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 Le crypto parti politique dit La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon

Citations, commentaires et index de
La chute de la maison Mélenchon (2019)
de Thomas Guénolé

(Albin Michel, 2019)


[lundi 8 juillet - samedi 17 août 2024]

 

Citations

Prologue - La grande illusion

« J’ai cependant progressivement compris, à force de fréquenter l'appareil central, de participer à des réunions internes et de recouper informations et indices, que La France insoumise est une machine autoritaire. Au fil des mois, comme des milliers d'autres militants, j'ai donc été de plus en plus écartelé entre mon adhésion à son projet politique humaniste et mon refus de son fonctionnement antidémocratique.

L'ascension de Jean-Luc Mélenchon est une imposture politique qui se nourrit de l'espoir de millions de Français et du dévouement de milliers de militants. En effet, derrière un double discours perma­nent, lui-même et l'appareil central de La France insoumise pratiquent le contraire des valeurs et du projet qu'ils affichent. Par cette vaste tromperie, ils trahissent la confiance des électeurs et des militants.

Ils plaident pour une vraie démocratie en France, mais La France insoumise est organisée comme une dictature. Ils disent que Jean-Luc Mélenchon n'est ni le gourou ni le chef du mouvement, mais par l'intermédiaire d'hommes de paille il le gouverne en autocrate. Ils prétendent que c'est un « mouvement gazeux » reposant sur l'autogestion des militants, mais statutairement La France insoumise n'a qu'un seul organe, le bureau, expressément doté des pleins pouvoirs. Ils soutiennent le droit au référendum d'initiative citoyenne — le RIC — exigé par les Gilets jaunes, mais dans La France insoumise son équivalent n'existe pas. Ils exigent que les droits de l'opposition soient respectés à l'Assemblée nationale, mais à l'intérieur, ceux qui expriment des critiques sont calomniés, placardisés ou chassés.

J'ai formulé mes critiques et mes alarmes en interne pendant plusieurs mois. Ce fut en pure perte. Pendant ce temps, la plupart de ceux qui ont exprimé des alertes similaires ont été mis à l'écart ou bannis. J'avais donc décidé de lancer l'alerte publiquement sur la nature autocratique de l'appareil central LFI. Cependant, par respect pour le travail des militants de terrain et par adhésion au programme, je comptais ne le faire qu'après la campagne européenne, donc courant juin 2019.

A l'évidence, l'appareil central de La France insoumise a pris les devants. Sur la base d'une dénonciation infondée, il a orchestré mon bannissement sous un motif déshonorant et mensonger : m'accuser d'un délit de « harcèlement sexuel » dont je suis innocent. Mon innocence est évidente, car les faits allégués — deux compliments sans aucune connotation sexuelle en l'espace d'un semestre —, exposés le 18 avril 2019 par une enquête de Mediapart, ne relèvent d'aucun délit quel qu'il soit. En justice comme devant la police, il n'y a d'ailleurs aucune plainte, aucune procédure, et aucune enquête : il n'y a rien.

L'appareil central a néanmoins instrumentalisé ce dossier vide pour essayer de me briser. Il a organisé contre moi son propre tribunal, à mon insu puis contre mon gré. Il a refusé de me communiquer précisément de quoi il m'accusait. Il a refusé de me communiquer le rapport d'une instance qui me déclarait coupable sans même m'avoir auditionné. Il a refusé mon droit à un avocat.

Bref, j'ai affronté une tentative de mise à mort sociale. »

(p. 11-13)

 

Chapitre 4 - Les imposteurs

Jean-Luc Mélenchon et son tout premier cercle sont des imposteurs dans le combat pour une vraie démocratie. C'est un constat factuel. Ils pratiquent l'usurpation, en cela qu'ils disent une chose et pratiquent le contraire. En paroles, ils plaident sans relâche pour une VIe République radicalement plus démocratique. Dans leurs actes, pour organiser et gouverner leur propre appareil politique, ils font exactement le contraire.

Au sens strict, leur démarche constitue donc une imposture politique : envers les millions d'électeurs qui croient en ce message et ont donc voté LFI , envers les dizaines de milliers de militants qui pendant des années ont travaillé sur le terrain bénévolement et avec abnégation.

Nombreux sont les militants qui savent qu'il y a un problème. Même lorsqu'ils prennent la défense du mouvement envers et contre toute critique, ils savent. J'ai été très présent sur le terrain du début à la fin de mes activités au sein de La France insoumise : au début parce que j'aimais cela, à la fin parce que c'était ma seule bouffée d'oxygène à mesure que je comprenais le fonctionnement hideux de l'appareil. Ces contacts très réguliers avec les militants ont alimenté ma propre prise de conscience, car partout en .France ils me disaient la même chose : « On ne nous écoute pas », « Le siège décide de tout sans nous », « Le siège ne nous donne pas les moyens pour prendre des initiatives de terrain ». Plus largement, ils m'expliquaient régulièrement qu'ils n'étaient traités que comme une main-d'œuvre taillable et corvéable à merci.

Cela étant, s'ils sont parfaitement conscients du double discours permanent de Jean-Luc Mélenchon et de l'appareil central, les militants sont divisés quant à la façon d'y réagi. En substance, il y a les exilés, les révoltés, les malgré-nous et les jusqu'au-boutistes.

Massivement majoritaires, les exilés sont les dizaines de milliers de militants tellement blessés et déçus par le fonctionnement autoritaire, par les outrances de son chef, par l'impossibilité d'exprimer ses désaccords sans risquer l'ostracisme, qu'ils ont cessé de militer. En silence, avec en eux une infinie tristesse, ils sont tout simplement partis. Tous sans exception, ils ressentent comme une profonde blessure cet immense gâchis d'énergies et de bonnes volontés.

Beaucoup moins nombreux, les révoltés pensent la même chose que les exilés mais ils ont décidé d'exprimer haut et fort en interne leurs exigences de démocratisation. Partant du principe qu'on ne peut évidemment pas prôner une vraie démocratie pour le pays tout en la refusant dans son propre mouvement, ils se heurtent à une organisation générale pensée pour empêcher l'expression des désaccords : lorsqu'ils expriment leurs critiques en interne, cela reste lettre morte ; et lorsqu'ils finissent par exprimer leurs critiques en public, ils sont accusés de trahison, d'opportunisme, ou de chercher quelques minutes de célébrité.

Les malgré-nous sont les indécis. Ils sont tiraillés entre leur adhésion au projet politique et leur malaise envers le fonctionnement antidémocratique. À mesure que l'effondrement de La France insoumise s'accélère et s'aggrave, leur nombre se réduit car ils rejoignent soit les révoltés, soit les jusqu'au-boutistes.

Les jusqu'au-boutistes sont très peu nombreux mais s'expriment énormément sur les réseaux sociaux — d'où un « effet de loupe ». Tantôt ils nient le fonctionnement antidémocratique, tantôt ils l'admettent et disent que c'est un mal nécessaire. Voire, ils plaident ouvertement en sa faveur. Ils soutiennent la personne de Jean-Luc envers et contre tous. Ils ont tendance à accuser de trahison ceux qui expriment des critiques, et à mépriser comme mauvais militants ceux qui s'en vont par déception.

Le pire danger pour La France insoumise est sans doute qu'au fil de son effondrement actuel, petit à petit on n'y trouve plus que des jusqu'au-boutistes et des révoltés, les premiers étant instrumentalisés par Jean-Luc pour empêcher les seconds d'obtenir toute démocratisation.

(p. 93-95)

 

Le verrouillage antidémocratique va très loin du point de vue juridique. La France insoumise est une association, comme la plupart des organisations politiques. Or, l'appareil central LFI refuse à tous les militants le statut d'adhérents. Cela permet qu'ils n'aient aucun moyen de faire valoir leurs droits ou leurs exigences en tant qu'adhérents de l'association. Pendant ce temps, derrière le simulacre de démocratie interne, en réalité il n'existe dans les statuts qu'un seul organe : le bureau, qui est expressément doté des pleins pouvoirs'. Ce dernier est composé de Manuel Bompard, l'exécutant en chef de Jean-Luc Mélenchon dans l'appareil ; de Marie-Pierre Oprandi, sa trésorière de longue date ; et de Benoît Schneckenburger, qui est notamment son responsable du service d'ordre'.

La France insoumise est donc de jure la seule grande organisation politique de' France à être dirigée par un organe central unique doté des pleins pouvoirs, et dans laquelle les militants n'ont aucun droit.

La démocratie interne est quant à elle un simulacre. L'examen de « l'assemblée représentative » et de la « convention nationale », qui sont les deux grands raouts récurrents du mouvement, est à cet égard révélateur.

Une grande partie de leurs participants est censée être tirée au sort. Or, bien que des dizaines de milliers de personnes soient inscrites sur la plateforme numérique en tant qu'Insoumis, les mêmes ont pu être sélectionnés deux fois de suite, voire trois fois, ce qui laisse dubitatif sur les conditions du « tirage au sort ».

Plus largement, ces grandes réunions sont cadenassées du début à la fin. La méthode utilisée est généralement la suivante. En amont, les gens sont invités à adresser individuellement leurs « contributions » à l'appareil central. Une « synthèse » est alors produite par l'appareil en toute opacité : on ne sait ni par qui elle est faite, ni selon quels critères telle contribution est retenue et telle autre mise de côté, ni comment la synthèse départage deux contributions qui se contrediraient sur un thème donné. L'ordre du jour de l'événement est annoncé sans que l'on sache qui a décidé que tel sujet y serait et que tel autre n'y serait pas. Puis se succèdent des discours, des prises de parole et des ateliers post-it produisant l'illusion d'une délibération collective. Mais ensuite, des textes et décisions écrits à l'avance par l'appareil central sont soumis au vote en blocsans possibilité ni de proposer, ni de délibérer, ni de voter des amendements, sauf à la marge.

Les instances de pilotage et de coordination, censément collégiales, sont des simulacres elles aussi. Le cas du comité électoral de La France insoumise est emblématique. Le lanceur d'alerte Lilian Guelfi, qui en était membre, a raconté comment il a appris que le tirage au sort d'une partie de ses membres était truqué : un de ses proches lui a révélé avoir été appelé afin de lui demander s'il était suffisamment fiable pour être « tiré au sort ». Au demeurant, il est permis de douter qu'un véritable tirage au sort sur les dizaines de milliers de militants Insoumis, même réduit à un tirage au sort parmi ceux qui se portent volontaires, aurait abouti à un comité incluant autant de proches des députés et de l'appareil central : Alexandra Mortet, assistante parlementaire de la députée Mathilde Panot ; Géraldine Révy, suppléante de Gabriel Amard, le gendre de Jean-Luc, aux législatives de 2017 ; Rhany Slimane, coanimateur du pôle « auto-organisation » de La France insoumise ; et ainsi de suite'.

Lilian Guelfi a fini par s'en aller, écœuré. Le 4 juillet 2018, il révèle que le travail du comité pour constituer la liste des candidats LFI à l'élection européenne de 2019 a été « une manipulation sciemment orchestrée » : « Quand j'ai été tiré au sort, j'étais honoré de participer au processus. Mais j'ai très vite déchanté en voyant que tout était en réalité déjà verrouillé par la direction au profit de petits arrangements entre amis et partis qui disposaient à l'avance de positions éligibles. Une liste de noms de membres du Parti de gauche à défendre nous a été transmise par une membre de la direction, une des candidates nous a été imposée en position éligible sans débat [...]. Je déplore que Manuel Bompard, le "chef" du mouvement qui ne tient pas vraiment sa légitimité de la base, soit membre du comité électoral et en tienne la barre. Étant lui-même candidat, il est à la fois juge et partie. »

Lilian Guelfi et d'autres ont décrit comment le verrouillage du comité électoral est organisé. Certains participants jouent le rôle de verrous. Ils se concertent en amont. Puis ils « tiennent » la réunion, de sorte qu'il ne puisse rien en sortir qui n'ait été déjà décidé auparavant dans un cercle plus restreint. En particulier, si quelqu'un émet une critique en réunion, il subit immédiatement un tir croisé de contre-attaques de ces participants-verrous. De guerre lasse, cette technique d'intimidation conduit la plupart de ceux qui ont des désaccords à se taire.

D'autres méthodes, de l'ordre de la langue de bois passive-agressive, sont systématiquement employées pour évacuer les critiques exprimées en interne. Je l'ai moi-même vécu comme participant de la réunion hebdomadaire de coordination de la campagne européenne, avec essentiellement quatre réponses types si vous soulevez un problème. Manuel Bompard, le n° 2, ou Gabriel Amard, gendre de Jean-Luc, vous répond que ce n'est ni le lieu ni le moment pour en parler — étant entendu que ce ne sera jamais le lieu, jamais le moment. Ou Manuel Bompard vous explique qu'il est ouvert à ce que ce problème soit discuté une autre fois — étant entendu qu'à moins que vous n'insistiez quitte à vous faire mal voir ce ne sera jamais rediscuté. Ou encore, Manuel Bompard vous répond qu'une réforme est déjà prévue pour résoudre le problème et que ce sera d'ailleurs mis en place, sans faute, à une date ultérieure non précisée. Ou plus rarement, Gabriel Amard assène, en substance et je paraphrase, que ceux qui soulèvent ce genre de problèmes sont des traîtres ou des « tireurs dans le dos ».

Quiconque critique le double discours orwellien permanent, quiconque dénonce le fonctionnement autocratique sous la bannière de la démocratie, est tôt ou tard placardisé, diabolisé, calomnié ou chassé.

Placardisé, comme lorsque Charlotte Girard, prévue comme future tête de liste à l'élection européenne de 2019, a été tenue à l'écart des réunions de pilotage de la campagne : ostracisme qui s'est aggravé une fois qu'elle a dit qu'utiliser Sophia Chiki-.....................

(p. 97-101, lu le dimanche 21 et lundi 22 juillet 2024)

 

Dimanche 25 novembre. Corinne Morel Darleux, cadre du Parti de gauche respectée pour son travail de théorisation de « l'écosocialisme2' », quitte le parti après avoir déjà quitté La France insoumise. Dans le texte annonçant son départ sur sa page Facebook, elle explique : « Je vais l'écrire très simplement et sans acrimonie. Les raisons qui m'ont poussée à quitter la FI avant l'été n'ont fait que s'accentuer depuis. J'avais fait le choix malgré tout de rester à la direction du PG, je la quitte aujourd'hui. [...] La critique interne, même bienveillante, est vécue comme une attaque, le pas de côté comme une trahison. » Corinne More! Darleux étant peu connue du grand public, l'appareil décide de ne pas communiquer. Cependant, en interne il riposte en mettant son départ sur le compte de la déception de ne pas avoir été retenue en place éligible pour l'élection européenne.

Mercredi 28 novembre. Djordje Kuzmanovic, ancien conseiller aux affaires internationales de Jean-Luc Mélenchon, quitte La France insoumise en expliquant dans une tribune que « l'organisation du. mouvement [...] se caractérise par un manque profond de démocratie. La forme horizontale et gazeuse du mouvement, censée reposer sur les initiatives du terrain, recouvre, comme souvent, l'extrême concentration du pouvoir aux mains d'un petit groupe de nouveaux apparatchiks et bureaucrates [...], qui, parce qu'ils n'ont jamais été élus, ne peuvent pas non plus être démis de leurs fonctions. L'absence apparente de hiérarchie assure un fonctionnement largement arbitraire : les décisions sont prises par cette petite nébuleuse, sans appliquer de règles (absentes) ni consulter la base (dépourvue de structure et de moyens d'expression) ».

Peu de temps auparavant, Djordje Kuzmanovic avait été exclu par le comité électoral de la liste des candidats à l'élection européenne. Une fois publiée sa tribune, l'appareil central riposte donc en transmettant à la presse un rapport du comité disant l'avoir exclu pour deux motifs : « Il a publiquement réitéré des propos considérant comme secondaires les luttes féministes et LGBT, alors qu'elles font partie intégrante de L'Avenir en commun. Il a par ailleurs proféré des remarques sexistes. »

De fait, chaque fois qu'il pense avoir prétexte à le faire, l'appareil central répond systématiquement aux critiques sur le fonctionnement antidémocratique en essayant de disqualifier leurs auteurs. « Certains se sentent blessés et théorisent leurs blessures », assène par exemple le député LFI Alexis Corbière.

Jeudi 10 janvier 2019. La révolte prend une nouvelle ampleur : quatre candidats à l'élection européenne postent sur le groupe Telegram de l'ensemble des candidats un courrier dénonçant le fonctionnement autocratique du mouvement. Or, parmi ces quatre militants se trouve Charlotte Girard. Autre symbole fort, au nombre des quatre25 figure Manon Le Bretton, coresponsable avec moi de l'école de La France insoumise, qui est chargée de la formation politique des Insoumis.

(p. 106-107, lu le mardi 23 juillet 2024)

 

Quelques jours plus tard, le vendredi 28 juin, Jean-Luc publie une nouvelle note sur son blog. Faisant allusion à la mort de François Delapierre, qui était son héritier politique et l'époux de Charlotte Girard, il écrit : « Le record de violence personnelle a été battu par l'annonce du départ de Charlotte Girard sans un coup de téléphone, un mail, un SMS ou quoi que ce soit qui tienne compte de ce que je prenais pour une amitié de longue date scellée dans de terribles épreuves communes. Tant pis pour moi". » Il fait ainsi publiquement référence au veuvage de Charlotte Girard pour s'attaquer à elle politiquement et pour se mettre lui-même en scène comme si c'était lui qui était à plaindre. ,

C'est odieux. C'est obscène.

 

Quand on regarde tout cela de l'extérieur, il peut être tentant de dire à ceux qui se révoltent et à ceux qui s'en vont : « Vous auriez pu vous en rendre compte avant I » Ce serait pourtant une erreur.

Le déni est un problème à ne pas sous-estimer. Il ralentit la prise de conscience. C'est un mécanisme de défense bien compréhensible, très humain, suivant lequel de nombreux militants refusent de voir ce qu'ils voient, parce qu'ils croient profondément au programme et qu'y renoncer, en rompant avec LFI, serait pour eux une blessure trop douloureuse. Je comprends d'autant plus facilement ce blocage que je l'ai moi-même vécu.

Sans en arriver au déni, il faut bien comprendre aussi qu'en règle générale nulle part on ne se réveille du jour au lendemain déterminé à claquer la porte. Ce n'est pas comme ça que ça se passe. Vous décidez de vous engager, vous rejoignez un groupe. Parce que vous n'êtes pas seul, inévitablement il arrive que celui-ci fasse des choses ou exprime des positions avec lesquelles vous êtes en désaccord, plus ou moins prononcé. Il y a ainsi une balance, quotidiennement, entre le poids de votre loyauté et le poids de tout ce qui, émanant du collectif, heurte vos convictions. Au fil du temps, plus la balance penche du côté de l'accumulation de choses heurtant vos convictions, plus vous ressentez un malaise dans votre engagement, jusqu'au stade de la souffrance. Cela s'appelle la dissonance cognitive. De fait, tiraillés douloureusement entre leurs convictions pour une vraie démocratie en France et la réalité autoritaire de l'appareil central de La France insoumise, aujourd'hui encore des milliers de militants sont comme écartelés. Ils le resteront, avec douleur, jusqu'à devenir des exilés ou des révoltés, possiblement après une phase de déni. Là encore, je comprends les militants qui en sont là parce que moi-même je l'ai vécu.

À cela s'ajoute un problème purement pratique. Comme l'ont souligné de nombreux militants les uns après les autres, la structure de La France insoumise est extrêmement opaque et compartimentée. Comprendre comment elle fonctionne, identifier qui fait quoi, déconstruire le double discours orwellien permanent que l'appareil tient sur lui-même, recouper les informations, tout cela prend du temps.

(p. 124 125, lu le mercredi 24 juillet 2024)

 

 

Commentaires

jeudi 18 août 2024

P. 89 François Delapierre ne serait-il pas devenu cancéreux à cause du stress ?

 

vendredi 19 juillet 2024

Le principal défaut du livre de Guénolé est de prédire faussement en 2019 la chute prochaine de LFI et Mélenchon.

 

vendredi 16 août 2024

P. 207-211, Thomas Guénolé élude la non participation de Mélenchon a l'élection primaire de gauche, alors qu'il prône la démocratie interne, et qu'il manquait les quelques pourcents du candidat Benoît Hamon pour que Mélenchon soit au deuxième tour.

 

 

Index

 

Jean-Luc Mélenchon (JLM) 12 (imposture), 14 (cadenasser), 24, 50, 52 (verrouillage, 104, 238, 108, 119-120), 57-58, 63, 66 (colérique), 73 (victime, égocentrisme), 83-86 (mensonge) 87 (instrumentalise le féminisme, 89). 93 (imposteur), 95, 96 (ex-compagne Pascale Le Néouannic, gendre Gabriel Amard, 101, 110, népotisme, apparatchik, 104, 106, 110), 103, 108-112, 115-116, 120-122, 124 (odieux), 148, 156, 189-191, 203 (orateur, charisme), 214-215

Géraldine Révy, suppléante de Gabriel Amard) 99

Rhany Slimane 100

Association 12, 65, 97 (statuts), 161-163

La France insoumise 12, 53, 84-65, 85, 87, 93, 95, 98, 111. 116 (assemblée constituante), 121, 151 (fonctionnement pervers), 157, 159, 170 (Leïla faux témoin), 206 (rebranding), 212, 250 (Insoumis de Bretagne)

Adhérent 52 (zéro, inscrits), 53, 65, 84. 98

Comité électoral: 51-52, 56, 60, 78, 85, 96, 99-100
Bureau 53 (Marie-Pierre Oprandi, trésorière de longue date, Benoît Schneckenburger, responsable du service d'ordre)
Parti/mouvement 114
Militants 94-98, 104 (Causette), 110, 115-116, 120, 125, 226
RIC, référendum d'initiative citoyenne 12, 65, 228, 248, 230-232
Vraie démocratie 12, [15], 16 (directe), 63, 65, 77-78, 93 (imposteurs) 94, 125, 184, 222 (directe), 230-231 (directe)
Démocratie interne 64-65, 98, 101 102 (Collectif des Insoumis démocrates, 238), 106, 111, 113-115, 112, 117-118, 121, 157, 161, 184, 227 (fonctionnement), 232
Antidémocratique 12, 14, 61-62, 65, 81, 84, 94-95, 97, 103, 107, 111
Autocrate, autocratie 12-13, 24, 65, 82, 88, 96 (François Cocq, 237 note 18. 102, 108, 110, 112), 101, 238 note 16, 108, 111, 177 
Dictature, dictateur, dictatorial 12, 14, 62-63, 76, 78-82, 87 (pas de direction, appareil central, fédération populaire 88, 96, 214, coalition), 115
Autoritarisme 12, 77, 83 (opaque) 84, 94, 115, 125, 157, 161
Opacité 99, 109, 110, [113 (transparence)], 117, 119, 125, 140, 143, 157, [228] (transparence)
Stalinien 16, 39 (procès), 43, 66, 73, 75, 78
Gilets Jaunes 12, 15, 38, 63, 65, 227, 248, 230, 232

Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles 9

Guy Béart, La Vérité 11
Franz Kafka, Le Procès 21 ("Le jugement n'intervient pas d'un coup. C'est la procédure qui insensiblement devient jugement.") 43 [mercredi 10 juillet 2024]
Kafkaïen 63
Doublepensée, 1984, George Orwell 49, 91, 101, 125
Jugement pénal 46, 55,83-85La France Insoumise 65
Manon Le Bretton 23, 107, 109-110, 113, 119, 122-123, 249
Charlotte Girard 24, 88-89, 101, 107-110, 112, 117-119, 124 (veuvage), 249
L'Avenir en commun 89 (François Delapierre, 124, 192), 107, 118
Alexandra Mortet 25, 27, 30, 33, 45-46, 48, 99 (assistante parlementaire de Mathilde Panot, 118, 132)
Laura Golygowski 27, 34, 41, 46-47
Christian Audouin 27
Harcèlement sexuel 13, 25, 28 (définition dans le Code pénal), 30-33, 39-41, 60-62, 70, 72, 74-75. 78-83, 102
Elsa P., “Émilie” 25, 28-29, 40, 53, 71, 79 236
Katuysha Ryzhakova, épouse 26-27, 38, 41-42, 45, 47 (anti bourgeoise-bohème, bobo), 50-51, 57-63, 83, 151, 249
Sciences po 30
RMC a supprimé la chronique 37, 235
Josette Renard 34-37, 51, 250
Avocat Jérémy Afane-Jacquart 13, 36, 45-46, 48-55, 58-63, 66, 72, 74-75, 249
Accusation mensongère 63
Chasse 63
Tirage au sort 65, 98 99 (lanceur d'alerte Lilian Guelfi, 100, 102), 119-120, 228
Vote 65, 99, 116, 119, 121 (trucage), 228
Le Média 16, 26-27,51, 83, 151-153, 162, 164
Sophia Chikirou 26, 58 (partage la moitié de la vie de JLM), 61, 65, 83, 87, 89, 96, 236, 101-102, 129, 132 (Mediascop) 134-139, 241, 146-149, 151, 157-158, 161-169, 171-185
Surfacturation 138, 143-145, 147
Sous-facturation 142
Bastien Lachaud 132
Aude Lancelin 26, 51, 83, 243 note 9 (Jacques Cotta, 177), 166-168 (Kévin Boucaud-Victoire), 173, 177-179, 182
Manuel Bompard, n° 2 du mouvement 28, 35, 49-50 (exécutant), 53 (exécutant) -58, 60, 72, 85, 96 (paratonnerre), 98, 100-101, 237 (Adrien Quatennens, 118-121), 103, 105, 109-110, 118-119
Manipuler, manipulatoire 54, 85
Sarah Legrain 54-55
Martine Billard 54
Françoise Quainquard 54
Dénonciation calomnieuse 72, 76
Mediapart 13, 71, 73, 82, 235
Clémentine Autain 74-76, 111. 239 notes 27 à 31, 112
Leïla Chaibi 74
Danielle Simonnet 74, 79, 104 (codrigeant du Parti de Gauche avec Éric Coquerel, 118) 105
Parti de Gauche 122
Parti socialiste 121 (François Hollande), 226, 230-231
Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. 67, 73
Manon Aubry 78, 80-81
 Présomption d'innocence 80-81
Fusible 83, 86
Abel Mestre, journaliste du Monde [86], 237
Libération 86-83, 87, 238, 105
Telegram 97, 107, 158, 163, 171, 178
Langue de bois 101 (passive-agressive), 110
Économiste Liêm Hoang-Ngoc 102+103, 238 notes 11 à 14
Farid Amrani 103
Amandine Fouillard 103-105, 238 note 15
Sarah Soilihi 105, 238 notes 19 et 20
Corinne Morel Darleux 106
Djordje Kuzmanovic 106-107, 238 notes 22 et 23, 109, 112
Alexis Corbière 107
François Ruffin 112, 152, 175 (Raquel Garrido)
Nombrilisme 122
Romain Dureau 123
Hélène Franco 123
Déni 124, 151
Dissonance cognitive 125
Escroquerie 130-129, 133, 146-148
Jean-Guy de Chalvron 131, 142-144
Sylvain Tronchet 133
Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNPPF) 131, 142, 145
Élodie Guéguen et Sylvain Tronchet 144, 159-160
Denys l'Ancien, Damoclès 146-147
Aude Rossigneux 153-155, 242 note 3
Catherine Kirpach 156
Noël Mamère 156
Marc de Boni et Léa Ducré 156
Mathias Enthoven 157
Gérard Miller 158-161, 176-177, 179, 183
Henri Poulain 158-159, 174, 177, 183
Emmanuel Macron 171 (complotisme), 208, 246
Edgar Allan Poète 187
Albert Camus, Sysiphe, Heracles 189
Colère 190-193
Tribun de la plèbe 191-193
Populisme de gauche 196-198, 224-225
Laurent Fabius 198, 245, 200
Référendum de 2005 199-200
Altermondialisme 199, 245-246
Rivalité, concurrence délétère 199
Élections européennes de 2014 et 2019 204-205
Sondage, biais 207
Vote utile 209, 223
Extrême centre 219-221
Politique sociale 219
Extrême droite 221-222
Philosophe Chantal Mouffe 224, 248
Peuple/oligarchie 225
99 %, Occupy Wall Street 225
Serge Halimi 248
Sigmund Freud, narcissisme des petites différences, Malaise dans la civilisation 226, 248, 233
Économiste Gaël Giraud 229
Salaire à vie, Bernard Friot 229, 248
Pline l'Ancien, Histoire naturelle 249