Le défaussement du gouvernement Raffarin sur les individus

 

 

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À Yves Raducka

 

[A] Benoît Hopquin: "Pollution: les dégâts sur la santé sont sous-évalués en France"; dans Le Monde, 14 février 2004, p.10.

[B] "La recherche avance... le cancer aussi", extraits de La Société cancérigène (Lutte-t-on vraiment contre le cancer?) de Geneviève Barbier et Armand Farrachi ; dans Télérama, nº 2823, 18 février 2004, p. 8-13.

 

"Le vrai coupable est le lampiste", ironisait Boris Vian. Mais le gouvernement français de Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin n'est pas ironique dans sa politique de santé et de sécurité routière.

Il y a identité de la politique du gouvernement français contre les accidents de la route et contre le cancer: la lutte contre  le "maillon faible" des facteurs: le comportements de l'individu, et une négligence des facteurs sociaux. Sous couvert d'une responsabilisation individuelle, il s'agit d'une "loi du plus fort" qui protège les instances les plus puissantes de la société.

 

Sous la coprésidence d'Isabelle Monas (professeur de santé publique et présidente du Conseil supérieur d'hygiène publique de France), de Jean-François Caillard (professeur de médecine du travail au CHU de Rouen), et de Benoît Lesaffre, directeur général du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), vingt-et-un experts scientifiques rédacteurs d'un "plan santé-environnement" demandé par le président de la République Jacques Chirac à Nantes en janvier 2003 et remis au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin concluent à  une sous-évaluation scientifique des risques sanitaires liés l'environnement: dégradation de l'eau et de l'air, dommages aux sols, bruit, nuisances agricoles ou industrielles, contamination des aliments, dangers chimiques ou radioactifs, sur les lieux de travail, dans les domiciles, dans les écoles et les hôpitaux [A]. Par contre, il y a une surévaluation des risques  liés aux comportements individuels. Ainsi durant des années, était annoncée une mortalité annuelle de 60.000 à cause du tabagisme. Maintenant, elle est estimée 30.000 sur les 150.000 décès annuels en France de cancer et le Pr Dominique Belpomme, cancérologue, estime que 80 à 90 % des cancers sont causés par la dégradation de notre environnement [A].

Ainsi, alors que le tabagisme a baissé en France (72% de fumeurs en France en 1953 contre 32% en 2001, les cancers du poumon qui auraient dû diminuer si le tabac était la principale cause, ont augmenté de 1980 à 2000 [B:10]; et entre 1978 et 2000, le taux de cancer à âge égal a augmenté de 35%, et le taux de cancer en France est de 20% supérieur au reste de l'Europe (incidence de l'agriculture française, la deuxième sur Terre?) [A].

Le Rapport de la Commission d'orientation sur le cancer, diffusé en janvier 2003, dans le chapitre "Facteurs de risque", consacre 35 pages au tabac, 11 à l'alcool, 6 à la nutrition, 7 aux cancers professionnels, 6 à la nutrition, 3 à l'environnement, 2 aux médicaments. Sur les 150.000 morts français de cancer, 40.000 sont selon ce rapport "attribuables à des cancers liés au tabac", ce qui signifie que ça n'en est pas la cause exclusive. Le tabac est utilisé pour masquer les causes professionnelles et industrielles de cancer [B:9-10]

 

Exemples de ce que fait le gouvernement:

- Le ministère de la Santé et l'INPES, pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète, fait une propagande pour que chaque individu fasse une demi-heure quotidienne de marche rapide et se nourrisse mieux.

- Le gouvernement augmente considérablement les taxes sur le tabac, ce qui ne coûte guère à l'État, mais à l'opposé lui profite, puisque ces taxes sont attribuées dans son budget général, et non pas spécifiquement contre les effets sanitaires du tabac.

 

Exemples de ce qu'il ne fait pas:

- Une politique d'aménagement des lieux selon leur taux élevé d'accidents. Il n'y a qu'à rouler sur les routes britanniques, voire allemandes, pour comprendre en quoi l'aménagement des routes, qui est de la responsabilité des États, est meilleur qu'en France.

- On sait que les autoroutes sont moins dangereuses que les routes nationales ou départementales, et cela d'autant plus que le trafic y est élevé, réduisant la vitesse. Or, contrairement à la Grande-Bretagne et l'Allemagne, les autoroutes françaises restent payantes, ce qui diminue leur utilisation et augmente la mortalité routière.

 

 

 

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Terre à terre, France Culture, samedi 20 mars 2004.

Geneviève Barbier

Journée de débat parlementaire pour préparer la loi en France sur la prévention santé

Pendant toute cette journée, il n'a été question que d'éduquer les gens: il faut agir sur les comportements, il faut leur apprendre comment manger, comment faire un peu de sport, comment ne pas fumer. Mais il n'a même pas été question des risques professionnels, alors qu'on sait que les cancers professionnels ont une part extraordinairement importante en France; on est les plus mauvais en Europe la-dessus.

Les cancers augmentent dans toutes les tranches d'âge, chez les enfants, les animaux sauvages.

Il n'y a pas de registre national (exhaustif) des maladies, des cancers, mais que sur 13% de la population, là où c'est le moins gênant.

Les cancers qui augmentent le plus actuellement ne sont pas liés au tabac: les cancers du cerveau, les lymphomes, les cancers des testicules, les leucémies sont des cancers qui augmentent beaucoup et ils ne sont pas liés au tabac.

Dans le même temps où le gouvernement français lance un grand plan cancer, avec le gouvernement britannique et le gouvernement, il écrit à l'Union européenne pour ne pas tester les produits chimiques, ne pas soumettre l'industrie à cette contrainte, et à laisser 100.000 produits dont on ne sait rien, et dont certains évidement sont cancérigènes.

Viel:

Les lymphomes augmentent de 4% par an en Europe, et les recherches démontrent que la causalité est celle des dioxines rejetées par les incinérateurs d'ordures. Or le Nord-Pas-de-Calais, région sans registre des cancers, est la région de France avec le plus d'incinérateurs et les plus mauvais indicateurs de santé.

La France a la moitié des incinérateurs d'Europe sur son territoire, et la France a un des parcs d'incinérateurs les plus importants, avec le Japon.

La France est le deuxième consommateur de pesticides sur Terre.

En France, on n'a pas le droit de croiser des fichiers de naissance, d'habitation, de décès, de maladie, pour préserver la vie privée; alors qu'en Norvège, au Danemark, en Suède, en Allemagne, les autorisations sont données.

En France, la première loi de sécurité sanitaire (de protection, et de suivi, de l'hygiène, du milieu et de maladies) s'est appliquée aux animaux avant de s'appliquer aux humains, à la fin du 19e siècle, et trente ans après sur des humains. On a préservé d'abord la santé économique avant la santé publique, et ça dure de nos jours.

 

 

 

Maurice Rabache

Polyacrilamides dans biscuits

mélanomes,

IFF1 dans lait, hormone interdite aux sportifs: Science, The Lancet: risque accru du cancer du sein et de la prostate. La moitié des dioxines qu'on trouve dans le corps humain provient des produits laitiers.

CIRC centre international de recherche sur le cancer

André X, universitaire sur strasbourg 3, PH, potentiel redoc, resistibilité sur le sang, la salive et l'urine, Vincent il y a 40 ans.