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Philippe Jaenada dans l'anthologie littéraire

 

Citations, commentaires et index de


Sans preuve & sans aveu (2022)
 

de Philippe Jaenada
 

(Points, 2023)

[ - lundi 16 septembre 2024]

 

 

Citation


Il existe d'innombrables histoires comme celle-ci, tristes et injustes, rageantes, que je ne connais pas. (J'ai parlé du projet de ce livre à une amie avocate, qui a haussé les sourcils en disant « Ben oui... », comme si je débarquais de la Lune : « C'est loin d'être rare, crois-moi. ») D'innombrables histoires de condamnations où — sans même parler d'erreur judiciaire — la présomption d'innocence n'existe pas, le bénéfice du doute n'existe pas. Je n'ai raconté celle de Marie Cescon et Alain Laprie que parce qu'on me l'a mise sous les yeux, dans les mains, et que je ne me voyais pas faire comme si je n'avais rien vu, comme si Alain n'était pas venu me parler, entre une saucisse et une huître. Mais aussi parce qu'elle me paraît symptomatique, et même à la limite de la caricature : gendarmes et juges d'instruction ont, dans les faits, refusé de présumer et même d'envisager qu'Alain puisse être innocent ; quant au bénéfice du doute, on aimerait en rire : au mieux, ou au pire, même avec les yeux de l'accusation, et les lunettes du soupçon, tout n'était que doute, tout, jusqu'à la seule preuve, le témoignage de son oncle.
Qu'on croie Alain Laprie innocent ou non n'est pas la question, on peut croire ce qu'on veut. Simplement, une justice sérieuse et digne, honnête, ne pouvait pas l'empêcher de poursuivre sa vie sans raison valable, ne pouvait pas le priver de sa liberté, de sa famille, de ses amis, de ses années de retraite, en faisant mine, avec cynisme, de s'appuyer sur un dossier qui ne contient que du vide, trouble, des inepties, des leurres, des ruses, des mensonges, des erreurs. C'est de la non-justice, de l'injustice.
Maintenant (à la fin de ce chapitre, en juin 2022, et non pas en 1953 ou 1964, comme dans mes livres de ces dernières années, dont les personnages principaux, mal jugés, mal traités, emprisonnés à tort, sont morts depuis longtemps), officiellement, tout est fini pour Alain Laprie. Comment est-ce possible ? En France, en Europe, ailleurs qu'en Syrie ou au Mexique ? Comment peut-on accepter de ne rien faire de plus, de laisser les choses telles qu'elles sont, comment peut-on se contenter de « Ben oui... », ne pas essayer de sortir Alain du puits et d'obtenir une révision de son procès, devant une justice intègre, équitable, comme elle peut l'être, comme elle l'est souvent ? Muriel Ouaknine Melki s'y consacre. De mon côté, j'ai écrit ce livre dans l'espoir, infime, qu'il se passe quelque chose, je ne sais pas quoi, je l'ai écrit pour Alain, mais peut-être plus encore — parce que j'ai un fils (qui a passé quarante-huit heures en garde à vue, dont vingt-quatre au fond de l'insalubre et sinistre dépôt du Palais de Justice de l'île de la Cité, ce pignouf) et que je sais qu'on souffre davantage de ce qui arrive à ceux qu'on aime qu'à nous-mêmes — pour Mariane et Valentin, dont le mari, l'amoureux, et le père a été retiré du monde, de leur monde, Mariane et Valentin incrédules, amputés.
Ce qui est arrivé, ce n'était qu'une formalité, un procès, ce n'est qu'une erreur parmi beaucoup d'autres. Pas pour eux. C'est leur vie.
(p. 224-225)
 


                                                                            Index

67 preuves de l'innocence d'Alain Laprie
68 contradiction déposition Christian Novembre, prétendant dorénavant ne pas avoir vu Alain Laprie le jour de sa mort de sa tante (77 : reprend la première version)
72 juge d'instruction prétend que les constatations matérielles concordent avec l'accusation de Laprie par Georges Novembre
73 nouvelle expertise sur l'incendie afin de rendre cohérente son heure
83-84 nouvelle expertise qui rend compatible le départ du feu avec l'emploi du temps d'Alain.
88 pour Alain voulait revenir dans la maison brûlée récupérer le testament alors qu'il avait déjà disparu ?
88 Pourquoi le réveil se serait arrêté à 19h55 sous l'effet de la chaleur alors que le feu n'aurait fait que couver ?
91 ajout de sous sur l'assurance-vie pa la tante, deux mois avant sa mort.
107 révision; [prix avocate?]
Révélation tardive d'un gendarme anonyme 107-108: donc aucune pièce sur l'intervention du gendarme
112 portail, voisin pas interrogé sur son ouverture
Off record 113
Enquête où on fait n'importe quoi, “gendarmesque” 118, 139
Gendarme voulant déposer lors du procès de 2016, en fait l'adjudant X 119-121, 152
Complotiste 121
Adjudant Y 121
Motivation d'Alain Laurie d'aller dans la maison incendiée: il y avait des sous et des outils onéreux 123
Alain apprend lui-même aux enquêteurs qu'il y avait ses outils disparus, personne d'autre vivant ne le savait: pourquoi les aurait-il repris avant l'incendie ? 125
ADN inconnu (pas d'Alain) du mégot près du cadavre 132, 219
Heure de la mort, cuisine rangée 135-118
153 Pascal Mars et son épouse voient Gisèle et Céline Octobre inciter Marie à déshériter Alain, en faveur de son ami Georges Novembre
Testament trouvé dans la maison par les gendarmes qui ne l'ont pas décrit 155
Alain soupçonnant Anatole Poivron et Gisèle Octobre 156
157 Alain Laprie héritier sauf si condamné, alors ce seraient ses sœurs et frère Annie Laprie, José Décembre et Georges Novembre
Georges Novembre très intéressé par l'héritage et l'argent 158
Paul Septembre, gendarme à la retraite, beau-frère (époux de la sœur de l'épouse) de Georges Novembre, présent chez lui le matin de sa déposition alléguant l'aveu d'Alain, le 29 mai 2007 159, 169
Fin 2006, Georges Novembre dit à Paul Septembre qu'Alain lui aurait avoué le crime, alors qu'il allait recevoir l'héritage 160
Georges envieux, faisant des dénonciations imaginaires 165
168 Alain n'aurait pas confié un crime à son oncle Georges Novembre dont il n'était pas proche et était réputé pour ses dénonciations 168
171-172 Micheline Novembre qui n'aurait presque rien entendu des aveux d'Alain au repas
173 contradictions de Georges et Micheline
175-176 accélérateur de feu dans la cheminée, pas dans la chambre
178-180 Georges Novembre n'apporte aucune information tangible qui ne soit dans le journal
Dépositions contradictoires de Christian Novembre en 2004 et 2009 quant à l’humeur de Marie182
Pas de trace de sang dans la voiture d'Alain 187-188
Réveil arrêté à 19h55 dont le ressort est remonté à fond, et donc ne s'est pas arrêté à cette heure 189
190-191 accusation contrainte de supposer la bonbonne de gaz fermée ce qui est incohérent
191 Michel Kiwi fermant le robinet du gaz, 222
192-193 expert pour la bonbonne, à qui on ne communique pas le témoignage de Michel Kiwi
195 voisin près du feu Thierry Cassis rentrant chez lui à 20h30 et ne remarquant aucune odeur de fumée qu'aurait fait un feu couvant
196 hypothèse de la fenêtre des toilettes cassée par le feu couvant, alors que celle de la chambre est plus proche
195-200 élucubrations d'expert basées sur des paramètres faussées en faveur d'un feu couvant
201-207 porte du couloir et de la cuisine ouverte
211, 215 pourvoi en cassation, rejeté sans motivation
211-215 vidéo de la confrontation d'Alain et Georges
Recours à la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) rejeté sans motivation 216
Raymond Raisin, s'arrêter devant chez Marie à 17h15 une voiture foncée sans que personne n'en sorte (voiture d'Alain claire) 219-220
Intime conviction 222
Injustice 224-225, 228
Présomption d'innocence 224
Révision 231
Temps judiciaire 233