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Laisserons-nous au Front National le monopole de l'abrogation de la loi Rothschild-Pompidou-Giscard qui nous en…dette depuis le 3 janvier 1973 ?

[14914e journée, mercredi 29 juin, 21, 28 août, 5, 27, 28, 30 septembre 2011]

 [sur Agoravox avec des commentaires]

 

Dans le précédent article sur l’instauration d’un étalon-travail pour la monnaie, était annoncée une suite concernant ce que nous pouvions faire électoralement afin de sortir du système qui nous endette, imposant aux États d’emprunter aux banques avec intérêts, et pour retrouver ainsi le monopole public de la création monétaire.

Le budget du « Remboursement de la dette » devient le premier en France, passant devant l'« Éducation nationale ». En fait, il s'agit depuis le 3 janvier 1973 d'une redistribution monétaire des pauvres vers les riches. Ceci explique l'augmentation des hyper-riches, la privatisation forcée des biens de l'État (les biens communs) et l'augmentation du chômage, car la monnaie devenant onéreuse n'a plus été aussi facilement accordée pour les entreprises qui peuvent avoir un intérêt général.

Telles que les ‘’informations’’  sont propagées, nous assistons à une mascarade. La plupart des médias taisent la supercherie de la création monétaire payante, et même sur les quelques radios (ni étatiques ni publicitaires) où on en parle (surtout Ici et Maintenant avec André-Jacques Holbecq, parfois Radio Courtoisie), on constate que la plupart des auditeurs qui interviennent, ou des invités et autres animateurs peinent à sortir du cadre imposé.

Le message dominant faux et mensonger qui se répand est le suivant : les États n’ont pas été raisonnables et ont emprunté plus de monnaie qu’ils ne pouvaient en rembourser.

En fait, nous sommes au niveau de ce que le philosophe Günther Anders appelait la supraliminarité : une informations qui est tellement énorme qu’elle est inassimilable [1], et qui rejoint ce que le propagandiste nazi Goebbels résumait ainsi : « Plus un mensonge est gros, plus il passe. ».

 

Ceux qui sortent du cadre

 

Dans un des rares médias d'expression libre (c'est-à-dire non inféodés ni à l'État, ni aux firmes), la radio Ici et Maintenant, un auditeur est intervenu dans la « Revue de presse » animée par Laurent Fendt, le mercredi 29 juin 2011, vers 15h, afin de reprocher à Pierre Jovanovic de faire du prosélytisme envers Marine Le Pen et le Front National. L’auditeur disait que le Front National nous trompe en s'affichant avec des idées sociales (ou socialistes, ou nationalistes socialistes), et que ce qui attire Pierre Jovanovic sur l'indépendance monétaire, la réappropriation de la création monétaire, n'est pas dans le programme du Front national ; ce que cet auditeur nous incitait à vérifier. Or la bonne organisation de leur site fait vite aboutir à « Nos idées », de là à « Le programme », « Économie et budget », et on trouve donc rapidement ce qui réfute le l’affirmation de cet auditeur ; car sur la page intitulée « Comment sortir de l’euro ? Les 12 étapes essentielles », la cinquième étape consiste à : « Abroger la loi du 3 janvier 1973 qui interdit à l’État d’emprunter à la Banque de France et qui l’oblige à se financer de façon onéreuse auprès des banques privées et des marchés financiers internationaux » (page 2). C'est très clair, totalement explicite.

 

Sur des sites des partis de l'"extrême"-gauche, d'abord le Parti de Gauche, n’apparaissent que des éditos, des articles, mais aucun programme. Avec le moteur de recherche interne, à « 1973 » il n’y a aucun résultat sur la loi scélérate de 1973.

Avec « création monétaire » apparait l'article « Résolution sur l’euro » du 28 mai 2011 signé Jacques Généreux, au paragraphe « 5. Les mesures nationales face à la crise de la zone euro », au sous-paragraphe : « Éliminer une part du stock de dette publique, 5.3. Rachat d’une partie de la dette publique par les banques publiques et la Banque centrale nationale (monétisation : financement des dettes par création monétaire). »

C'est moins clair, et surtout ça n'engage que Jacques Généreux, pas la générosité de tout le parti.

Il y a aussi un résumé anonyme du 18 septembre 2009, du film La Double face de la monnaie de Vincent Gaillard et Jérôme Polidor :

« - La création monétaire.  Ce n'est pas le gouvernement qui crée l'argent : le gouvernement emprunte l'argent. Les banques centrales créent les pièces et billets, mais ce n'est pas l'essentiel de la création monétaire. (Voir annexe théorique).

- Le coup d'état monétaire de la loi du 3 janvier 1973, article 25. La banque de France ne peut plus accorder de crédits sans intérêts au Trésor public. L'État perd la capacité de s'autofinancer. Valery Giscard d'Estaing était ministre des Finances en 1973[Tiens, le moteur de recherche interne du site n'avait pas mis cette page parmi les résultats à "1973"]. Il a repris cette disposition dans son projet de TCE,  On la retrouve également dans le Traité de Lisbonne.

- La Banque centrale européenne est totalement indépendante des pouvoirs politiques, en revanche, elle est totalement dépendante des marchés financiers. »

Mais ce n'est qu'un résumé de film daté de deux ans, donc rien d'officiel de la part du Parti de Gauche.

Plus récemment dans l'article Sortir du Traité de Lisbonne du 24 mai 2011, écrit par Guillaume Etievant et Julie Del Papa, on peut lire dans le paragraphe intitulé: « La monnaie unique, bouc émissaire du libéralisme » que « le Traité de Maastricht de 1992 avait pour principal objectif d’interdire toute possibilité monétaire de combattre le libéralisme ou de limiter ses dégâts. Mais il faut rappeler que la « loi Rothschild » du 3 janvier 1973 [Tiens, encore un article qui n'apparaissait pas comme résultat à la recherche de « 1973 »] interdisait déjà à la Banque de France de faire crédit à l’État à taux zéro, condamnant ainsi la France à s’endetter auprès des banques privées et à payer des intérêts très élevés. Notre pays n’a donc pas attendu l’euro pour se vendre à la finance et aux banquiers. Le Traité de Maastricht a entériné au niveau européen des orientations déjà imposées dans l’hexagone. Le problème n’est donc pas le fait d’avoir une monnaie unique mais plutôt les capitaux qui circulent à l’échelle planétaire sans contrainte, la soumission aux banquiers, les politiques ultralibérales de l’ensemble des gouvernements européens, l’absence d’harmonisation fiscale… D’ailleurs, le maintien d’une monnaie nationale au Royaume-Uni ne lui a pas du tout permis d’échapper à la crise. Bref, les problèmes d’aujourd’hui ne sont pas imputables à la monnaie unique mais à l’orientation idéologique des gouvernements nationaux et des traités. Sortir de l’euro n’est donc pas une solution. »

L'article enchaîne avec le paragraphe: « Le FN veut sortir de l’euro pas du libéralisme » :

« C’est d’ailleurs le tour de passe-passe du Front National. Logique : ce parti refuse de s’attaquer réellement aux privilèges du patronat et au libéralisme. La sortie de l’euro est donc un écran de fumée pour faire croire quand même aux classes populaires qu’il défend leurs intérêts. La stratégie monétaire choisie par Marine Le Pen déboucherait sur une concurrence accrue entre pays, via les dévaluations compétitives en chaîne des monnaies sorties de la zone euro. Cette guerre économique entre les pays ferait la joie du patronat car il se substituerait au rapport de force entre classes sociales. Même « nationale » le franc FN resterait un instrument au service du capital. Son programme de sortie de l’euro en douze points le prouve : la Banque de France resterait indépendante de l’État et il n’y aurait pas de contrôle des taux de change sur le long terme. La France serait donc la proie des spéculateurs, alors que l’euro a permis la disparition des taux de change intra-zone euro, ce qui a supprimé la spéculation sur les changes qui constituait le principal instrument de pression des marchés financiers sur les gouvernements. La proposition du FN est donc à l’image de ce parti : incohérente et entièrement tournée contre le peuple. A l’exact opposé, le Parti de Gauche considère qu’il est urgent de mettre la monnaie au service de l’intérêt général. ».

Remarquons que les deux partis éludent une distinction, celle entre monnaie unique et monnaie commune. Or le traité de Maastricht, pour lequel a voté la majorité des électeurs français, ne contenait que la création d'une monnaie commune, mais pas unique...

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français, Président du Parti de la Gauche Européenne, écrit le 16 août 2011 qu’il y a « un outil : la banque centrale européenne qui, au lieu de faire la leçon à l'Italie, devrait utiliser autrement son pouvoir de création monétaire.- Elle peut prêter à taux zéro aux États en difficulté et racheter des titres de dette publique – non pas pour payer les créanciers à court terme – mais pour financer l'expansion des services publics » http://www.pcf.fr/sujets/69

Bruno Bergman, le 28 novembre 2010 dans « Banques : le droit de création monétaire... » (http://lepcf.fr/Banques-le-droit-de-creation), rectifie « ce que les gens de la rue croient naïvement » :  « que les crédits accordés par les banques à la vie économique, aux entreprises, aux particuliers, proviendraient des comptes des déposants. ». « Or ce qui caractérise et définit une banque c’est précisément le "droit du crédit", c’est à dire le "droit de création monétaire". Et l’argent que "prête" une banque est créé, tandis qu’il est détruit au moment du remboursement de l’emprunt. »

L’excellent article du Front Syndical de Classe de juin 2011 « La dette : un hold-up, un outil de domination ! » (http://lepcf.fr/La-dette-un-hold-up-un-outil-de, originairement http://www.frontsyndical-classe.org/pages/Dossier_du_FSC_sur_la_dette-5311301.html) aborde la loi de janvier 1973 : « Jusque là, depuis la période ouverte par les lendemains de la seconde guerre mondiale et sous la pression des besoins populaires et du rapport des forces du moment, l’emprunt d’État s’effectuait auprès de la Banque de France. L’État en étant propriétaire à 100 % depuis la nationalisation de 1945, les dividendes des emprunts effectués étaient en fait reversés à l’État. Cela revenait donc à emprunter à 0 %. Si bien qu’en 1973 la dette de la France était nulle ! […] Sous la Présidence de Pompidou et la gestion ministérielle de Giscard d’Estaing, rompant avec les traditions régaliennes et la politique de 1945 issue du programme du Conseil National de la Résistance (CNR), la loi du 4 janvier 1973 interdit à l’État d’emprunter auprès de la Banque de France. Cette décision inspirée par les monopoles bancaires fait donc obligation à la puissance publique pour faire face à ses obligations d’emprunter sur les marchés financiers ! {…] Ce choix politique de mise sous dépendance des États sous le joug des marchés financiers sera conforté par les choix de l’UE et l’élaboration de ses traités, avec comme priorité la mise en place de l’Euro, monnaie unique au service des groupes bancaires et des économies dominantes de l’Europe de l’ouest, à commencer par l’Allemagne et ses groupes industriels : ».

D’autres articles intéressants sont sur le site du PCF, plus ou moins autocritiques : http://lepcf.fr/Anatomo-pathologie-de-la-Dette, http://lepcf.fr/Utiliser-autrement-l-Euro-ou, http://lepcf.fr/Programme-partage-du-FG-l-heritier.

 

Sur le site du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), il y  a l’excellent article « La dette publique ou comment organiser l'arnaque.... », signé par Guy Holstein et publié en avril 2010 dans la pertinemment nommée Revue Tout est à nous ! N° 9 (http://www.npa2009.org/content/la-dette-publique-ou-comment-organiser-larnaque), où la situation est bien expliquée et résumée ainsi :

« La dette n’est en fait qu’une arme idéologique propice à dissimuler une gigantesque arnaque qu’il faut dénoncer. »

Mais il s’agit d’un article individuel édité dans un journal proche du NPA, et en aucune façon un élément de programme politique officiel et explicite.

Ainsi, rien ne concerne la monnaie dans les « Statuts provisoires du Nouveau Parti Anticapitaliste adoptés par le congrès du NPA » (http://www.npa2009.org/content/statuts-provisoires-du-nouveau-parti-anticapitaliste-adopt%C3%A9s-par-le-congr%C3%A8s-du-npa).

 

Sur le site du parti trotskyste Lutte Ouvrière, on peut trouver dans un texte intitulé « La crise de l’économie capitaliste mondiale », daté du 29 novembre 1985, un exposé explicite du procédé dans l’annexe « Banques et création monétaire »

(http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/la-crise-de-l-economie-capitaliste-6886#9.1), mais il n’y a aucune proposition programmatique sur la monnaie.

 

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, est clairement souverainiste pour la monnaie : http://www.dailymotion.com/video/xgejug_dupont-aignan-se-prononce-pour-l-abolition-de-la-loi-de-1973_news. Son programme est explicite :

« Revenir sur la loi de 1973 qui dépossède l’État français de son droit multiséculaire de battre monnaie, et à nouveau permettre à la Banque de France de monétiser la dette publique, comme cela peut être fait aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou dans les pays asiatiques » (http://www.debout-la-republique.fr/-Le-projet-politique-.html).

 

Ceux qui restent dans le cadre

 

A l’UMP, il n’en est pas question : on n’y fait que répéter la litanie d’ « efforts de maîtrise budgétaire pour couper dans les dépenses inutiles », de « baisse des dépenses » et de « faire davantage d’économies » (http://www.projet-ump.fr/thematique/participez/efficacite/), nous focalisant hypnotiquement dans un cadre étriqué et trompeur.

C’est la même chose avec Jean-Louis Borloo, président du Parti Radical (parti qui était d’extrême gauche comme son nom l’indique, pour aboutir à droite) : le problème est absent, et Borloo ne parle le plus classiquement possible que de généralisation de la règle d’or en Europe, de taxation des transactions financières et d’endettement (http://www.lefigaro.fr/politique/2011/08/07/01002-20110807ARTFIG00176-borloo-quatre-propositions-pour-sortir-de-la-crise.php).

 

Candidate d’Europe Écologie Les Verts, Eva Joly, a été spécialisée dans les affaires financières sans jamais s’informer sur la création monétaire ; et elle se défend pourtant d’être « naïve ». Elle espère une « mutualisation des dettes » et que les États pourront se refinancer à un « taux raisonnable », et avec pour effet que les peuples nationaux ne puissent plus agir, « un contrôle sur les budgets nationaux » par une Europe plus fédérale. Elle conclut : « J’incarne une forme d’écologie ancrée dans la réalité économique ». Quelle réalité ? Celle qu’on ne s’autorise pas à questionner et à changer, et qu’effectivement on ancre encore et encore ?

http://www.20minutes.fr/presidentielle/772704-crise-dette-si-eva-joly-presidente

 

Il en est de même pour le Parti Socialiste, qui fait penser que les deux partis précédents sont des satellites ramasse-poussière électorale de l’UMPS. On comprend que dans les partis qualifiés d’extrémistes par ceux qui dominent, on qualifie les deux partis qui sont considérés comme les seuls éligibles au pouvoir, l’UMP et le PS dans la contraction UMPS qui montre qu’il ne s’agit que du spectacle médiatique et électoral d’une fausse alternance qui occulte les alternatives profondes. En cela, la France rejoint les États-Unis avec la fausse alternance des partis Démocrate et Républicain[2].

Il s’agit pour ces deux partis (Socialiste et Républicain), d’une gauche très superficielle[3] qui ne remet pas en cause le système établi, et donc de partis conservateurs de fait, ce qui est à l’opposé de la définition de la gauche. La soi-disant gauche qui atteint le pouvoir est à la fois une gauche caviar et une gauche caviardée.

Chez aucun des six candidats aux élections primaires du Parti Socialiste (http://www.segoleneroyal2012.fr/blog/ http://www.martineaubry.fr/, http://francoishollande.fr/, http://www.valls.fr/), il n’apparait de référence à la création monétaire, même pas chez Arnaud Montebourg (qui axe pourtant sa campagne le plus à gauche, sur la démondialisation), puisqu’il affirme classiquement :

«  La vérité, c'est que la France est en situation de surendettement à cause des années de gouvernements irresponsables de droite qui ont porté atteinte a une situation saine. Alors que le gouvernement Jospin est le dernier gouvernement à avoir désendetté le pays. » (http://www.arnaudmontebourg2012.fr/content/la-regle-dor-est-une-negation-du-choix-politique). Il élude que ce gouvernement est celui qui a le plus privatisé de biens publics.

Il poursuit quand même  de façon plus judicieuse mais peu radicale (au sens d’aller aux racines) :

« Il est désormais impérieux de protéger le pays de marchés erratiques, volatiles, irresponsables, qui détiennent sa dette. Il faut renationaliser celle-ci, parce qu'elle est dans la main de créanciers étrangers à nos intérêts nationaux. Un pays endetté a le devoir de s'organiser pour se protéger des pressions extérieures. La dette du Japon dépasse 120 % de son PIB, mais il s'agit d'une dette domestique, détenue par des Japonais qui ont confiance dans leur État. »

Pourquoi le Japon lui-même devrait-il être endetté vis-à-vis des Japonais les plus riches ? Il semble qu’on ne puisse pas encore attendre entendre mieux d’un candidat Socialiste.

En particulier, le candidat favori François Hollande , lors d’une réunion publique à Gentilly le 31 janvier 2011, a dit :

« Aujourd’hui, quand un État a un déficit, il se finance en empruntant aux banques. Les banques facturent sur un taux d’intérêt » finit-il en bafouillant comme si cette facturation n’était guère justifiable (17’’).

Il concède qu’il vaudrait mieux que les États ne paient pas d’intérêts :

« Est-ce que ce ne serait pas mieux que les banques centrales prêtent directement aux États sans intérêt ? Sans doute que ce serait mieux ; mais comme vous le savez, il y a une banque centrale européenne. Donc nous ne pouvons pas décider seul de l’usage qu’elle fait de ses crédits. » (1mn20)

Mais il écarte cette meilleure perspective, en se soumettant aux règles instaurées de paiements d’intérêts par les États, pour approfondir ce statut au niveau de l’Europe, comme Eva Joly :

« Ce qu’il faut en revanche, c’est ça la bonne proposition, il faut permettre à l’Europe d’emprunter elle-même sur les marchés financiers. Si l’Europe emprunte elle-même, à ce moment-là, elle peut avoir des taux d’intérêt faibles pour tous les pays qui en sont membres. » (2mn30)

Comme il le dit, et bien plus qu’il le dit, il est « normal », c’est-à-dire normalisé en chien de garde par les maîtres du système d’enrichissement des plus riches.

Pour plaisanter, c'est en Hollande qu'a commencé au dix-septième siècle la création monétaire immatérielle par les banques privées très au-delà de la quantité monétaire matérielle (Maurice Allais, L'Impôt sur le Capital et la réforme monétaire, Hermann, 1977, p. 178-179), mais ce n'est pas avec Hollande qu'elle finira.

Le plus normalisé des six candidats est Manuel Valls, qui se croit réaliste et prétend dire la vérité en étant aveugle à ce qui se passe loin de ses lanternes : en toute droitisation au bénéfice de la ploutocratie, il prône la rigueur, la croissance, la règle d’or, une augmentation de la TVA, etc. (http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/primaire-PS/manuel-valls-je-veux-incarner-une-gauche-qui-dit-la-verite-15-09-2011-1373759_325.php).

Le lundi 19 septembre sur Ici et Maintenant, l’économiste Jacques-André Holbecq, à la pointe de la dénonciation du système artificiel des États, auteur de  La Dette publique, une affaire rentable, a fait des conclusions similaires d’après son visionnage du débat télévisé des six candidats Socialistes le jeudi 15 septembre, insistant sur sa préférence envers Arnaud Montebourg.

 

 

Conclusions

 

S’il y a une règle d’or à inclure dans la Constitution Française, c’est celle du monopole public de la création monétaire, pas celle verrouillant le système d’endettement envers les financiers privés.

Il faudrait faire comme ce qu'avait fait Nicolas Hulot pour les candidats de 2007 avec son pacte écologiste : demander aux candidats s'ils s'engagent à abroger la loi du 3 janvier 1973 et à dégager la France de ses équivalents européens. C’est ce qu’on peut déjà trouver ici : http://engagement2012.wordpress.com/. L’impact sera probablement moindre car si le peuple était conscient d’un péril environnemental, et si les politiciens du bipartisme dominant craignaient le score électoral d’un intrus populaire comme Nicolas Hulot, il n’y a rien de tel concernant la souveraineté de la création monétaire.

De tous les partis qui sont défavorables à  l’abrogation des lois interdisant aux États la création monétaire, le Front National est à la fois le plus explicite et celui auquel l’histoire et les sondages donnent le plus grand électorat.

Ce qui peut confirmer que le Front National est le parti français que la ploutocratie craint le plus depuis l’essor de Marine Le Pen, c’est qu’avec sa co-autrice la conseillère en stratégie Rose Lapresle, la patronne du patronat, Laurence Parisot, qui veut faire croire qu’elle défend les petites entreprises (celles qui doivent s’endetter, pas celles qui appartiennent au cartel qui crée le crédit), dans Un piège bleu Marine, agite les vieilles ficelles de l’épouvantail d’’’extrême-droite’’ à diaboliser, le Front National, désormais premier parti ouvrier de France, afin de redorer à peu de frais idéologiques, le blason terni d’une oligarchie bien plus diabolique, avec le bouc-émissaire éventé, en voulant assimiler la fille au père.

En 2002, un électeur m’avait dit avoir hésité entre trois candidats : son préféré Jean-Pierre Chevènement, Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen, et avoir finalement voté pour ce dernier car c’est celui qui avait le plus de probabilité de parvenir au second tour. Il y a quelques semaines, un autre électeur, conscient de l’importance de la création monétaire dans le programme politique, m’a dit que, quoiqu’écologiste et adhérent (et même candidat à une élection législative) des Verts, envisager de voter pour Marine Le Pen afin que le scandale de la création monétaire monopolisée par les financiers privés surgisse enfin au premier plan du débat national.

Ce serait passionnant s’il y avait un duel des candidats du Parti Socialiste et du Front National, mais c’est un calcul difficile, car aujourd’hui, le candidat éligible au second tour qui a le plus d’intérêt à se retrouver face à une candidate du FN comme Marine Le Pen est Nicolas Sarkozy. Lui et son gang, menacés par de graves affaires judiciaires à propos de scandales sur les origines de leur « trésor de guerre », peuvent être tentés de se faire réélire coûte que coûte afin de ne pas payer leur dette judiciaire, l’accusation mensongère de l’habituel épouvantail Al Qaïda par le juge aux ordres Jean-Louis Bruguière dans l’attentat de Karachi étant éventée.

Par des témoignages et des écoutes, nous venons d’apprendre la volonté forcenée du camp Sarkozy de se faire réélire car sinon, « ils sont morts » (juridiquement). Le clan aux abois est prêt à tout, en particulier à être « réélu à sang pour sang », comme l’a écrit Olivier Cabanel sur Agoravox, des émeutes amenant Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy au second tour et donc Sarkozy réélu, avec la prolongation du contrôle de l’État et de l’immunité juridique (répétant le scénario Chirac restant de 2002 sur un arrière-plan d’insécurité plutôt que le scénario sortant Giscard, président aussi jeune, moderne, dynamique, iconoclaste, puis empêtré dans des scandales autrement moins diffusés en 1981). Il suffira qu’une version policière mensongère soit médiatiquement défendue pour déclencher des émeutes comme en France en 2005 ou en Angleterre en 2011 et faire monter à la fois les votes du peuple terrorisé pour le candidat sortant et le candidat du Front National. A moins que comme d’autres personnes avisées le pronostiquent, il se croit suffisamment protégé judiciairement, et pas assez motivé par la présidence par rapport à la liberté et à l’enrichissement permis par une vie d’ex-président, il ne renonce pour laisser probablement perdre son Premier ministre François Fillon en bon petit soldat obéissant.

Mais même s’il est important d’anticiper sur ce lointain quatrième tour, pour la première fois, nous avons préalablement deux tours supplémentaires, ceux des élections primaires Socialistes, et il serait dommage de ne pas en profiter en donnant sa voix au candidat qui décadre le plus le Parti Socialiste, aussi le seul à proposer une sixième République, à savoir Arnaud Montebourg, afin de lui donner le plus d’influence.

 


 


[1] Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ?, entretien avec Mathias Greffath en 1977, édité par Allia en 2007, p. 71-73.

[2] Il est même notable que les deux derniers présidents « Démocrates » aient choisi comme Secrétaire d’État, c’est-à-dire comme ministres de l’armée, deux Républicains : William Cohen et Robert Gates.

[3] Il n’y a qu’à penser au spectacle de la peau sombre pour Barack Obama (précédé par ceux de Colin Powell et Condoleezza Rice) pour montrer qu’il ne s’agit que d’une distraction démagogique, qui ne change fondamentalement rien à une politique qui maintient le camp de concentration de Guantanamo et comme secrétaire d’État celui de George W. Bush. Il y a de nombreuses décennies, Louis Even évoquait cette manipulation d’une superficielle opposition politique dans un cadre restreint par des médias possédés par les banquiers dans sa fable sur la monnaie, chapitre 15 de L’Ile des Naufragés.