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Critique de « Petite introduction au négationnisme du SIDA »

de Richard Monvoisin,

adressée à un démocrate professeur de sciences naturelles.

 

[juillet 2013]

 

 

- « ils mettent en doute, à divers degrés, l’existence du syndrome SIDA » : Richard Monvoisin passe sous silence la différence entre un syndrome et une maladie, et caricature ainsi.

- « du syndrome SIDA, de son virus, le VIH, ou de la corrélation entre les deux » : la corrélation n'est pas la causalité, c'est un principe fondamental de méthodologie scientifique. Eleni Papadopulos-Eleopulos, l'aborde bien à propos des rétrovirus endogènes.

- L'auteur fait des amalgames en présentant de façon folklorique des personnes qui prétendent guérir le sida avec des plantes mais ne  contestent en rien la thèse viraliste du sida, comme ce président gambien.

- Il mentionne des scientifiques intéressants, comme Rebecca Culshaw, qui a travaillé une dizaine d'années sur un modèle mathématique sur le sida en découvrant peu à peu que la thèse viraliste n'était pas cohérente. J'espère que tu liras le texte mis en lien... J'ai aussi lu son livre traduit en français, qui donne de bons éléments : La Théorie VIH du sida, incohérence scientifique! (Marco Pietteur, 2009) (mais pas autant que le meilleur que j'ai lu, Les 10 plus Gros mensonges sur le sida, publié dans la même collection que le meilleur livre d’économie que j’ai lu, Les 10 plus gros mensonges sur l’économie, coécrit par un ami d’Etienne Chouard, André-Jacques Holbecq…).

Comme tu es sensible aux titres, voici le sien : « Rebecca V. Culshaw, Ph.D. est une biomathématicienne qui a travaillé sur les modèles mathématiques de l'infection VIH durant les dix dernières années. Elle a reçu son doctorat (mathématiques avec spécialisation en biomathématique) de l'Université de Dalhousie au Canada en 2002 et est actuellement employée en tant que professeur auxiliaire de mathématiques dans une université du Texas. »

Le seul point positif, c'est qu'il donne le lien vers l'article de Culshaw même s'il n'en dit rien d'argumenté (vous avez ce point commun...) http://www.sidasante.com/journal/pourquoi_j_arrete_de_croire_au_vih_culshaw.html.

- Pourquoi  Richard Monvoisin écrit après avoir parlé de Culshaw : « Puis viennent un certain nombre de gens niant que le VIH soit le responsable du SIDA », alors que Culshaw fait partie de cette catégorie? Encore une incorrection.

- Sur l'utilisation par le Dr Robert E. Wilner d'une seringue qui avait été utilisée par un "hémophile séropositif", selon le CDC, il n'y aurait qu'un "risque d'acquisition de VIH" que de 0,3% : http://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/rr5402a1.htm#tab1. Est-ce faible ou beaucoup pour prouver qu'on ne croit pas à la théorie virale et à cette dangerosité ? Moi, par exemple, je ne jouerais pas à la roulette russe avec une probabilité de 1/300 qu'il y ait une balle dans le barillet. C'est aussi l'opinion de Nicolas Vivant : « il est diablement courageux. Même avec une probabilité aussi faible que celle-ci, je ne l'aurais pas fait. Et j'éviterais d'avoir des rapports sexuels non-protégés avec une personne séropositive, alors que la probabilité de transmission est de 0,1%. »

D'ailleurs, ce tableau du Center of Disease Control est très intéressant sur la faible transmissibilité du VIH selon la thèse officielle, sexuellement ou par injection, mais c'est un autre point évidemment non soulevé par le texte que tu me soumets, et je ne vais pas trop digresser.

Mais même s'il avait utilisé la voie la plus dangereuse, elle aurait eu officiellement 10% de ne pas le rendre malade et donc n'aurait pas non plus réfuté la thèse officielle s'il n'était pas devenu séropositif.

- « D’autres disent que le VIH ne se transmet pas sexuellement » : Richard Monvoisin insinue que d'autres dissidents pensent d'autres choses, alors que Culshaw, Wilner ou Duesberg pensent la même chose là-dessus. C'est assez malhonnête.

- « la prétendue docteur Eli Papadopulos-Eleopulos » : y a-t-il un seul endroit où elle ait prétendu être docteur ou doctoresse?  Ce que je trouve, c'est que certaines personnes l'auraient appelé « docteur » à la XVI Conférence Internationale sur le Sida en 2006. La grande affaire ! Encore un argument d'autorité. C'est comme si on voulait discréditer Etienne Chouard en disant qu'il n'a pas de doctorat et n'est professeur que de BTS, alors que des doctorants prétendent que nous sommes en démocratie (« représentative », « indirecte », etc. ; ou comme si on disait qu'Erin Brockovich n'était pas crédible par manque de formation en droit. Voici sur les publications scientifiques d'Eleni Papadopulos-Eleopulos : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=%22Papadopulos-Eleopulos%20E%22[Author.

Enfin, est-ce que je me trompe en imaginant que plutôt que de faire l'effort d'examiner ou même lire les arguments d'Eleni Papadopulos-Eleopulos, tu as juste paresseusement fait une recherche ad hominem sur elle ? Une telle attitude dédaigneuse me fait penser aux personnes que tu critiquais (surtout des collègues féminines) pour ne pas s'intéresser lorsque tu leur parlais de démocratie... Comme Ponce Pilate, tu te laves les mains et laisses l'argumentation à d'autres, comme beaucoup laissent la politique à d'autres.

- « On entend également quelques-uns défendre l’idée que ce sont les médicaments antirétroviraux eux-mêmes qui seraient à l’origine du syndrome d’immunodéficience. » : en 1993, l'essai Concorde démontrait déjà que les séropositifs traités précocement survivaient plus longtemps avec un placebo qu'avec l'AZT...

- « Chose étrange, une part des revenus de certains d’entre eux comme le Dr Rasnick ou Mathias Rath proviennent de la commercialisation de traitements « alternatifs », aux vitamines, aux herbes ou divers suppléments. » Reprocher qu'une part des revenus des dissidents viendrait des thérapies alternatives qu'ils proposent est un argument contre-productif car il s'applique totalement et de façon plus massive aux officialistes qui tirent bien plus de revenus des laboratoires pharmaceutiques et des idées propagées dans toutes les institutions qui tiennent les finances.

- « la grande majorité des négateurs n’est pas experte du domaine, et que les rares experts, étrangement, ne publient pas. » : déjà, je ne comprends pas à quoi ou qui il fait allusion à propos d'experts qui ne publient pas. Quant à Peter Duesberg, reconnu comme un spécialiste des rétrovirus, Stefan Lanka, qui a publié des découvertes de virus (Stefan T. J. Lanka, Michael Klein, Uwe Ramsperger, Dieter G. Müller and Rolf Knippers: "Genune Structure of a Virus Infecting the Marine Brown Alga Ectocarpus siliculosus", Virology 193, 1993, p. 802-811 ; Dieter G. Müller, H. Kawai, B. Stache et Stefan Lanka: "A virus infection in the marine brown alga Ectocarpus siliculosus (Phaeophyceae)", Botanica Acta 103, 1990, p. 72-82), Rebecca Culshaw, biomathématicienne sur le sida durant dix ans, ou Kary Mullis, prix Nobel pour la PCR, utilisée soi-disant pour prouver la présence de VIH (une fraude selon lui), ou Etienne de Harven, virologue et spécialiste du microscope électronique, il est fort aventureux de ne pas considérer qu'ils sont des experts.

- « le milieu spécialiste serait trop à la botte des intérêts industriels, ce qui tient difficilement sur une aussi grande population de chercheurs et sur un sujet aussi massif. » Cela me fait penser à l'exemple de l'amiante, dont la cancérogénicité a été établie dès 1906, et durant 91 ans en France, l'industrie a pu financer la plupart des scientifiques "experts" en mercenaires  pour empêcher son interdiction, contre de rares scientifiques francs-tireurs comme Henri Pézerat : les chercheurs qui n'appuient pas la doxa, la science normale comme dirait l’épistémologue Thomas Kuhn, sont évincés des financements et autres promotions s'ils ne pensent pas comme les institutions finançantes et infiltrées (voir André Cicolella,  Pierre Méneton, Christian Vélot et autres lanceurs d’alertes).

- Sur La négation du VIH à l'ère d'Internet, j'imagine qu'elle laissera perplexe un démocrate comme toi, qui connaît la propagation sur internet par Etienne Chouard de la réalité démocrate dévoyée par les instances officielles, selon lesquelles nous serions des négationnistes de la démocratie dans laquelle nous serions déjà...

- « Une des raisons du succès de certaines de ces thèses est bien sûr leur réception quasi-providentielle par les malades infectés ou par ceux, comme les barebakers, dont les pratiques seraient lourdement remises en cause. » : Harry Haverkos, directeur du Bureau des Études des Drogues à Rockville : « Nous avons fait une étude sur le comportement des homosexuels, sur leurs pratiques sexuelles, sur les types de drogues qu’ils utilisent ; et nous avons constaté que ceux qui développaient le sarcome de Kaposi avaient des pratiques sexuelles et des habitudes de consommation de drogues différentes de ceux qui étaient atteints uniquement de la pneumocystose ; et en analysant cela nous avons constaté que c’est le popper qui semblait expliquer cette différence. […] Il y a eu un surprenant déclin du sarcome de Kaposi au cours des dernières années, aussi bien en nombre de cas qu’en pourcentage. […] Je pense que cela est peut-être lié à l’utilisation des poppers dont nous avons pu constater une baisse au cours de la même période. Évidemment, nous n’avons pas pu établir une baisse de l’infection par VIH dans ces populations ni établir de corrélation avec le virus de l’herpès. Par contre, l’épidémiologie du sarcome de Kaposi et celle de l’usage des poppers s’avèrent tout à fait corrélés aux États-Unis. » (dans le film Sida : le doute 20'30-22'05). Je passe sur le fait que l'herpès fait réagir positivement aux tests "VIH" (voir le cas Gérard Weidlich qui aurait eu un "sida" alors qu'il ne devait avoir attrapé et développé que son « l'herpès explosif, le lendemain » de son opération de sauvetage (procès Beljanski, 22 mai 2002)... Voir les citations de Montagnier sur les effets immunodépresseurs de l'héroïne et de la cocaïne dans Des Virus et des hommes ou les propos d'Etienne de Harven et Jean-Claude Roussez sur les hommes homosexuels qui, à cause des MST qu'ils attrapaient, absorbaient beaucoup d'antibiotiques immunodéprimants, et se faisaient plus vacciner que le reste de la population, en particulier contre l'hépatite B dans les années 1970 (dans Les 10 plus gros mensonges sur le sida).

- La fin de l'article est sur ceux qui pensent que « d’accord, le SIDA existe » (formule tendancieuse car contester la causalité virale d'un syndrome n'est pas affirmer l'inexistence du syndrome) mais croient que la causalité virale serait un complot pour éliminer les Africains. Il est intéressant que Richard Monvoisin, introduise et conclut son article sur ceux qui croient à la causalité virale: le problème est qu'on ne peut pas honnêtement mettre dans le même sac ceux qui ne pensent pas comme soi. Les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis. Ceux qui contestent la causalité virale s'opposent donc tout autant à ceux qui croient à une causalité rétrovirale naturelle qu'à ceux qui croient à une causalité rétrovirale artificielle. Ce qui fait conclure que le titre du texte, de « Petite introduction au négationnisme du SIDA », au singulier, est malhonnête ou trompeur.

- La fin en apothéose moqueuse avec l’amalgame tarte à la crème avec des théories complotistes sur l'alunissage humain ou le 11 Septembre est symptomatique. Chacun fait selon ses informations, son vécu.

Je connais un médecin qui consacre beaucoup de weekends à présenter dans la rue des documents qui invalident la thèse officielle du 11 Septembre, et qui ne peut pas envisager la thèse non virale du sida.

Pour être démocrates comme lui, nous connaissons Etienne Chouard qui ne croit pas à la thèse officielle sur le 11 Septembre et est en partie banni de médias à cause de cela (http://www.conspiracywatch.info/D-Etienne-Chouard-a-Bellaciao-la-gauche-antiliberale-se-lache_a162.html, http://www.conspiracywatch.info/Le-blogueur-Etienne-Chouard-adoube-Thierry-Meyssan_a54.html, http://www.conspiracywatch.info/Finalement-Etienne-Chouard-dit-oui-a-la-theorie-du-complot_a515.html).

Et tu remarqueras qu’en politique, ce sont les experts, politiciens et politologues les plus médiatiques, qui auront tendance à refuser l’idée que nous ne sommes pas en démocratie…

Comme l’a écrit le romancier Upton Sinclair, « Il est difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu'un dont le salaire dépend du fait qu'il ne comprenne pas. .»

 

  

 Dimanche 21, lundi 22, mardi 23 juillet 2013