Critique et index d'
Intérieur nuit (Les Arènes, 2025)
[Lu vendredi 11 avril 2025 - dimanche 13 avril 2025]
Déjà, on peut se demander si « Intérieur nuit » n'est pas plutôt le verbal (nuire) que nominal... Nicolas Demorand répétant qu'il est un « malade mental », cela fait penser à son collègue aussi nouveau chien de garde de France Inter, Patrick Cohen, qui reprochait à Frédéric Taddeï, « de donner la parole à des cerveaux malades » dans son émission Ce soir ou jamais, supprimée de la télévision d'Etat car trop anticonformiste : finalement, le malade mental nuisible était intérieur. Avec Nicolas Demorand, on a à faire avec un grand conformiste scientiste pro molécules, pro chimie, très obéissant quant à la prise de nombreux médicaments (en corrélation avec sa boulimie, p. 25 et 85), et, après des déboires dans la psychanalyse encore en vogue dans les milieux intellectuels français, très suspicieux et réticent d'abord avec la thérapie comportementale et cognitive (TCC, p. 83-86), qu'il qualifie d'« infrascientifique » (p. 83), avant d'en reconnaître les bienfaits. Il appréciera aussi particulièrement la prise de kétamine (un psychotrope hallucinogène très agréable) expérimentée à l'hôpital Sainte-Anne (p. 89-92). Comment un tel maniaco-dépressif, devant se lever à 3h pour travailler avec une grande responsabilité, pouvait-il tenir son métier ? En fait car c'est un « super job » (il l'écrit deux fois, p. 13-14), très gratifiant pour lui, quasi-thérapeutique, pour son estime, et d'autant plus qu'il « copilote la première émission de radio de France » (p. 39), de la voix officielle, conformiste, dominante, qu'il distille, avec peu de critiques par des personnes réputées, et donc avec une estime de soi, une réassurance consolidées. C'est donc dans ses vacances, étymologiquement le vide, en l'occurrence social, qu'il s'effondre dans la clinophilie (p. 24). Allant peu dans l'explication des origines de sa maladie, il narre avoir commencé la prise de médicaments psychotropes avec le Prozac, vers 20 ans, alors étudiant khâgneux afin de se doper lors de hautes études très individualistes et très compétitives, devant tenir face à ses condisciples et adversaires (p. 42), y réussissant, devenant animateur de radio comme son frère ainé (leur sœur ainée étant peintre), eux-mêmes issus de parents de familles pauvres ayant accompli l'ascension sociale familiale dont ils sont les héritiers, son père devenant directeur de cabinet ministériel de Roland Dumas. Lorsque, habitant le quartier parisien des Gobelins, on lui conseille comme psychiatre psychanalyste « un mec génial qui a fait de la philo » (p. 47) dans son voisinage, il s'agit de Jean-Pierre Ledru, qui exerçait rue des Wallons.
Charles Baudelaire 9 Bipolarité 11 (« maniaco-dépressif »), 20-21, 23, 26, 29, 32, 34, 39, 41-42, 50-51, 83, 86, 88, 96 Honte 12, 14-15, 18, 29, 31 Mensonge, dissimulation, silence, solitude 12, 31 Vacances 12 Dépression 12, 21, 23-27, 30, 33, 42, 44, 73-74, 85, 101 Métier 13 Super job 13-14 Léa Salamé [22], 94, 103 Cyclothymie 22, 24, 53-54
Clinophilie 24 Euphorie 27 Ecriture 29-31 (graphomanie 30) Lithium 34 Prozac, khâgneux 1990-1991 42 Prozac, Laroxyl, Effexor, Cymbalta, Valium, Xanax, Atarax 43 Psychanalyse 45-47, 49 Octave Mirbeau 45 Psychiatre psychanalyste, « un mec génial qui a fait de la philo » [Jean-Pierre Ledru] 47-48 Depakote, Depakine, Valproate 54 François Roustang 61-63 Emmanuel Carrère, Yoga 62 Benziodazépine, Lexomil 67 Suicide 64-65, 79 (Emile Cioran), 89 Psychiatre Jean Adès 66
Kétamine 89-92 Amour 81-82, 96-97
« Care » 82 Laurence Bloch, Catherine Nayl 95
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