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Sommaire

Le philosophe

Cont@ct

 

Journal philosophique de l'an 2003

 

11817

L'avenir est à ceux qui le vendent. (Malheureusement.)

 

11819

«Être sûr et certain»: être sûr car certain, être rassuré car certain; le doute est une faiblesse et ceux qui ne doutent pas dominent. (Malheureusement.)

 

11830

Selon un slogan comique par son aspect de truisme: «Les jeunes d'aujourd'hui sont les vieux de demain.»; pourtant c'est faux, car meurent avant des jeunes qui ne sont pas n'importe lesquels; certains types de jeunes meurent plus tôt.

 

11847

[Moins plusieurs jours] Les illusionnistes, abusivement appelés magiciens, qui, comme Gérard Majax, nient la réalité des phénomènes paranormaux, participent pourtant d'une mystification par leur ésotérisme: ils veulent qu'on ignore leurs techniques.

 

11847

|Le catholicisme, lorsqu'il interdisait l'accès à la Bible et aux Évangiles aux non-ecclésiastiques, faisait de l'ésotérisme.

 

11851

Il faudrait faire une psychanalyse de la psychanalyse.

 

11853

[Philippe Wallon, 1996: «Expliquer le paranormal» (Albin Michel), p. 21] Opposer souhait et fantasme.

|Un souhait est un désir dont on désire la réalisation.

 

11860

Un jugement est une conclusion...

 

11861

|Un métissage ou hybridation est l'engendrement d'un individu par deux individus de races différentes.

 

|Proposer, c'est communiquer à un autre sujet une possibilité qu'il peut choisir, qu'on préfère qu'il choisisse.

|Accepter, c'est choisir la possibilité proposée.

|Refuser, c'est choisir le contraire de la possibilité proposée.

|Une proposition est une communication à un autre sujet d'une possibilité qu'il peut choisir, qu'on préfère qu'il choisisse.

|Une acceptation est le choix de la possibilité proposée.

|Un refus est le choix du contraire de la possibilité proposée.

 

|Un changement est une différence à soi-même, ou l'altérité dans ce qu'a, est ou fait une (même) chose.

|Par exemple, si un caméléon change de couleur, c'est qu'il est d'une couleur différente de celle qu'il avait; si je change de position, j'ai une position différente de celle que j'avais; si je change de voiture, j'ai une autre voiture que celle que j'avais (même si elle est identique).

 

|Une rétroaction est le fait pour un événement de causer un effet sur ce qui le cause.

 

|Un jugement est une conclusion de la vérité, de la réalité, de la fausseté ou de l'irréalité de quelque chose.

 

11865

|Une acceptation est le choix de la possibilité proposée, ou la réalisation intentionnelle d'une demande ou d'un accord.

|Un refus est le choix du contraire de la possibilité proposée, ou l'irréalisation intentionnelle d'une demande ou d'un accord.

 

|L'universalité est le fait d'être commun à tous les éléments d'un ensemble mondial.

|Par exemple, il ne peut pas y avoir d'universalité pour l'ensemble des pommes d'un sac, car ce n'est pas un ensemble mondial.

|La généralité est le fait d'être commun à presque la totalité, la plupart ou beaucoup d'éléments d'un ensemble mondial.

|La particularité est le fait d'être commun à au moins un élément, mais peu d'éléments d'un ensemble mondial.

|La singularité est le fait d'être commun à un unique élément d'un ensemble mondial.

 

|«Tout philosophe a deux philosophies: la sienne et celle de Spinoza.»; si Spinoza a une philosophie, c'est un philosophe; il a donc deux philosophies: la sienne et celle de Spinoza; il n'a donc qu'une unique philosophie; donc tout philosophe n'a pas deux philosophies; donc cette affirmation est une antilogie. L'affirmation «Tout philosophe, sauf Spinoza, a deux philosophies: la sienne et celle de Spinoza.» n'est pas une antilogie.

 

11877

|Un ultimatum est un engagement à réaliser une menace si à une certaine date, une injonction n'est pas réalisée.

 

11879

|Le déterminisme est, en connaissant l'état d'un système à un instant, la possibilité de connaître son état à d'autres instants.

|L'indéterminisme est, en connaissant l'état d'un système à un instant, l'impossibilité de connaître son état à d'autres instants.

 

|Par exemple, lorsqu'en 1848, Henry David Thoreau  refusa de payer des impôts en partie utilisés pour soutenir l'esclavage et une guerre contre le Mexique, cette "désobéissance civile" était légitimiste et anti-légaliste.

 

11880

Les personnes (les plus) généreuses sont pauvres.

 

11883

«On ne naît pas femme, on le devient.» (Simone de Beauvoir): certes, une femme étant un humain femelle adulte, on ne naît pas adulte (mais enfant), on le devient... On naît fille, pas femme.

 

11884

|Une réussite est le fait qu'une intention présentative (et non représentative) cause sa  réalisation telle qu'elle la présente.

|Un échec est le fait qu'une intention présentative (et non représentative) ne cause pas sa  réalisation telle qu'elle la présente.

|Un acte est la réalisation d'une intention (présentative et non représentative) causée par cette intention comme celle-ci la présente (ou la présentait).

 

11885

|[«Philosophie», nº 76, décembre 2002: «Elizabeth Anscombe» (Minuit); p. 39] Si un homme qui intentionnellement meut son bras de bas en haut, intentionnellement actionne ainsi une pompe, intentionnellement remplit par là une citerne d'eau empoisonnée et intentionnellement tue de ce fait les habitants d'une maison approvisionnée en eau par la citerne, il a quatre intentions et fait quatre actes; il peut y avoir réussite ou échec pour chacun des quatre faits, chacune de ces quatre étapes.

Si, comme Elizabeth Anscombe ou Donald Davidson, on considère qu'il n'y a qu'un acte, empoisonner la maisonnée, pourquoi ne pas considérer qu'il n'y en a qu'un autre à la place, encore plus englobant, comme obéir à son chef, ou faire la guerre?

Cette pluralité des actes n'est pas plus gênante que la pluralité des perceptions: si je vois une personne, je vois aussi ses yeux, sa bouche, son nez, son front, sa chevelure, etc.

 

11888

Causer, c'est faire advenir, et non faire faire advenir, qui est faire causer. Il n'y a plus transitivité, ou alors elle est diffuse.

 

+[Donald Davidson: Actions et événements (PUF 1993), p.42] |Une vertu est une bonne habitude, que l'on a volontairement, ou c'est la volonté de ne pas avoir de mauvaise habitude.

|Un vice est une mauvaise habitude, que l'on a malgré qu'on la sache mauvaise, ou malgré notre volonté de ne pas l'avoir.

|Par exemple, il est vicieux de se droguer (tabac, alcool, etc.) car, malgré le plaisir qu'on y trouve, l'on sait les effets que cela a sur notre santé, les risques d'accidents que l'on peut causer (en conduisant ivre), la peine que l'on cause chez les personnes qui nous aiment.

 

Davidson assimile trop la velléité («l'incontinence») avec le mal et le vice: «La volonté d'un agent est faible s'il agit, et agit intentionnellement, contre son meilleur jugement» (p. 36). Il peut être bon d'être velléitaire (lorsqu'on désire tuer son voisin ou attaquer une banque). Des malfrats (lire L'Instinct de mort de Jacques Mesrine) peuvent être jugés exceptionnellement courageux.

 

|La faiblesse est le peu de force.

 

[De la perception à l'action, sous la direction de Pierre Livet (Vrin, 2000); p. 66-67] |Des illusions perceptives sont causées par l'aspect holistique de la perception.

|Par exemple, une tâche qui émet une même intensité lumineuse, sur des fonds lumineusement très différents, semble noire dans un cas, blanche dans l'autre (par dilatation ou contraction des pupilles).

|Par exemple, l'illusion de Müller-Lyer, où sont présentées deux segments de ligne de longueur égale, l'un se terminant par des flèches pointant vers l'extérieur, l'autre par des flèches pointant vers l'extérieur, on a l'illusion que le premier segment est plus long, car en fait on voit nécessairement les cinq lignes de chaque ensemble, et on ne parle et juge que d'une partie de ce qu'on voit, chacune des deux longues lignes, qu'on ne voit pas ainsi isolément.

 

|Une intention est l'imagination présentative ou représentative de quelque chose, comme causant la réalisation de cette chose, en la faisant/réalisant soi-même.

|Par exemple, je peux avoir l'intention de crier car c'est moi-même qui crierais; je ne peux pas avoir l'intention qu'une autre personne crie car ce n'est pas moi-même qui crierais (je ne peux pas faire moi-même qu'elle crie); je peux avoir l'intention de la faire crier car je peux moi-même la faire crier.

|Il est impossible d'avoir l'intention de faire ce dont on est certain de l'irréalisabilité (par soi-même).

|Un acte est la réalisation (par soi-même) d'une intention à soi, causée par cette intention comme celle-ci la présente (ou la présentait).

 

|L'hédonisme est la praxéologie qui fait de sa jouissance, surtout son plaisir, et de l'évitement de sa souffrance, surtout sa douleur, le but.

|L'eudémonisme est la praxéologie qui fait de son bonheur le but.

|L'hédonisme et l'eudémonisme impliquent l'égoïsme.

|Par exemple, si ma mort peut sauver plusieurs personnes, par hédonisme ou eudémonisme, j'éviterais cette mort.

Par exemple, si l'abdication d'un dictateur peut éviter une guerre, par hédonisme ou eudémonisme, il n'abdiquera pas.

 

Depuis douze ans, l'utilisation de l'arme chimique par défaut contre le peuple irakien, avec l'embargo sur les médicaments (par exemple l'interdiction des inhalateurs contre l'asthme).

 

|Par exemple, si l'abdication d'un dictateur peut éviter une guerre, par hédonisme ou eudémonisme, il n'abdiquera pas.

 

11889

L'ontologie est la philosophie des essences.

La métaphysique est la philosophie des existences.

 

11892

«La vérité est là où rien n'est dit», dit-il.

 

11893

|Par exemple, je peux avoir l'intention de partir, il peut avoir l'intention de partir, mais je ne peux pas avoir l'intention qu'il parte, car ce ne serait pas moi-même qui partirais.

|Une intention est l'imagination présentative ou représentative de quelque chose, comme causant la réalisation de cette chose par soi-même.

 

|La rationalité est le fait d'agir selon ses buts et sa connaissance des moyens pour les réaliser.

|L'irrationalité est le fait de ne pas agir selon ses buts et sa connaissance des moyens pour les réaliser.

|Par exemple, si j'agis par imitation, sans savoir ni pourquoi ni pour quoi, j'agis irrationnellement.

 

11904

[André Lalande: «Vocabulaire de la philosophie» (PUF)] |Une hypothèse est une prémisse douteuse ou incertaine (pour celui qui la fait).

|Un syllogisme est une inférence, du fait qu'une chose serait un élément d'un ensemble et que cet ensemble serait un sous-ensemble d'un autre ensemble (plus grand), que cette chose serait aussi un élément de ce plus grand ensemble.

|Une déduction est une inférence telle que si ses prémisses représentent la réalité, sa conclusion représente nécessairement aussi la réalité.

|Un sophisme est une inférence présentée comme une déduction mais qui n'en est pas une.

|«Tout vertébré a le sang rouge; tout mammifère est vertébré, tout carnassier est mammifère; tout félin est carnassier; donc tout félin a le sang rouge.»

|«Ce qui est rare est cher; or un cheval à 5 francs est rare; donc un cheval à 5 francs est cher.» semble être un sophisme à cause la polysémie de «cher».

|«Certains universitaires sont mal formés; or tous les médecins sont universitaires; donc certains médecins sont mal formés.» est un sophisme.

|«Tous les fascistes portent un loden vert; or tu portes un loden vert; donc tu es un fasciste.» est un sophisme, car pour déduire cela, il aurait fallu la prémisse inverse: «Tous ceux qui portent un loden vert sont fascistes.».

 

[p. 884] «L'idée centrale de raison paraît demeurer celle d'un accord, d'une communauté idéale: entre les choses et l'esprit, d'une part, et de l'autre, entre les divers esprits. Il serait difficile, dans l'état actuel de nos connaissances, de concevoir cet ordre comme une réalité fixe et immuable. D'autre part, c'est pourtant une fonction de la raison, et des plus essentielles, que de représenter une autorité ferme, échappant aux controverses et aux mouvements de pensée individuels, jugeant entre les hommes et décidant qui a tort et qui a raison».

«Perdre ou retrouver la raison», «avoir raison», «la raison de quelque chose: aspect imitatif, consensuel, normatif de la raison.

 

11909

[«Pour la science», Nº 302, décembre 2002; p. 127] |Un décès est un jugement (une conclusion) social de mort (d'une personne).

|Par exemple, le critère de décès dans des sociétés où l'on peut prélever des organes afin de les greffer à d'autres personnes est le diagnostic de «mort cérébrale» (inactivité du tronc cérébral, ou du cerveau entier), alors que son cur bat, qu'elle respire.

 

|Une funéraille est un rite d'expulsion, de séparation d'un mort de la société des vivants.

 

|Un diagnostic est un jugement de la maladie qu'a un individu.

 

11917

|Le chamanisme est l'utilisation de la transe, des hallucinations dans des rites.

 

 

11919

|La tolérance est le non empêchement intentionnel que d'autres sujets aient des comportements insatisfaisants pour soi.

|L'intolérance est l'essai d'empêcher que d'autres sujets aient des comportements insatisfaisants pour soi.

 

11927

|Un syndicaliste ou un avocat, par exemple, ne sont pas écologistes, car ils défendent une partie, pas ce qui est globalement bien ou juste. Par exemple, le syndicaliste défendra le maintien et l'augmentation de l'emploi de personnes dans le secteur de la production énergétique nucléaire, au détriment d'une production autonome solaire ou éolienne, moins polluante et coûteuse mais qui supprimerait ces emplois.

 

11936

La gastronomie comme art culinaire, à quadridimensionnalité spatio-temporelle continue (odorat, goût, toucher, vue).

 

Même si je suis contre beaucoup de raisons pour lesquelles des femmes (musulmanes) portent un voile sur leurs cheveux, je suis pour la tolérance de cet acte, car il ne consiste qu'à cacher ses propres cheveux, ce qui me semble autrement plus tolérable que d'imposer l'amputation du prépuce (circoncision) des enfants, qui est irréversible.

Sur l'interdiction du port du voile sur les photos des documents officiels, comme il s'agit de reconnaître les personnes, il faut s'interroger sur la nécessité de voir la chevelure, avec tous les changements qu'elle peut subir durant la validité des documents.

 

11942

|Un souhait est un désir dont on désire la réalisation (dont on n'est pas certain de l'impossibilité).

|Par exemple, on ne peut pas souhaiter la résurrection d'une personne si on est certain que c'est impossible.

 

 

11962

|Un coût est une cause (quantitative ou numérique) d'augmentation de souffrance ou de diminution de jouissance.

Un profit est une cause (quantitative ou numérique) d'augmentation de jouissance ou de diminution de souffrance.

|Un profit est une cause (quantitative ou numérique) d'augmentation de jouissance ou de diminution de souffrance.

|Par exemple, il peut y avoir un coût monétaire à prendre le train  plutôt que d'aller à pied (ça coûte 1 ) un profit temporel (ça fait gagner une heure).

|Une valeur est une égalité entre des coûts ou des profits.

|Une économie est l'irréalisation d'un coût.

|Une dépense est la réalisation d'un coût.

|Par exemple, si je prends le train, j'économise une heure de mon temps en transport et je dépense 1 , alors que si je marche, j'économise 1  et dépense une heure de plus de mon temps en transport.

 

11969

|Un guide est un modèle qui a une autorité.

 

11994

[France Culture] Henri Thomas raconte que durant la guerre, il a cassé une bibliothèque plutôt que de l'ouvrir afin de saisir un livre, faisant comme tous les autres soldats.

Les humains sont beaucoup plus semblables qu'on ne croit. C'est par leur environnement qu'ils diffèrent.

 

12002

Le dépôt d'un brevet d'invention devrait être gratuit, l'inventeur devrait avoir un pourcentage (par exemple un vingtième) à vie et vingt ans après sa mort pour qui il veut.

 

12003

|L'irréversibilité est l'impossibilité de refaire ce qui a été (dé)fait.

|La réversibilité est la possibilité de refaire ce qui a été (dé)fait.

|Par exemple, la casse d'un vase Ming est irréversible, alors que le démontage d'un échafaudage est réversible (on peut le remonter).

 

12004

|Normalité et généralité; anormalité et particularité.

|Par exemple, il est normal pour un humain de naître avec deux bras, et anormal de naître sans.

 

12006

|Une résolution est la réalisation d'une solution.

 

|Une métaphore est une trope sur une relation d'identité entre le symbole et le référent.

|Une métonymie est une trope sur la relation de proximité, contiguïté, causalité ou mêmeté entre le symbole et le référent.

 

12007

|Un euphémisme est la référence à quelque chose d'insatisfaisant ou mauvais en utilisant des mots qui désignent quelque chose de moins insatisfaisant ou mauvais.

|Une litote est la référence à quelque chose (de plutôt satisfaisant, bon) en en représentant, désignant qu'une partie qui suggère la totalité.

 

12014

|Certes, on peut croire ou savoir, être conscient qu'il existe d'autres choses que celles dont on a conscience, que notre conscience n'est pas la totalité de ce qui existe; mais d'une certaine façon, il n'existe pour un sujet, il n'existe au sujet que ce dont il est conscient présentement, que sa conscience présente.

 

12017

|Une allégation est une assertion interprétée comme fausse, peu crédible.

 

12030

Plus le volume de la sphère des connaissances augmente, plus la surface de la connaissance de ses ignorances augmente (mais moins rapidement).

 

12035

|Une explétion est une utilisation redondante de morphèmes.

 

|Une assonance est la répétition symbolique d'un phonème vocalique.

|Une allitération est la répétition symbolique d'un phonème consonantique.

 

|Un calembour est une utilisation humoristique d'une homophonie ou paronymie.

 

12023

[Dan Sperber et Deirdre Wilson: La Pertinence; p. 361] |Une ironie est une représentation comique où est imité ce qui aurait pu être ridiculement exprimé ou pensé.

|Par exemple, «Pierre est très érudit. Il a même entendu parler de Shakespeare.» est ironique, car il est ridicule de croire qu'une personne est très érudite si elle a entendu parler de Shakespeare; est donc moquée la pensée qu'aurait Pierre ou une autre personne, comme quoi il serait très érudit, et on implicite qu'il ne l'est pas du tout.

|Par exemple, si Pierre est un conducteur exagérément prudent, qui ne traverse pas un carrefour lorsqu'il y a des voitures très éloignées qui arrivent, et qu'une fois il n'y a au loin à l'horizon qu'un cycliste, Marie, en disant «Il y a quelque chose qui arrive.» affirme une vérité, mais ironique.

|«À la fin de la bataille, les rois rivaux célébrèrent leur victoire par des Te Deum chacun dans leur camp.» est une ironie qui fait suggérer au lecteur qu'il a en commun avec l'auteur son désabusement, ce que n'aurait pas fait: «À la fin de la bataille, les rois rivaux, chacun prétendant avoir remporté la victoire, faisaient chanter des Te Deum dans leur camp.».

|Par exemple, «Ne te gêne donc pas et détruis ma moquette.» est une demande feinte ironique qui représente la pensée ridicule qu'on n'est pas gêné par la destruction de sa moquette, et que semble avoir le destructeur.

 

12024

La vie est une tragédie. La société est une comédie.

 

12034

|La stabilité est la possibilité ou la probabilité de rester tel quel, de ne pas changer.

|L'instabilité est l'impossibilité ou l'improbabilité de rester tel quel, de ne pas changer.

|Par exemple, la possibilité ou probabilité de rester à la verticale sur un vélo, de ne pas tomber est causée par le fait d'atteindre une certaine vitesse; en deçà de cette vitesse, cet équilibre devient instable.

 

[Moins quelques jours] |La rapidité est le nombre d'événements par unité de temps, ou c'est la durée d'un événement.

 

|Rester, c'est être encore continûment.

|Par exemple, si je reste dans une pièce, c'est que j'y suis encore continûment, sans en être sorti.

 

12035

|L'aveuglement est l'incapacité à voir.

|La surdité est l'incapacité à entendre.

 

12041 d17aout 03

Ce qui est le plus important dans la vie est de ne pas faire de très mauvaises choses.

 

12032 l18aout03

La société est un parasite de Vincent Van Gogh.

 

12055 d31aout

Un autre titre pour Boucles: Racines, ou Boucles et racines, Curls and roots.

 

12058 l8sept03

La transitivité de la causalité est diffuse.

 

12076

|La misanthropie est la haine de l'humanité.

 

«Nul n'est méchant volontairement»: Personne n'a la volonté de devenir méchant, n'a pour but d'avoir des intentions méchantes, personne n'a décidé de devenir méchant: métareprésentation.

 

12076

Exemples pour la différence entre un nom et un verbe: «pour déjeuner», «pour le déjeuner», «pour dîner», «pour le dîner».

 

12084

[Michel de Montaigne, Essais, chap. VI: Des coches; «épouvantable»  = merveilleux]

Le «merveilleux» dans les contes, représentait des événements effroyables, épouvantables, mais qui semblent si lointains, si divertissants qu'on ne retient qu'un aspect positif au mot, comme cela est souvent advenu  avec les mots du sacré..

 

12117

Le plus intelligent des humains est plus proche d'un chimpanzé  bonobo que du plus imbécile des humains (pour le personnalisme et contre le spécisme).

 

12143

[Jean-Jacques Rousseau: Les Confessions (La Pléiade); p. 239] Jean-Jacques Rousseau, c'est une sorte de Bouvard et Pécuchet à lui tout seul.

 

12146

|Le matérialisme est la métaphysique selon laquelle il n'y a pas d'existence (réelle) sans matière.

Selon cette définition, je crois être matérialiste.

|Par exemple, même si la musique n'est pas de la matière, son existence nécessite l'air vibrant, des organes de perception; même si un arc-en-ciel n'est pas matériel, il nécessite des gouttes d'eau dans l'air; même si un sentiment n'est pas de la matière, il nécessite un cerveau pour être réel; pour ce qui est des idéalités, comme le fait que 2 + 2 = 4, le matérialiste peut penser que celles-ci nécessitent un cerveau.

 

Lors de la première moitié de l'été, un à deux mis avant mon dix-septième anniversaire, je m'ennuyais ferme chez mon père et sa compagne, fort peu causants avec moi, étrangers à mes préoccupations, dans un village où je ne connaissais qu'eux, Coltainville sur cette morne plaine céréalière qui entoure Chartres. Cette absence de communication, cette solitude, m'ont conduit à un stade proche de la psychose naissante. J'écrivais constamment, je me prenais pour une sorte d'antéchrist et l'unique manifestation un peu physique, corporelle, hallucinatoire que j'avais était celle, le soir couché dans un canapé pour dormir, que j'avais dans une obscurité totale (à laquelle j'étais peu habitué par la ville  d'ailleurs la fermeture quotidienne des volets, qu'on m'exigeait, devint pour moi un problème, et je sentais une aliénation dans l'obéissance à une injonction qui n'était pas justifiée. Une fois, je leur écris un mot auquel, toujours taiseux de ce qui n'était pas dans le cercle étriqué de leurs préoccupations, ils n'ont daigné apporter aucune réponse), d'avoir l'impression que mon corps basculait en arrière, vers le bas, selon un axe qui traversait mes pieds. Je me suis mis à vouloir écrire tout ce que je pensais, frénétiquement.

 

12157

[Emmanuel Lévinas: Éthique et Infini (Gallimard, Livre de Poche); p. 104] Les philosophes qui invoquent Dieu me semblent toujours faibles: ils me semblent toujours invoquer la carte du Joker. [D'ailleurs l'ultime chapitre du livre est intitulé: «La dureté de la philosophie et les consolations de la religion».]

 

12159

[Jean-Jacques Rousseau: Les Confessions, Livre onzième (La Pléiade); p. 566] |À l'occasion de retards d'édition sur lesquels Rousseau n'a pas d'"éclaircissements", «les réponses ne venant point ou venant pas quand je les attendais», il reste «dans l'incertitude du monde la plus cruelle»; cette absence de stimuli adéquats, ce «silence»  le fait «délirer», «tracer des fantômes»; sur une information, son «imagination part comme un éclair» et lui «dévoile tout le mystère d'iniquité», «aussi clairement, aussi sûrement que si elle m'eut été révélée»; le voilà rassuré, sûr et certain par cette attribution causale paranoïaque, et lui-même, qui décrit si bien le processus de sa psychose, parle de sa «folie», qui est à rapprocher de sa passion pour la «transparence»; il rappelle son enfantine «peur des ténèbres», une autre absence de stimuli.

 

|Le droit de connaître ses origines:

|Entre l'enfant et le parent, le droit de l'enfant doit primer. L'administration doit ne pas tenir secrètes des informations qu'elle a sur l'origine d'un enfant. L'enfant n'a pas demandé à vivre et on ne doit pas protéger par le secret des parents qui ont abandonné l'enfant qu'ils ont fait.

 

[p. 1557] |Quelques mois après, lors de la publication de L'Émile ou de l'Éducation, Rousseau reste serein et sûr de son accueil car, étant «si parfaitement irréprochable» (p. 576), il «ne prêche que la vérité et la vertu», alors qu'on l'avertit que l'audace de ses idées va lui attirer bien des soucis, car, comme l'écrit le commentateur, «il s'inquiète d'autant moins que son imagination ne travaille pas dans le vide»; il est même «tenté de croire que tout le monde était devenu fou» (p.579).

 

12161

L'argument théiste de la complexité (Jean-Jacques Rousseau dans Émile ou de l'Éducation, IV: Profession de foi du vicaire savoyard: "il m'est impossible de concevoir un système d'êtres si constamment ordonnés, que je ne conçoive une intelligence qui l'ordonne; Voltaire: "Le monde est une horloge faite par un horloger) n'est qu'un joker qui n'explique rien, car ce dieu est lui-même d'une perfection, d'une puissance qu'il faudrait alors expliquer, et l'argument de Rousseau se retourne contre lui si on poursuit le raisonnement, puisque qu'il ne peut croire "que ce qui ne pense point a pu produire des êtres qui pensent", il doit conclure que son dieu a été produit par une autre entité pensante.

 

12166

Par exemple, «Je t'ai dit [il y a cinq minutes] ce que je t'ai dit [hier].» n'est pas une tautologie.

 

12171

[p. 621] Cette manie de Rousseau de croire à tort qu'on le plagie, qu'on fait des compilations de ses écrits et idées est ce que décrit Henri Grivois de la psychose, avec cette impression que le paranoïaque a d'être toujours imité, jamais imitateur.

 

12152

Y a-t-il étymologie commune entre «réel» et «royal» (en espagnol «real»)?

 

12155

Y a-t-il étymologie commune entre «ouïr» et «oui»?

 

12170

Selon l'impératif catégorique d'Emmanuel Kant (ce qui est moral est ce qu'on érige en règle universelle), les cinq États qui ont eu les premiers la bombe atomique, si elles voulaient que personne d'autre n'ait de telle bombe, devraient ne pas en avoir; mais dans ce cas, quel moyen de pression auraient-ils contre tout nouveau possesseur d'une telle bombe, probablement plus dangereux que des possesseurs qui ne l'ont pas utilisée depuis plus d'un demi-siècle.