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L'informateur

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L'espionnage informatique:

Microsoft et la National Security Agency (NSA)

 

Source:

[A] Philippe Astor et Laurent Clause: « L'économie en liberté surveillée », dans Sciences et Avenir, n° 640, juin 2000, p. 92-95.

 

 

Dans un rapport commandé par le Parlement européen et remis fin 1999, le journaliste Duncan Campbell accuse Microsoft, Netscape et IBM (via sa filiale Lotus) de collaborer avec la NSA en fournissant à l'exportation des versions moins fiables de leurs logiciels de cryptage, afin de permettre aux ordinateurs d'Echelon de décoder plus facilement les messages chiffrés par les Européens.

Dans l'espionnage, ce procédé est appelé « workfactor reduction » ou réduction du temps de traitement. D'autre part, les modules de cryptage de ces logiciels contiennent des « backdoors » (portes arrières), c'est-à-dire des moyens pour la NSA d'accéder au logiciel à l'insu de son possesseur. [A:93-94]

 

Selon Le Monde du Renseignement du 17 février 2000, dans le rapport confidentiel commandé par la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense français, intitulé Sécurité des systèmes d'information : dépendance et vulnérabilité et rédigé par l'amiral Jean Marguin, est révélée « la présence de personnels de la NSA dans les équipes de développement de Bill Gates ».

Il rappelle qu'à l'été 1999, le chercheur canadien Andrew Fernandez a découvert une ligne contenant les initiales « NSA » dans le code de Windows :

« Il semblerait que la création de Microsoft ait été largement encouragée, entre autres financièrement, par la NSA et qu'IBM se soit vu imposer le MS-Dos comme système d'exploitation par la même administration. » [A:94]

 

 

 

 

La CNIL s'est aperçue au mois de mai 2010 que les voitures de Google non seulement filmaient sans autorisation mais prélevaient également courriers électroniques. mots de passe et autres historiques de navigation sur Internet ! C'est absolument énorme. L'explication fournie par Google vaut son pesant d'or. La multinationale a expliqué sans rire qu'elle était désolée car elle avait récupéré ces données « par inadvertance ». Par inadvertance ! Vous vous promenez dans la rue et « par inadvertance » vous prélevez des données informatiques des ordinateurs connectés par Wi-fi ? Allons.

 

 

 

http://lucadeparis.free.fr/infosweb/Google_espion.JPG

 

 

Google vous filme.

Le savez-vous ?

Thierry Jaccaud Rédacteur en chef

Qui est Google ? Une des premières multinationales américaines : environ 200 milliards de dollars de capitalisation boursière et six milliards de dollars de bénéfices en 2009, dernier chiffre connu.

Que fait Google ? Essentiellement : de la vente de publicités, grâce à un moteur de recherche sur Internet du même nom. Où agit Google ? Dans le monde virtuel sur la toile... mais pas seulement.

Depuis quelques mois, la multinationale a entrepris d'envoyer des voitures par monts et par vaux, à travers villes, villages, bourgs et hameaux, filmer. Pour tout filmer. Habitations, habitants, voitures, veaux, vaches, cochons, couvées.Tout.Au moyen d'une caméra fixée sur le toit desdites voitures, à 3 mètres de hauteur environ. Quelques mois après, ces images se retrouvent disponibles sur Internet à la rubrique • Google Street View •.

Une prouesse technologique ? Sans aucun doute. Il est fascinant de consulter cette application sur Intcrnet vous avez I impression de circuler dans les lieux, reconstitués en trois dimentions.

La multinationale a naturellement une charte éthique, qui mentionne au point 6 : • You can make money without doing evil • :Vous pouvez faire de l'argent... sans faire de mal.Voilà pour la moraline.

Et dans la réalité ? Dans la réalité, le respect de la vie privée est une des bases de la démocratie.A l'inverse, l'absence de vie privée est une caractéristique des régimes totalitaires qui veulent tout savoir sur chacun de leurs administrés.

Vous voulez être filmés ? Très bien. Vous ne voulez pas être filmés ?Tant pis. Google passe en force et filme quand même. La firme déclare mettre en oeuvre un programme automatique de floutage des visages, qui ne fonctionne pas très bien. Généreusement, la firme vous propose de flouter après coup, sur simple demande, les éléments que vous souhaitez.Après coup. On marche sur la tête ! C'est évidemment inverser l'ordre des choses : Google doit demander l'autorisation avant.

Que dit la loi française ? Le Code civil pose dans article 9 le respect de la vie privée. Le Code pénal énonce en son article 226-1 :

  • Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui (...) en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé. • Le simple fait de vous filmer dans votre salon ou dans votre jardin est donc interdit sans votre consentement préalable et a fortiori le fait de diffuser votre image sur Internet.

Et la CNIL ? Que fait la Commission nationale Informatiques et libertés, dont le travail est précisément de protéger les libertés fondamentales ?

La CNIL s'est aperçue au mois de mai 2010 que les voitures de Google non seulement filmaient sans autorisation mais prélevaient également courriers électroniques. mots de passe et autres historiques de navigation sur Internet ! C'est absolument énorme. L'explication fournie par Google vaut son pesant d'or. La multinationale a expliqué sans rire qu'elle était désolée car elle avait récupéré ces données « par inadvertance ». Par inadvertance ! Vous vous promenez dans la rue et « par inadvertance » vous prélevez des données informatiques des ordinateurs connectés par Wi-fi ? Allons.

Comment a réagi la CNIL ? En transmettant le dossier de Google au parquet, comme elle en a le droit ? Non. La CNIL a simplement émis une • mise en demeure • demandant à Google de • cesser toute collecte de données à l'insu des personnes concernées •.

Comment a réagi Google ? En relançant ses véhicules, qui tournaient au mois de décembre 2010 dans 49 départements de France.

La CNIL allait-elle se laisser piétiner plus longtemps ? Oui. La CNIL a simplement jugé • prématurée cette initiative de Google, et indiqué que son enquête était toujours en cours !


C'est évidemment inacceptable. En Allemagne, en Italie, en République tchèque ou en Pologne, cette activité de Google est soit interdite soit soumise à demande d'autorisation préalable. Que font les parlementaires français ? Un seul projet de loi défendant les citoyens a été déposé à ce sujet, par Jean-Christophe Lagarde, député Nouveau Centre. Ce projet de loi don actuellement dans les tiroirs de l'Assemblée. Nous demandons solennellement aux députés de se saisir, enfin, du sujet.