la tête du FMI, Dan Assayah écrive un sur le « site officiel de la Chambre de Commerce France-Israël » (CCFI) un édito intitulé : « Israël France - Dominique Strauss-Kahn au FMI : un ami d'Israël à la tête du FMI. Grande joie en Israël dans les milieux politiques et d'affaires. » (http://www.israelvalley.com/edito/2007/09/28/13135/israel).

J’ignore quelle sont les parts de sincérité et de démagogie de ces propos où il affirme que tout Juif doit être sioniste, mais il y a aujourd’hui des dizaines ou des centaines de peuples (le plus souvent sans État) qui souffrent plus que le peuple juif maintenant, et il serait dommage que la France ait pour président une personne qui privilégie un peuple ou une religion plutôt qu’un(e) autre de par ses origines personnelles  qui n’ont aucune pertinence ni légitimité dans les activités d’un président de la France.

De même que l’atlantiste Sarkozy aurait précipité la France dans le sillage des États-Unis et de la Grande-Bretagne contre l’Irak, mensongèrement repaire d’Al-Qaïda et détentrice d’armes de destruction massive, guerre dont nous avait préservé Jacques Chirac et Dominique de Villepin, Strauss-Kahn n’aurait-il pas tendance à appuyer Israël dans une attaque (soi-disant préventive) de l’Iran, pas plus voyou que des alliés qu’on nous impose, comme l’Arabie Saoudite ou le Pakistan (qui a la bombe atomique depuis belle lurette) ? Avec de telles préventions, le général Curtis LeMay avait tenté de précipiter les politiciens états-uniens dans une guerre contre l’Union Soviétique.

 

 

Commencé le dimanche 17 avril 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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DSK et les nouveaux complotistes

[Lundi 16 mai 2011]

 

Alors que la classe médiatico-politicienne s'affirmait farouchement anti-complotiste, voici que les accusations de crimes sexuels de l'un des ses membres les plus vigoureux en fait d'opportunistes complotistes qui retournent leur veste anti-complotiste. Dans l'inguérissable fracture sociale entre la France d'en bas et la France d'en haut, il n'y a donc plus une querelle de complotistes et d'anti-complotistes, mais une querelle des anciens contre les modernes complotistes.

 

Écœuré par ce que j'avais appris de DSK et qu'il soit le candidat (soi-disant "socialiste") préféré des sondages (des sondeurs ou des sondés?), j'avais commencé à écrire un texte intitulé: « Pourquoi Dominique Strauss-Kahn ne sera ni candidat ni président » ou « Dominique Strauss-Kahn, le candidat improbable, le président impossible ». Et ce dimanche, bonne nouvelle, j'entends avec joie qu'il m'a coupé l'herbe sous le pied en essayant de prendre le sien. Les primaires "socialistes" se ferment au primate "socialiste", au comportement trop primaire, qui après avoir raté son viol, manque son vol (depuis un aéroport au nom d'un autre politicien à addiction sexuelle: JFK) vers nos contrées plus latines (pour ne pas dire péri-berlusconiennes).

Informé du témoignage de Tristane Banon depuis trois ans, des commentaires de la classe médiatisée (Thierry Ardisson, Danièle Évenou : « Qui n'a pas été coincé par Strauss-Kahn?»), j'ai été bien amusé d'entendre un de ses proches, Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, affirmer avec un certain toupet, et un toupet certain: « Et puis, et surtout, cette affaire ne ressemble en rien à DSK, l'homme que nous connaissons tous. ».

J'ai d'abord pensé à la fable africaine du scorpion et de la grenouille qui l'aide à traverser la rivière, mais, malgré ses promesses, ne peut s'empêcher de la piquer lors de la traversée, les condamnant tous deux à mort, et s'excusant: « Je n'y peux rien. C'est ma nature. ».

On peut imaginer que DSK était stressé par les révélations très récentes sur son train de vie fastueux, suite à la photographie de lui prenant le volant d'une voiture à 100.000 euros, ce qui l'a ramené à son comportement sexuel addictif et anxiolytique irrespectueux de la volonté d'autrui, voire même attiré par les refuse-nique...

Tout en penchant vers la thèse policière, la plus crédible, j'ai imaginé la possibilité d'une manipulation de DSK: organiser une fausse accusation de tentative de viol, afin de discréditer les autres accusations qui allaient venir lors de la campagne. Mais je trouvais cela bien risqué, et surtout presque impossible à organiser, car il aurait fallu que la femme de chambre accepte le risque d'une forte condamnation (contre la promesse d'une forte rémunération).

 

Et voici que dans les heures qui suivent, des membres de la classe médiatico-politicienne (UMPS) invoquent la possibilité d'un complot contre DSK :- Jacques Attali, sur BFM TV, défend DSK « qui est un ami » et évoque « un piège » ou « un malentendu » ; sur Europe 1, il envisage par trois fois une « manipulation », et « que quelqu'un est envoyé pour le piéger, à la suite de la Porsche et autres costumes », même si, lucide, il dit deux fois de son scénario irréaliste de midinette que « c'est du roman »...

- Dominique Paillé, membre du Parti radical et ex porte-parole de l'UMP : « Dominique Strauss-Kahn est un de mes adversaires, mais il est tout à fait envisageable qu'il puisse être tombé sur une peau de banane qu'on lui aurait mise sous la chaussure. S'il est tombé sur cette peau de banane, c'est qu'on savait qu'il avait une vulnérabilité. Et quand on s'apprête à être candidat à la candidature à la présidence de la République française, on se met à l'abri de telles vulnérabilités. ».

- Christine Boutin, ex ministre du Logement de Nicolas Sarkozy : « Je pense que vraisemblablement on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu'il y est tombé.. [...] Le piège était tendu mais il ne fallait pas tomber dedans.[...] ça peut venir du FMI, ça peut venir de la droite française, ça peut venir de la gauche française. » ; elle est par ailleurs assez informée sur son comportement sexuel : « On sait qu'il est assez vigoureux, si je puis m'exprimer ainsi »...

- Ségolène Royal, questionnée sur l'hypothèse d'un « coup monté », répond que « tout est possible. ».

- Pierre Moscovici, « son ami personnel »: « L’enjeu, maintenant, c’est de savoir s’il s’agit de faits réels, ce que je n’imagine pas, ou s’il y a eu une provocation. ».

- Jean-Christophe Cambadélis : « Je ne suis pas du tout, loin de là, un adepte des complots, mais j'ai encore en tête le fait qu'on avait promis à DSK le feu nucléaire dès qu'il ferait ses premiers pas de candidat. [...] Nous ne pouvons pas croire à sa culpabilité. Il sera bientôt au milieu de nous. [...] Après le temps de la spéculation, de l'émotion et de l'accusation, vient le temps de la défense et de l'amitié. ».

- Laurent Fabius, ex Premier ministre Socialiste de François Mitterrand : « Les accusations portées contre Dominique Strauss-Kahn constituent un énorme choc, mais provoquent aussi beaucoup d'incrédulité. ».

- Gilles Savary, vice-président PS du Conseil général de Gironde : sur son blog, dans un texte intitulé « Gibier de guet-apens », à propos de « cette affaire abracadabrantesque » : « Rien exclure, c'est aussi ne pas exclure un guet-apens qui arrangerait beaucoup de monde en France. ».

- Gérard Collomb, maire Socialiste de Lyon : « Ces accusations qu'il récuse paraissent tellement irréelles qu'il convient d'attendre d'en savoir plus. ».

- François Pupponi, député-maire PS de Sarcelles et successeur de DSK : le Dominique Strauss-Kahn qu’on décrit dans les journaux n’est pas celui que je connais depuis plus de 25 ans ».

- Jack Lang, ex ministre PS : « Je ne peux croire à la véracité des faits rapportés au sujet de DSK. La décence et la retenue devraient s’imposer.

- Bernard Tapie, ex ministre de la Ville de François Mitterrand : « Tout est possible, un piège. Tout le monde est d’accord pour reconnaître qu’il est intelligent et ce n’est pas tellement pas compatible. C’est très loin de quelque chose de crédible. Il est sur le point d’être candidat à l’élection présidentielle, il a d’autres soucis, d’autres envies que de se précipiter sur une femme de ménage. ».

- Le pire, Michèle Sabban, vice-présidente Socialiste du Conseil régional d'Ile-de-France, « particulièrement engagée en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes » (Conseillère Technique en charge de la promotion des femmes de 1997 à 2002, Secrétaire Nationale aux Droits des Femmes de novembre 1997 à 2003, Vice-Présidente de l'Internationale Socialiste des Femmes Méditerranée Nord et Sud depuis 2003), proche de DSK : « Je suis convaincue d'un complot international. C'est le FMI qu'on a voulu décapiter et pas tant le candidat à la primaire socialiste, l'homme le plus puissant après Obama. Tout le monde sait que sa fragilité, c'est la séduction, les femmes. Ils l'ont pris par cela. ».

Michel Taubman, journaliste auteur de la biographie Le Roman vrai de Dominique Straus-Kahn : « On ne peut pas exclure un complot organisé, mais pour l'instant nous n'en avons aucune preuve. [...] Il s'est passé de toute façon quelque chose dans cette chambre 2806 qui, pour moi, reste une énigme. ».

 

La situation est amusante et paradoxale, telle une ironie de l'histoire. Cette même classe dirigeante de copains-coquins (1), qui qualifie de paranoïaques les thèses complotistes lorsqu'elles accusent ces mêmes élites d'organiser des complots contre le peuple ou des Etats plus faibles (attentats en Russie en 1999 officiellement attribués à des terroristes tchétchènes, attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis officiellement attribués à des terroristes islamistes), sont soudainement complotistes pour défendre l'un des leurs.

Donc, à l'exception de Christine Boutin qui était dubitative à propos du 11 septembre 2001 (faisant ainsi partie à la fois des anciens et des modernes), nos dirigeants n'ont tendance à voir des complots que des faibles contre les forts, ou entre les forts, mais pas des forts contre les faibles. Je suis ravi d'apprendre que le complotisme n'est pas l'apanage de marginaux ou de la France d'en bas qui s'informe de plus en plus grâce à l'internet, mais qu'émerge maintenant un nouveau complotisme opportuniste de la France d'en haut, l'élite médiatico-politique jalouse et zélée pour défendre solidairement les intérêts de ses membres (surtout les plus vigoureux). C'est l'endo-socialisme de la classe d'affaires aux affaires, et très souvent avocats d'affaires eux-mêmes (solidarité qui explique que la mère de Tristane Banon, l'élue socialiste Anne Mansouret, avoue sur BFM TV avoir « empêché » sa fille à porter plainte contre un proche de sa famille)...

 

(1) Lorsqu'ils sont un peu moins copains, et aussi un peu opposants politiques, quelques rares politiciens écartent d'emblée toute théorie d'un complot :

- Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy, en stigmatisant idiotement la France : « Je fais confiance à la justice américaine.'[...] C'est tellement français de voir des complots partout, c'est quelque chose je crois qui est dans notre culture. ».

- Henri de Raincourt, ministre de la Coopération : « Le piège, on ne peut pas y penser. ».

 

 

 

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Conformisme et complotisme

 

[18 mai 2011]

 

Au lendemain de l’emprisonnement de Dominique Strauss-Kahn pour viol, le cinéaste Éric Rochant à l’émission du lundi  16 mai 2011 Ce Soir (ou jamais !) de Frédéric Taddéi intitulée "DSK inculpé pour viol, la France sous le choc", fait une  intervention très révélatrice sur la motivation que pour lui, l’opinion publique[1] et la majorité de la classe médiatique peuvent avoir d’être anti-complotistes jusqu’alors et complotistes depuis la veille (voir un précédent texte : DSK et les nouveaux complotistes), c’est-à-dire le confort d’un certain conformisme.

Avant de l’analyser, je retranscris la plupart de son discours, en mettant en gras les mots importants, qu’il répète d’ailleurs souvent :

« Moi, je ne connais pas Dominique Strauss-Kahn. Je ne sais rien de sa vie privée. Je n’ai même lu aucun livre sur lui. Je suis, à mon avis, comme énormément de gens. C’est un homme politique, c’est le directeur du FMI, c’est… c’était un éventuel candidat, et peut-être même président de la République. Je ne sais que ça. […] L’événement majeur qui a eu lieu, c’est un événement extrêmement angoissant. C’est pas… on n’est pas en train de charger l’homme ou de le défendre. Ce qui est vrai à mon avis, pour des gens comme moi qui ne le connaissent pas, c’est que c’est extrêmement angoissant. Pourquoi c’est angoissant ? Parce que ça échappe à toutes les catégories qu’on a pu, qu'on aurait pu, qu’on a pu avoir, qu’on aurait pu organiser pour prévoir l’avenir, pour prévoir ce qui allait se passer. On allait entrer dans une bataille politique majeure en France, c’est le directeur du FMI, et tout d’un coup, y a cet événement qui vient bousculer toutes nos catégories, et on est en même temps sidérés, y a ce mot[2] qui a été prononcé, on est sidérés par l’événement. On est traumatisés, et à mon avis on est totalement angoissés par l’événement. De la même manière,  On est angoissés à chaque fois qu’un événement sort, c’est-à-dire fait déborder le réel par rapport à ce qu’on attendait, même, même  si on attend des choses qui peuvent arriver. C’est-à-dire que, on m’aurait dit, Strauss-Kahn a une maîtresse, tout ça c’était bien organisé. Là, on parle de viol, c’est-à-dire que Strauss-Kahn, il s’est jeté sur une femme de chambre dans et… [« se serait, se serait », rectifie Clémentine Autin] Oui, enfin, c’est ce qu’on dit, se serait...  Et donc, on parle de viol. C’est absolument traumatisant. C’est traumatisant parce qu’en fait, j’allais dire, y a deux films qui se déroulent en même temps, deux films contradictoires. Je parle de film, comme vous m’avez invité en tant que cinéaste. Bon. Il y a le film qui est une comédie dramatique qui est proche du tragique. C’est le film qui dirait quoi ? que la pulsion est plus importante que l’ambition ; la pulsion terrasse l’ambition. Quand même, là, on parle d’une pulsion qui est vraiment une misérable petite pulsion, franchement, on est dans la misère, on est dans la misère sexuelle aujourd’hui là, dans cette histoire ; et elle terrasse la plus grande des ambitions. C’est un homme qui a un rang de… qui a un rang de chef d’État. C’est un...le futur, enfin on disait de lui qu’il était futur candidat, peut-être le futur président. Donc, c’est l’ambition suprême. Donc là, c’est un film qui dirait : « Voilà, la pulsion est plus forte que l’ambition. ». C’est extraordinaire. On a déjà eu cette, on a déjà été confronté à cette réalité ; ça n’a rien à voir, c’est sûrement moins grave ; c’est le coup de boule de Zidane. C’était pareil, c’est-à-dire que tout d’un coup, on était, on avait un scénario ; je vais dire, on était prêts à avoir tous les scénarios possibles sur  la Coupe du Monde, et tout d’un coup, y a un événement qui déborde, qui… qui… déborde toutes les catégories qu’on peut avoir, où la pulsion, hein, la pulsion, une petite pulsion, disons, la pulsion terrasse l’ambition... […] C’est un événement  qui me parait être angoissant car il déborde les catégories qu’on peut avoir... C’est-à-dire, euh, qu’il est traumatisant. Je pense qu’il est traumatisant pour beaucoup de gens. Et comme il est angoissant, comme il est angoissant, comme à chaque fois qu’il y a un événement angoissant, on, on, on se, on va se protéger avec la théorie du complot ; parce que la théorie du complot sert à ça : elle sert à se protéger contre l’angoisse face à un événement. Quand le 11 septembre était un événement extrêmement angoissant pour tout le monde, parce qu’il débordait tout ce qu’on pouvait imaginer, et évidemment, à ce moment-là, la théorie du complot vient nous protéger de cette angoisse, parce qu’elle apporte enfin la sérénité, elle apporte une explication, elle met une volonté derrière les événements, qui probablement sont beaucoup plus complexes que ça et grâce à ça, on revient quand même à des choses un peu plus simples dans lesquelles on peut se retrouver. Je pense que…  Je parle de ça parce que en fait, je suis jamais adepte de la théorie du complot, je pense que… on a envie, on a envie de se dire : « Non, c’est une machination. » ; on a envie parce que c’est moins angoissant. Si ce n’est pas ça, c’est extrêmement traumatisant, bon... […] Tout le monde se dit : « Un homme comme ça doit pouvoir à un moment donné… j’ai entendu un moment, ça n’est pas possible, ce qui l’attend, le destin qui l’attend, doit écraser absolument tout... Son comportement doit être moral, et cetera, absolument moral… »

Au début, Éric Rochant affirme l’ignorance commune de la personnalité de DSK (alors qu’à la fin il invoque le stéréotype d’ « un homme comme ça ».

Ensuite, il met en avant l’émotion désagréable que lui et ses semblables ressentent en apprenant un événement qui « sort », « déborde » du cadre (« catégorie », « scénario », « destin ») « organisé », préparé (« prêt »), attendu, anticipé, assimilé, à tel point qu’il parle de « sidération », un étonnement très intense, l’étonnement étant « une émotion causée par un événement ou une réalité qui conduit à se poser des questions du fait de son caractère inhabituel, inattendu, étrange, difficile à expliquer ».

Après, il oppose la « pulsion » (sexuelle, en l’occurrence) et l’ « ambition » et qualifie la première de « misérable », de « misère », de « petite », et la seconde de « suprême » car il s’agit de devenir le « chef d’État », au-dessus de tous les Français dans la hiérarchie (et par ailleurs le plus immunisé de toute poursuite judiciaire, et donc intouchable, comme immatériel, sans corps, sans pulsion physique).

Son opposition entre « misère » et « ambition » de « chef d’État » rappelle la fable Les Animaux malades de la peste de Jean de La Fontaine, dont les deux derniers vers concluent :

« Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Le tableau (cadre) analogique est « simple » dans son manichéisme d’un « destin » tout tracé par les médias, les sondages et toutes les histoires qu’on nous raconte (Storytelling, La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, de Christian Salmon) :

Puissant

Blanc

Misérable

Noir

 

Éric Rochant imite et répète ces « jugements de cour » : ignorant, comme la plupart des gens, des rares informations qui avaient publiquement filtré de la nomenklatura (la surclasse) sur les antécédents sexuels de DSK, il continue la reproduction coutumière et moutonnière, dans sa misère consensuelle. C’est un patriote, soumis au modèle du père puissant et incontestable (paradoxalement pour son discours, son film Les Patriotes met en scène des agents de services secrets, obéissants, qui complotent pour leur nation…).

Il invoque, pour résoudre la dissonance cognitive[3], le recours anxiolytique à « la théorie du complot » : si DSK est accusé, ce n’est parce qu’il est coupable, puisqu’il est au-dessus de la mêlée des pulsions, par-delà le mal de l’en deçà : dans le bien commun. La bave d’un terrestre crapaud comploteur a voulu atteindre la blanche colombe aérienne de la paix de la haute finance.

Et c’est là qu’il trébuche dans son discours. Il explique la théorie d’un complot, sous-entendu un complot interne, et non pas le complot officiellement attribué à des islamistes à cutter, pour les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis par une quête de « sérénité »; et c’est là qu’il mélange tout, inconscient de son conformisme, en gnou de la pensée, dirait l’humoriste Marc Jolivet, se précipitant dans le gouffre de l’incohérence. Car, pour un occidental comme lui, on va mieux « se protéger de l’angoisse » en attribuant « une volonté derrière les événements » à un ennemi extérieur, étranger, différent. Dans tous les cas, il y a complot (interne ou externe) et terrorisme (d’État ou de rebelles), et nécessairement « une volonté derrière les événements » : personne n’a prétendu que c’était une catastrophe naturelle. Éric Rochant, faisant partie de la classe sociale occidentale dominante, a bien moins d’angoisse à avaler la « théorie du complot » islamiste extérieur, que la « théorie du complot » occidental interne, car, en citant à nouveau le judicieux Jean de La Fontaine dans L'Aigle et le Hibou, il s’agit de « la commune loi | Qui veut qu'on trouve son semblable | Beau, bien fait, et sur tous aimable ». Et c’est donc la poutre qu’il ne voit pas dans son œil. Fort peu charitable chrétiennement, il ne peut, il ne veut imaginer que les premiers puissent être des derniers, et les derniers des premiers. Pourtant producteur de spectacles (qu’il doit croire plus vrais que vrais), il n’imagine pas comme Guy Debord dans La Société du spectacle que : « Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. ».

Espérons qu’à New York, loin de sa surclasse latine péri-berlusconienne[4], le jugement de DSK ne soit pas de cour, mais de justice.

 

 

Commencé le mercredi 18 mai 2011


 


[1] Le cartel médiatique RMC + BFM TV + 20 Minutes nous présente dans un sondage de l’ « opinion publique » française, selon lequel sur 1007 personnes interrogées le 16 mai 2011 selon la méthode des quotas, 57 % (70 % parmi les sympathisants du Parti Socialiste) pensent que DSK est victime d’un complot, et 32 % que non (23 % parmi les sympathisants du PS).

[2] Stéphane Rozès, politologue président de l'institut Cap : « le pays est en état de sidération […] il y a un choc du fait de l'écart entre la fonction de DSK et la perspective qu'il aille à la présidentielle de 2012, et la gravité des accusations. […] Ce n'est pas dans nos codes. Les Français étaient fiers de DSK, directeur du FMI au travail apprécié et d'un coup les médias renvoient au personnage d'une mauvaise série américaine: l'effet est un peu irréel. »

Dans le même article, des Français expriment leur trouble : « Exemple, Gilles, consultant, 28 ans: "On connaissait son passé de séducteur invétéré. Mais ça paraît irréel de voir la décadence d'un homme promis à la fonction présidentielle qui, du jour au lendemain, se retrouve dans une prison miteuse". », « "Pour moi il a été piégé. C'est quand même un grand homme, je ne le vois pas faire quelque chose comme ça", déclarait dimanche matin Huguette Nkoua 41 ans ».

[3] Denis Muzet, sociologue des médias, invoque aussi la dissonance cognitive pour expliquer le sondage soi-disant « surprenant » : « Les Français ont été sidérés, au sens fort du mot, en apprenant la nouvelle. Pour réduire la distance entre l'empathie qu'ils avaient accumulée en faveur du directeur du FMI, présenté comme le futur candidat socialiste à la présidentielle, et cet événement bloquant soudainement sa candidature, ils ont eu recours au déni. Si lui n'est pas coupable, la seule explication possible est celle du complot. Ce chiffre de 57 % traduit l'ampleur du désarroi de l'opinion. » Les journalistes expliquent bien : « Dès dimanche, la classe politique et les intellectuels français, relayés par les grands médias, ont lancé leurs propres théories du complot, ce qui a pu libérer la parole de simples citoyens et contribuer à légitimer d'autres affabulations. » (http://wwwo.lemonde.fr/dsk/article/2011/05/19/la-theorie-du-complot-a-emerge-en-reponse-au-choc-cause-par-l-affaire-dsk_1524195_1522571.html).

[4] Les médias anglo-saxons parlent, comme le New York Times, d'un « code du silence » qui domine dans les médias sur les relations extraconjugales des politiciens, notamment de Dominique Strauss-Kahn et ajoute que « Dans les rédactions, tout le monde savait pour DSK ». Le Guardian évoque la collusion entre les patrons de presse français et les personnalités politiques. Le Wall Street Journal rappelle l'affaire de la fille cachée de Mitterrand ou de la séparation de Ségolène Royal et François Hollande. La BBC parle « de la culture macho » française et critique les « lâchetés » de nos médias vis-à-vis de « la vie privée des puissants ».

 

 

 

 

 

 

 

 

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BHL sur DSK, BHL sûr de DSK : les copains d’abord, les coquins d’accord

 

[16-22 mai 2011]

 

 

Un jour et demi après l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, son « ami depuis vingt-cinq ans » Bernard-Lévy le défend sur France Inter au téléphone avec la journaliste Pascale Clark, de Marrakech selon elle, d’ailleurs selon lui (un nouveau mystère…).

 Avocat farouche à la plaidoirie sans nuance, il est prêt à aller à l’encontre de ce qu’il prétend afficher de lui, en dévoilant quatre aspects de sa personnalité à l’insu de son plein gré, à savoir qu’il est :

  

1.      Un homme désinformé

Aveugle et sourd, BHL semble l’homme le plus désinformé du parisianisme, alors que les langues médiatiques se délient, que depuis plus de quatre ans, est publié le témoignage de la tentative de viol de Tristane Banon ; et que suite à la propulsion par Sarkozy de Strauss-Kahn vers la direction du FMI, le journaliste Jean Quatremer a publié le 9 juillet 2007 l'article "FMI : Sarkozy propulse DSK et enterre Fabius" , où il avait écrit :

« Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale. »

Mais BHL joue la vierge effarouchée, le Candide qui se regarde trop pour connaître les autres (« Il fallait qu’ils le disent avant. »), et « essaie de croire » à la pureté des membres de son clan :

« Vous croyez que je pense une seconde que j’aurais été ami si je croyais une seconde que Strauss-Kahn était un violeur compulsif, un homme de Neandertal, un type qui se conduit comme un prédateur sexuel avec les femmes qu’il rencontre ? »

Un peu comme la culture de masse états-unienne, BHL exporte beaucoup et importe peu. Il a plus  de jouissance à s’exprimer et à être ainsi l’objet de l’attention qu’à consacrer du temps à s’informer, afin de ne pas dire n’importe quoi, par exemple : « l’histoire de cassette je ne sais pas quoi » (à propos de cette vidéo de Jean-Claude Méry accusant le financement occulte du RPR chiraquien, dont DSK détenait l’original qu’il avait l’obligation légale de transmettre à un procureur). BHL s’est déjà "justifié" de son ignorance en disant écrire beaucoup et lire peu, lorsqu’il s’est ridiculisé en citant sérieusement onze ans après sa parution une parodie comique d’ouvrage philosophique, La Vie sexuelle d’Emmanuel Kant, du fictif Jean-Baptiste Botul.

BHL conclut : « Un jour les gens se réveilleront et se diront : Mais bon Dieu, qu’est-ce qu’on a fait ? Nous avons été lamentables. ». Il voit la paille dans l’œil du voisin, mais pas la poutre dans le sien, car le Dormeur de l’histoire, c’est lui. Pour le moment  trop Grincheux (« très en colère », dit-il), le Prof Simplet ouvrira un jour les yeux sur son ami Atchoum, incapable de retenir son appendice (congestionné, rougissant et démangeant) de répandre les fluides corporels qui l’encombrent en é…..ant sur toute Blanche-Neige, et il deviendra plus Timide et moins intimidateur (« Les gens feraient mieux de se taire. »), et nous rendra Joyeux en devenant un nain ayant pris de la hauteur en s’informant ! Car, comme le disait un prédécesseur à notre Bernard de Saint-Germain-des-Prés, son homonyme Bernard de Chartres (tous deux ainsi surnommés selon le toponyme de leur école de pensée) disait, dans une belle métaphore de l’imitation, que nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants, ce que son élève Jean de Salisbury expliquait ainsi : « Si nous voyons plus de choses et plus lointaines qu’eux, ce n’est pas à cause de la perspicacité de notre vue, ni de notre grandeur, c’est parce que nous sommes élevés par eux. ».

 

2.      Un homme de réseaux

BHL fait du Amicalement vôtre avec Domi Wilde et sa compagne Lady Anne Sinclair (médiatiquement promise à devenir la première dame de France, elle reste la première dame de son sauvage dont elle finance le sauvetage).

Nicolas Gary transcrit sa conversation avec Frédéric Pagès, qui a ridiculisé BHL avec sa parodie botulienne :

« Mais quand on s'offre le philosophe le plus en vue aujourd'hui, a-t-on envie de sabrer le champagne ou d'investir dans des gardes du corps ? « Je ne pense pas, si tant est qu'il en ait, que BHL m'envoie ses tueurs. Il est blindé et comme les politiques, va faire le gros dos. Avec le réseau dont il dispose, ce n'est pas cette anicroche qui va faire trébucher BHL. Il va se comporter en grand seigneur, dire qu'il a été piégé, et puis attendre que cela se tasse. »

 On sent tout de même une hésitation...

 « Dans le doute, je vais tout de même éviter de voyager à vélo ces prochains jours... » ».

Ce propos humoristique rappelle ce que Tristane Banon invoque gravement parmi les raisons qui l’ont dissuadée de porter plainte contre un homme aussi puissant que DSK :

« Il est avec un mec qui n’est pas forcément un tendre, il n’a pas forcément des méthodes très raffinées… Je ne pense pas qu’il m’aurait fait assassiner, mais me refaire le portrait, ça aurait été possible… ». Faisait-elle allusion , parmi les sbires de DSK, à l’homme propriétaire de la Porsche tranquille ?

 

3.      Un anti-états-uniste secondaire

BHL est prompt à accuser ses contradicteurs d’anti-états-unisme primaire, allant jusqu’à prétendre dans un argument de dénigrement massif (tombant fort peu sagement dans la reductio at hitlerum et sous le coup de la loi de Godwin), fort peu nuancé, que c’est « la métaphore de l’antisémitisme » (Pièces d’identité, Grasset, 2010)…

Mais, afin de défendre en priorité son ami de 25 ans, il ne peut parler en conséquence  que négativement des États-Unis, devenant un anti-états-uniste secondaire, accusant la Justice états-unienne de « tartufferie » et d’ « hypocrisie », et en affirmant de la prison de Rikers Island où est enfermé son ami que « c’est un endroit effrayant ». Et encore, ce n’est pas Guantanamo, territoire volé à Cuba où les prisonniers sont torturés et sans avocat durant des années… Mais pire qu’ « effrayant », quels sont les mots ?

 

4.      Un homme de droite

Loin de l’égalité de droit qui caractérise la revendication de la gauche depuis la révolution française, BHL répète que « tout le monde n’est pas pareil », « tout le monde n’est pas tout le monde. Le président du FMI, l’homme qui était au bord d’être candidat à la présidence de la République Française, menotté, il est évident que ce n’est pas le quidam absolu. ». Rappelons qu’un quidam, c’est en latin un simple mortel par opposition aux dieux et personnes de pouvoir. BHL réclame un traitement de classe, une « justice » à deux vitesses. Il n’est pas nécessaire de gratter longtemps pour qu’apparaisse un homme au fond à droite , défenseur des privilèges.

Il parle d’« un Dominique Strauss-Kahn qui était jusqu’à avant-hier le favori absolu, 1 : des sondages en France, mais 2 : de la planète finance, qui était en train de fabriquer un FMI qui pour la première fois, ne se déshonorait pas lui-même, et qui, face à la crise économique, prenait des mesures formidables. Arrêtons maintenant le délire. ».

Favori absolu des instituts de sondage qui sont des firmes qui mettent en avant certains candidats ? Favori de la planète finance, c’est-à-dire des banquiers et autres spéculateurs ? Des banquiers de gauche, peut-être ? Évidemment, BHL n’entend pas « formidable » selon son étymologie signifiant terrible, effroyable. Or, c'est ce que sont toujours les mesures du FMI de DSK.

Comme « Tout finit par des chansons. » (en évitant la paillardise cette fois-ci), alors que le chien de garde de la ploutocratie fait une louange digne de Oui Oui (pertinemment nommé pour la circonstance) chantant les prouesses d’un patron formidable, concluons avec et pour notre Yes Man malgré lui : « Arrêtons maintenant le délire. ».