Les organismes transgéniques

 

 

[A] "Transgéniques: quels sont les risques?", dans 60 millions de consommateurs, février 1999 nº 325, p. 16-19.

 

Les laboratoires de biotechnologie ont parfois recours à des gènes de résistance à un antibiotique pour faciliter l'élaboration d'un organisme transgénique. Selon le Pr Patrice Courvalin, directeur de l'Unité des agents antibactériens à l'Institut Pasteur de Paris et responsable du Centre national de référence des antibiotiques, la dissémination de tels organismes transgéniques peut augmenter le développement de résistance dans des populations de bactéries pathogènes. [A:17]

Le 25 septembre 1998, le Conseil d'État, saisi par les associations de protection de l'environnement Greenpeace et Écoropa, a suspendu l'autorisation de mise en culture que Novartis avait obtenu en février 1998 pour son maïs Bt, qui contient le gène Bla; dont le Pr Courvalin dit: "Ce gène confère la résistance à une famille d'antibiotiques les plus utilisés en thérapeutique humaine. De surcroît, la plus simple mutation génétique de ce gène, dont la survenue est inéluctable, peut considérablement allonger la liste des antibiotiques rendus inefficaces. Cela pourrait ruiner des dizaines d'années d'efforts de la recherche pharmaceutique." [A:16-17]

Les grandes firmes internationales productrices d'organismes transgéniques fabriquaient des produits phytosanitaires, des herbicides totaux comme le Round up de Monsanto et le Basta d'AgrEvo, dont les brevets vont prochainement tomber dans le domaine public, leur faisant perdre un monopole sur des innovations qui ont fait leur fortune. L'idée de faire des organismes transgéniques résistants à ces herbicides leur permet de trouver une clientèle auprès d'une clientèle qu'ils obligent, comme aux USA, à acheter chez le fournisseur d'organismes transgéniques, l'herbicide adéquat. [A:18]

Gilles Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen, et membre de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) dit que "Le caractère mutagène du Round up a été confirmé par plusieurs éludes scientifiques publiées ces dernières années; or, une molécule mutagène est fortement suspectée d'être cancérigène." [A:19]

En 1997, des chercheurs ont prouvé la neurotoxicité du Basta qui, à des doses infirmes dans l'alimentation de souris, avait tué des cellules nerveuses chez leurs souriceaux. [A:19]