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Les éthers de glycol

 

Source:

[A] "Il faut interdire les éthers de glycol", dans "60 millions de consommateurs", nº 344, novembre 2000, p. 16-18.

 

Les éthers de glycol sont des solvants très efficaces. Ils sont une trentaine, en deux types: les dérivés de l'éthylène glycol (série E), et les dérivés du propylène glycol (série P), moins toxiques et qui peuvent remplacer les premiers.

Au début des années 1980, des études scientifiques ont prouvé la toxicité sur des animaux d'éthers de glycol de la série E , dont surtout quatre: le glycol méthyl éther, le glycol éthyl éther, ainsi que les deux acétates qui en dérivent, causeurs de malformations du fœtus et des spermatozoïdes. [A:16]

En 1993, Sylvie Carrez utilise durant sa grossesse une pommade contre l'acné, Érythromycine Bailleul, désormais interdite, qui contenait 36 % d'éthers de glycol; son fils Arthur est né aveugle avec le cerveau atrophié. En 1997, les experts choisis par le tribunal de Paris concluaient: "Manque de certitudes scientifiques"

Le 7 août 1997, quatre ans après qu'une directive européenne en eut limité l'usage, ces quatre éthers de glycol sont interdits dans les produits de grande consommation au-delà d'une concentration de 0,5 %. L'interdiction est étendue en 1998 aux médicaments et cosmétiques. Aucune interdiction ne concerne alors l'utilisation professionnelle, où on est supposé être averti des risques de manipulation de tels produits, ni ne concerne les autres éthers de glycol. [A:16]

En 1998, une étude aux Etats-Unis a prouvé qu'un éther de glycol avait causé des tumeurs cancéreuses chez des souris. [A:16]

Une étude de l'INSERM publiée en octobre 1999 confirme la toxicité d'une dizaine d'autres éthers de glycol.

 

Alors que les recherches se sont accélérées aux USA dans les années 1990, elles ont été ralenties en France. Dans un rapport publié en mai 1999, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) critique sévèrement l'Institut National de Recherche et de Sécurité pour la Prévention des Risques (INRS) qui a eu "un comportement critiquable, puisqu'il a cessé de conduire des études sur le sujet alors que des incertitudes subsistaient; ses pratiques sont "discutables", ses procédures "manquent de transparence" et il a une "gestion patronale de fait": ce sont les industriels, devenus juge et partie, qui ont pris le pouvoir de l'INRS.  Alors qu'il organise pour le 16 avril 1994 un symposium international, Antoine Cicollela, chimiste et toxicologue, chercheur en Santé environnementale, précurseur de la recherche française sur les dangers des éthers de glycol et spécialiste de la question, est licencié une semaine auparavant par Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) pour "faute grave". Après un appel qui a donné raison au salarié, l'affaire est allée en cassation, où, en octobre 2000, après six ans de procédure, sont rétablis ses droits avec la reconnaissance du caractère abusif de son licenciement, la cour affirmant pour la première fois dans son arrêt la nécessité de « l’indépendance due aux chercheurs ».