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Chapitre X

 

 

Vendredi 22 mars 2002.

Bien réveillé, je mets une demi-heure à me lever; Libido importante.

Je regarde dans le grenier, puis dans les tiroirs de la chambre... 9 oct Domaine départemental Chérioux, Pavillon 4, chambre 1 4 rte de Fontainebleau, 94400 Vitry su Seine... Sur des thèmes astrologiques.. Née à 20h20.

Je me parfume avec une eau de toilette nommée Igor.

Je déjeune avec la mère. On parle de sa maladie, d'ennemis de Ghi. Ça pouvait pas être ici. Une fille avec qui elle téléphonait quand ça allait mal entre nous, pleure le père.

Il me donne le journal où il a fait paraître une annonce de décès.

Avec la mère, on passe près de l'église ou est enterrée la grand-mère adoptive.

Chez Régine, c'est comme une ferme peu aménagée, avec une grande cheminée. Elle est avec son fils Steeve, barman qui a échappé indemne à un accident où il s'était endormi au volant après des jours de travail excessif. Elle n'a pas grand chose à me dire. Elle dit qu'elle a hébergé Ghislaine il y a trois ans. Elle évite de tirer les cartes. Elle l'a fait pour Ghislaine, qui insistait Les gens viennent lorsqu'il y a des problèmes. Elle ne voit pas au delà de six mois. Et si elle avait vu la mort, elle ne l'aurait pas dit. Elle pense que c'est un banal accident. Elle a oublié cette dame brune. Je pensais à une femme qui habitait près du lieu de l'accident. En tout cas, dit la mère, ça ne pouvait pas être ici. Elle ne pense pas que ce soit la personne qui a causé les problèmes il y a dix ans. Régine raconte qu'un proche accumulait des problèmes. Elle pensait à une dame. Ils sont allés voir M. Laurent et les problèmes ont cessé, mais cette dame en a eu. Ce n'est pas ce qu'ils ont voulu. Ghislaine était très sensible. Un rien la tracassait. Elle prenait trop pour elle. Il faudrait être un monstre pour vouloir faire du mal à ce point. J'ai rappelé la fois où une collègue la persécutait et où elle avait fait de l'eczéma. Thérèse raconte qu'elle avait été voir une voyante lorsqu'avec des collègues, elle craignait d'être licenciée de chez Besnier. Les filles étaient petites, et elle avait dit que Ghislaine rencontrerait un homme qui voyageait beaucoup.

J'ouvre la bibliothèque pour regarder les deux photos. Derrière la récente, du dernier jour de nouvel an, il y a une autre de la même série, où elle est souriante avec son neveu sur elle, et moi les yeux mi-clos.

Un appel, le père pleure en racontant l'histoire.

Ensommeillé dans le train, je pense à Spartes ensoleillé. Je me suis assis comme je le prévoyais, dans le sens opposé à la marche, vers Ghislaine dont je m'éloigne.

Besançon, où, en allant voir Luc-Laurent qui faisait de la robotique à Neuchâtel, nous sommes souvent passés la première année, en nous arrêtant manger à la cafétéria de Carrefour, Carrefour où j'ai acheté mon premier vélo à changement de vitesse dans le moyeu, celui que j'ai gardé jusqu'au récent vol de la Villette.

Je passe à la Fnac, me raccrocher à l'existence d'outils, surtout photographiques, et rentre à pied chez moi de la gare Saint-Lazare. Je vais chercher le recommandé qui traite de l'"homicide involontaire" de Ghislaine, le nom du tueur, "Clément", assez paradoxal.

Nathalie m'a laissé un message touchant le jour de l'enterrement.