Interview par Dinah Cohen du Figaro pour les
élections régionales et départementales de juin 2021
Enregistrement de
l'interview téléphonique de 23mn par Dinah Cohen le jeudi 3 juin 2021, à
comparer avec ce qui est en extrait dans son article ci-dessous, où je souligne
les parties où je suis invoqué :
https://www.lefigaro.fr/politique/regionales-des-listes-citoyennes-contre-la-dictature-sanitaire-20210613
Régionales: des listes «citoyennes» contre la «dictature
sanitaire» (lefigaro.fr)
ENQUÊTE -Des candidats inconnus de la sphère politique sont en
lice pour les élections des 20 et 27 juin prochains dans six régions. Sous
couvert d’intentions « citoyennes », ils nourrissent en réalité des théories
farfelues sur fond de crise sanitaire.
Par Dinah Cohen
Publié le 13/06/2021 à 18:09
Ils sont naturopathes, adeptes de la médecine alternative ou encore « gilets
jaunes ». À quelques semaines des élections régionales prévues les 20 et 27
juin, des inconnus de la sphère politique ont fait leur apparition sur les
panneaux d’affichage officiels. Sur le papier, ils veulent remettre « le
citoyen » au « cœur » du processus démocratique. Dans les faits, ils
s’opposent aux masques, aux vaccins et à la « dictature sanitaire ». Et ils
voient au-delà du scrutin local.
« Retrouvons le sourire et reprenons en main nos droits, nos libertés, notre
avenir et celui de nos enfants. » Sur le site du mouvement Union essentielle,
présent en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes, l’objectif est clair : «
Réformer notre pays. » À commencer par la région. Sur les professions de foi
déposées auprès du ministère de l’Intérieur, le programme destiné à cet échelon
est pourtant flou. Il s’agit d’œuvrer à la « réconciliation » pour le «
retour à la proximité sociale, aux gestes sincères et à la sérénité sanitaire ».
Au Figaro, la tête de liste d’Union essentielle en Auvergne-Rhône-Alpes, Shella
Gill, livre un discours déjà bien rodé : portée par un « élan citoyen »,
elle souhaite permettre au « peuple » de s’exprimer et « rééquilibrer »
le pouvoir. Au fil de la discussion, la jeune femme, naturopathe de métier,
explique que « la gestion de la crise sanitaire » au tournant « autoritariste
» a motivé son engagement. « Les libertés fondamentales ont été jetées par
les fenêtres, on a fermé la porte à la démocratie », affirme-t-elle. Sur son
compte Twitter personnel, ses propos sont cette fois-ci sans nuance. Les
mots-dièse « Laissez nous vivre », « Propagande d’État » ou encore
« Dictature sanitaire » sont fréquemment utilisés pour relayer des contenus qui
flirtent avec les sphères complotistes. «L’intox gouvernementale, encore et
toujours», peut-on y lire.
Présenter un candidat en 2022
En Île-de-France, à force d’appels à candidature lancés sur les réseaux sociaux
jusqu’au dernier moment, une liste nommée « France démocratie directe » que
personne n’attendait a été déposée. Sa volonté : donner aux citoyens « le
pouvoir de décider de (leurs) vies » et d’« être réellement souverains ». À
l’initiative, Luca de Paris, chef de file dans le Val-de-Marne, se présente
comme un « gilet jaune ». Il confirme au Figaro que « la crise a
accéléré cette volonté de prise de conscience populaire ». Il pointe aussi
du doigt les « mensonges scientifiques et médicaux qui durent depuis
longtemps », tout comme « l’oligarchie qui désinforme la population » et
« les milliardaires qui achètent les médias pour influencer le peuple ».
Pour Luca de Paris, les enjeux du scrutin dépassent le simple échelon régional.
Il souhaite réunir toutes les listes citoyennes pour créer une coalition qui se
présenterait aux élections législatives. Le « gilet jaune » compte sur cet autre
scrutin pour obtenir des financements qui permettraient à l’organisation de se
développer - le manque d’argent restant le principal obstacle de ces collectifs.
D’autres membres de sa mouvance, « plus optimistes », espèrent même avoir
un représentant en lice pour l’élection présidentielle en 2022.
« Scientifiques corrompus »
Si certains candidats de ces mouvements alternatifs acceptent de parler à la
presse, d’autres sont plus méfiants. En Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et
dans les Pays de la Loire, les listes estampillées « Un nôtre monde » sont
davantage verrouillées. Sur leur site, elles partagent une « charte » aux «
valeurs communes » : « Coconstruction, démocratie, écologie, éthique,
paix et transparence.
|