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Monnaie, immigration et politique protectionniste altruiste[i]/xénophile

 

[mercredi 04 avril 2012, jeudi 20 avril 2014]

 

 

 

Extrêmes gauche et droite

Dans les programmes politiques, on voit stéréotypiquement dans les programmes d'extrême-droite ou de droite nationaliste la sortie de l'euro comme monnaie unique, le retour à une monnaie nationale, le contrôle des frontières quant à l'immigration et des marchandises avec un protectionnisme fiscal ; et à l'extrême-gauche, il n'est guère question de la sortie de l'euro, et il y a la promotion de la liberté de circulation des personnes (en tout cas depuis que le Georges Marchais a discouru en 1981 contre l'immigration qui faisait diminuer le salaire des travailleurs).

Les deux ont tort, dans le fait dans le cas de l'extrême-gauche, d'être idéaliste et pas être conséquentialiste, c'est-à-dire de ne pas être écologiste, au sens de s'occuper de l'écosystème, et dans le cas de la droite d'être discriminatoire. Le projet de l'extrême-gauche est irréalisable sans étapes (avec ces deux proverbes pertinents : « Qui veut faire l'ange fait la bête. », et « Le mieux est l'ennemi du bien. »).

Monnaie

Une monnaie unique n'est bénéfique que dans un même système fiscal[ii]. Aux États-Unis, le transfert monétaire entre États peut atteindre un cinquième du budget. Dans l'Union Européenne, c'est un centième. Les peuples européens ne sont pas prêts à verser un cinquième de leurs budgets (par exemple les Allemands vers les Grecs) vers d'autres qui, en tant qu'autre pays, ont une autre politique que la leur, sur laquelle ils n'ont eu aucune responsabilité.

En gardant la même monnaie, la Grèce ne peut pas produire d'inflation, et c'est donc les revenus qui diminuent et la pauvreté intérieure qui augmente.

Il faut donc que chaque pays retrouve une monnaie nationale, étatique, et qu'il y ait pour la facilité des échanges internationaux une monnaie commune (qui ne soit pas une monnaie nationale comme le dollar ou pétrodollar).

Il faut aussi que cette monnaie soit le monopole de la puissance publique nationale.

Protectionnisme

Les capitalistes ultralibéraux ont voulu qu'il y ait libre-échange, et ont introduit la liberté du renard dans le poulailler.

Afin de perpétuer les protections sociales des pays les mieux nantis, plutôt que de les concurrencer par les plus pauvres, il faut instaurer une protection douanière, et taxer les produits importés (marchandises, mais aussi services comme les centres d'appel à l’étranger) selon la différence de salaire et de conditions de travail des pays d'origine. Mais, et cela diffère de l'égoïsme ou de la xénophobie d'extrême-droite, l'intégralité de cette taxation doit être proposée au profit de ces travailleurs à l'étranger, sous le contrôle du pays importateur quand à l'usage de ces finances. Les gouvernements étrangers auraient intérêt à ce que cette monnaie soit effectivement reversée pour la richesse de leurs pays.

Immigration

L'immigration dont on parle politiquement est celle des plus pauvres, des miséreux qui quittent leur pays afin d'essayer de vivre plus dignement dans d'autres pays, et souvent à cause de guerres pour les produits exportés vers les pays riches (pétrole, coltan au Congo), ou la destruction de cultures vivrières traditionnelles[iii].

Les immigrés envoient actuellement trois fois plus de monnaie vers leur pays d'origine que les aides internationales.[iv]

L'"aide" internationale aux pays pauvres serait de 78 milliards de dollars, qui n'arrivent guère à ceux qui en ont besoin ; alors que l'aide des migrants à leurs proches restés aux pays est de 115 milliards de dollars.

Ils préféreraient pour la plupart rester chez eux près de leur famille et amis en vivant dignement, plutôt qu'être contraints à risquer leur vie dans un voyage périlleux vers les pays riches.

Dans les débats nationaux (franco-français ou autres), la gauche et la droite s'étripent en gardant les œillères sur les effets de leur politique à l'étranger.

Afin de maintenir le salariat des travailleurs nationaux, il faut une lutte sévère et dissuasive contre les employeurs sous-payant le travail clandestin, illégal, d'étrangers.

Futur radieux

Il est agréable d'utiliser une monnaie unique, et de voyager à travers l'Europe sans contrôle douanier.

Ceci ne pourra être validement généralisé que s'il n'y a plus de différence énorme entre le paiement des travailleurs des différents États. Ainsi aussi, la production industrielle sera relocalisée dans les produits riches, et l'agriculture vivrière sera aussi plus relocalisée dans les pays riches comme dans les pays pauvres, ce qui sera un bienfait contre la famine, et contre les coûts de transport (en temps, en pollution, en accidents).

Métaphoriquement, on ouvre les écluses lorsque l'eau est au même niveau des deux côtés.

 

 

 

 

 

 

 


 

[i] Le mercredi 16 janvier 2013, je découvre dans le livre Inévitable protectionnisme de Franck Dedieu, Benjamin Masse-Stamberger et Adrien de Tricornot (Gallimard, 2012), chapitre 12, p. 189, que déjà en 2000 dans Le Monde diplomatique, Bernard Cassen avait proposé ce concept de « protectionnisme altruiste » : « Inventer ensemble un « protectionnisme altruiste » »  http://www.monde-diplomatique.fr/2000/02/CASSEN/2127.

[ii] Par exemple, André-Jacques Holbecq sur Radio Ici et Maintenant, mi-mars 2012.

[iii]  Les organisations internationales (comme le FMI, la banque Mondiale) empêchent les cultures vivrières et promeuvent des cultures pour l'exportation envers les pays riches qui ne peuvent les produire, comme le coton au Mali, Tchad, Centrafrique.

On empêche ainsi l'autosuffisance de ces pays pauvres.

[iv] Olivier Le Cour Grandmaison : « L'argent des immigrés: le scandale », dans Médiapart,  25 février 2011 http://blogs.mediapart.fr/edition/article/250211/largent-des-immigres-le-scandale.