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Le vaccin B.C.G.

 

 

Sources:

[A] Marcel Ferru, 1977: La Faillite du BCG: témoignages d'hier et d'aujourd'hui (Poitiers)

[B] Faut-il avoir peur des vaccinations?, sous la direction de Sylvie Simon, 2000 (éd Déjà) [index].

[C] Olivier Blond: «La vaccination systématique remise en cause», dans La Recherche nº 356, septembre 2002, p. 66-69.

[D] Christian Bonah et Philippe Menut: «La longue marche d'un vétéran», dans La Recherche nº 356, septembre 2002, p. 70-73.

[E] Catherine Sokolsky: «Le BCG controversé», dans Que Choisir nº 380, mars 2001, p. 50-52.

[F] «Les illusions de la vaccination»; dans Que Choisir nº 413, mars 2004, p. 8

[G] «BCG: bientôt la fin?», dans La Recherche, nº 364, mai 2003, p. 24.

 

En 1921, au bout de seize ans de recherches, le bacille-Calmette-Guérin (BCG) d'Albert Calmette et Camille Guérin, de l'Institut Pasteur, est utilisé par Benjamin Weill-Hallé pour vacciner le premier bébé humain par voie buccale. Weill-Hallé vaccine 589 nouveau-nés suivis pendant des années et il conclut à une très faible mortalité par tuberculose entre 0 et 2%, mais sans comparer avec un groupe d'enfants non vaccinés. [D:70]

En 1927, Calmette affirme une mortalité de 0,8% de mortalité chez les enfants vaccinés, contre 24% chez les non-vaccinés entre 0 et 1 an. Major Greenwood, professeur d'épidémiologie à l'université de Londres, et Arvid Wallgren, professeur de pédiatrie à Stockholm, contestent la mortalité de 24% qui semble exorbitante, et supposent que la mortalité de 0,8% est codéterminée par d'autres facteurs, comme l'isolement des enfants de leur famille durant au moins un mois. Ils critiquent le trop petit nombre d'enfants suivis, l'absence de groupes de contrôle, et la difficulté de déterminer la mortalité par tuberculose sans tests bactériologiques voire d'autopsies [D:71].

Entre février et avril 1930, 256 nouveau-nés sont vaccinés à Lübeck. En 1932, 77 sont morts et 130 malades. D'octobre 1930 à février 1931, le procès du tribunal pénal saisi pour homicide involontaire conclut à une probable contamination accidentelle du BCG avec une souche tuberculeuse virulente et condamne deux médecins à une peine de prison ferme. [D:72]

En France, la gestion centralisée et concertée de l'information par l'Institut Pasteur et par les ministères concernés permet de réduire le discrédit de la vaccination dans le grand public [D;72]

En 1949 à Paris, sous l'égide de l'Institut Pasteur, le «Premier Congrès international du BCG», avec 300 scientifiques de 35 pays, conclut que ce vaccin est le moyen le plus efficace de prévention de la tuberculose [D:73].

Le 8 avril 1949 en France, le projet de loi sur l'obligation du BCG est adopté sans débat par l'Assemblée nationale [D:73].

En 1950, la loi d'obligation du vaccin BCG a été votée par 17 députés à 1 h du matin, par l'entremise de l'Institut Pasteur et du parlementaire Valéry-Radot, le grand patron de l'Institut Pasteur à l'époque [B].

Le BCG est devenu obligatoire peu de temps après le début du traitement antibiotique par streptomycine, qui a largement causé la chute de mortalité par tuberculose en France après la guerre [D:73]

En 1970, la Hollande, qui pratiquait le moins la vaccination de masse mais le plus le  dépistage et traitement, est devenue le pays d'Europe ayant la mortalité tuberculeuse la plus basse  [E50&52].

Dans le journal Concours médical du 10 avril 1974, les Prs René Pariente et Coudreau, pneumologues, affirment: «Pour nous, la vaccination par le BCG n'est scientifiquement plus fondée et, médicalement, elle n'est plus défendable» [E:50].

L'obligation du BCG a été abandonnée en Suède en 1975; et il n'y a jamais d'obligation du BCG en Hollande et aux USA [C:66]

En 1986, les Prs Dautzenberg et Sors, pneumologues, affirment dans Le Généraliste: «La vaccination par le BCG ne devrait plus être obligatoire.» [E:50].

Le vaccin BCG empêche le diagnostic de la tuberculose par intra-dermo-réaction, car on ne peut plus distinguer les réactions à la tuberculine usées par le BCG de celles causées par l'infection naturelle. Les USA utilisent largement ce diagnostic, avec efficacité lors de l'augmentation de tuberculose à cause du sida au début des années 1990 à New York [E:51].

Dans le journal Libération du 5 octobre 1994, le Pr Jacques Chrétien, spécialiste de la tuberculose, affirme que le BCG est «un vaccin empirique et auréolé, en France, d'une connotation très chauviniste» [E:50].

En 1995, un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) concluait qu'aucun résultat scientifique ne confirme l'utilité de la revaccination [C:66]

Selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 11/8/95 de l'OMS, le BCG est le vaccin le plus utilisé, dans 172 pays où 85% des nourrissons l'ont reçu en 1993. Pourtant, la tuberculose est la maladie la plus meurtrière avec près de deux millions de morts par an, dont 98% dans les pays pauvres. Selon le Pr René Pariente, «Personne ne peut dire que le BCG soit très efficace puisque toutes les tuberculoses se produisent chez les vaccinés.», et le Dr Raviglione affirme que «Le vaccin ne protège pas contre l'infection» [E:51]

En 1996 en France, la vaccination BCG a coûté 751 millions de francs, dont 665 (88%) pour la revaccination, qui n'est aussi appliquée en Europe qu'au Portugal et en Tchéquie [C:66-67; E:52].

Selon l'Institut de Veille Sanitaire (IVS), le BCG permet d'éviter chez les enfants de moins de 6 ans en France, entre sept et seize cas de méningite mais cause une centaine d'adénites. [C:68]

Selon le Dr Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à l'Institut de veille sanitaire, «le BCG n'est qu'un des outils de la lutte contre la tuberculose. Ce n'est pas lui qui a fait reculer la maladie, mais les antibiotiques et l'hygiène» [C:67]. Il affirme aussi: «Si l'on compare les pays qui vaccinent et ceux qui ne vaccinent pas, on ne voit pas de corrélation entre cet élément et le niveau de la tuberculose.» [E:51].

En France, les trois quarts des personnes tuberculeuses de moins de 15 ans sont vaccinés  par le BCG [F].

En 2003, le nº 10-11 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire publie que, selon l'Institut de veille sanitaire, «Le bénéfice de la vaccination généralisée par le BCG paraît faible. [...] Un changement complet de la stratégie [...] est à prévoir.» [G]