Beauté, laideur, esthétique et art
La beauté
est la satisfaction causée parce qui est perceptuel dans quelque chose (ce qui
est perçu de quelque chose), indépendamment de la réalité de cette chose.
Par exemple, la
satisfaction que j'ai à déguster un mets n'est pas indépendante de sa réalité;
au contraire, je n'aurais aucune satisfaction s'il n'était pas réel, et donc
non dégustable. La beauté est le fait pour un objet que ce qu'on en voit ou entend (ce qui en est vu ou entendu) cause une, de la satisfaction.
La beauté
est la satisfaction causée par quelque chose, indépendamment de la réalité
de cette chose.
Par exemple,
quelque chose reste beau, qu'il soit un paysage réel ou qu'il ne soit qu'un
mirage ou la projection d'une photo sur un mur.
La laideur
est l'insatisfaction causée par quelque chose, indépendamment de la réalité
de cette chose.
La laideur
est l'insatisfaction causée parce qui est perceptuel dans quelque chose (ce qui
est perçu de quelque chose), indépendamment de la réalité de cette chose.
La laideur est
le fait pour un objet que ce qu'on en voit ou entend (ce qui en est vu ou
entendu) cause une, de l'insatisfaction.
La beauté
est la satisfaction causée par quelque chose, indépendamment de la réalité
ou de l'utilité de cette chose.
La laideur
est l'insatisfaction causée par quelque chose, indépendamment de la réalité
ou de l'utilité de cette chose.
L'esthétisation
est la conscientisation de quelque chose comme (étant) totalement symbolique.
Par exemple on
peut esthétiser le ciel en le considérant comme étonnamment lui-même,
relativement à des perceptions antérieures: "Le ciel est superbe ce
soir.", ou relativement à d'autres objets du même type: "Cette fleur
est merveilleuse." ou "Ce Château-Margaux est exceptionnel.", et
ainsi cet objet nous fascine particulièrement.
Esthétiser, c'est
avoir la conscience de quelque chose en soi, absolument, hors de toutes ses
relations avec autre chose (relations de causalité, relations avec la réalité,
etc.).
L'esthétique
est la conscience de quelque chose, indépendamment de la réalité de cette
chose.
L'esthétique est
l'ensemble de la beauté et de la laideur.
L'esthétique est
la beauté ou la laideur de quelque chose (d'un objet).
La sublimation
est la création de beauté avec de la laideur.
La décoration
est la création intentionnelle de choses esthétiques en soi, absolues.
L'art est
la création de choses intentionnellement esthétiques.
L'art est la création intentionnelle de choses esthétiquement
nouvelles et relatives à d'autres choses, ce qui peut créer à son tour
d'autres relations entre les personnes (dont l'artiste) et ces choses.
La
décoration est la création intentionnelle d'un environnement esthétique.
L'art est la création intentionnelle de choses esthétiquement nouvelles.
Si le progrès en sciences consiste en des réfutations
de théories et en création de nouvelles théories, de nouvelles connaissances,
le progrès en art consiste en l'accumulation, l'augmentation des créations
artistiques conservées ou mémorisées; la régression artistique consiste en
la destruction et l'oubli des créations artistiques, c'est-à-dire en une
diminution du stock des créations accessibles à la connaissance et qui
influencent les créations artistiques successives.
Le style
est ce qui permet d'assimiler une création personnelle avec les autres créations
des mêmes personnes plutôt qu'à celles d'autres personnes, ou avec les autres
créations personnelles d'une période plutôt qu'à celles d'une autre période,
ou avec les autres créations personnelles d'une région plutôt qu'à celles
d'une autre région, ou avec les autres créations personnelles d'une école
plutôt qu'à celles d'une autre école, etc.
Le style
est ce qui permet d'assimiler une création personnelle avec les autres créations
des mêmes personnes plutôt qu'à celles d'autres personnes, ou avec les autres
créations personnelles d'une période, d'une région ou d'une école plutôt
qu'à celles d'une autre.
Une création personnelle peut avoir divers styles.
Par exemple,
une même peinture peut être à la fois dans le style de Pablo Picasso, dans le
style de sa période bleue, dans le style français, dans le style du vingtième
siècle, dans le style occidental, etc.
Tableau
sur la typologie dimensionnelle des arts (et leurs types de
perceptions possibles):
À propos de la distinction continuité/discontinuité
temporelle dans les arts, on peut lire plus ou moins vite un roman ou une bande
dessinée, alors que l'audition d'une symphonie ou d'une chanson, ou la vision
d'un film aura la même durée pour tous.
Le
théâtre est le premier art (à apparaître, à être créé).
La
danse est l'art des mouvements du corps.
La
musique est l'art des sons.
La littérature est l'art du langage.
Mythe
Divinités
Épopée
Héros
Roman
Humains
Une
épopée est un récit fictionnel écrit, où un ou plusieurs héros
ou chefs tentent d'accomplir une mission malgré des aventures et des conflits
violents.
Par exemple, l'Iliade, l'Odyssée, l'Énéïde, la Chanson de Roland, le
Paradis perdu sont des épopées.
Ulysse est en butte avec la malveillance de l'Ébranleur des Mers; le héros
épique est la victime de Poséidon; l'action nouée se dénouera par les milles
ruses du héros.
Un
conte est un récit qui a pour fonction d'étonner, de représenter
des événements inhabituels.
Une
fable est un récit (un conte) allégorique et moralisateur.
Riquet à la Houppe serait un conte allégorique n'étant pas une fable.
Une
différence entre le mythe et le conte, c'est qu'on croit au mythe, mais qu'on
ne croit plus au conte.
Un
roman est un récit fictionnel écrit démythificateur.
Dans
le roman, il y a décalage entre les faits et l'expérience; le héros
romanesque est le jouet des apparences; la tension entre l'apparence et la réalité
fait des personnages des égarés.
aventure
individuelle; psychologie
Il
faut une certaine longueur (proportionnelle au nombre de personnages) afin que
cette démythification opère.
Roman:
se mettre à la place des autres, dans la tête des autres
Les
époques où le roman s'est développé, où il est devenu prédominant (selon
lui à certains moments de l'hellénisme, à la fin du Moyen Âge, à la
Renaissance, et tout particulièrement au XVIIIe siècle), sont marqués par une
tendance à la désagrégation des autres genres, et à ce qu'il appelle un
"criticisme des genres". Le roman "parodie" les autres
genres, il les dérange, il les "romanise", dénonçant leurs
conventions, leurs formes et leur langage convenus, éliminant les uns, intégrant
de force les autres en les réinterprétant. La violence faite au roman répond
ainsi à celle qu'il exerce sur les formes reçues et les modèles établis.
La
plus grande œuvre est un effort pour créer une littérature qui à la fois
enregistrerait cette fascination, mais aussi nous libérerait d'elle; c'est l'œuvre
littéraire qui doit être fascinante, et pas ce qu'elle représente comme
fascinant (les personnages): il y a une alternance de l'objet de la fascination.
Le
fantastique: hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que
les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel; hésitation
commune au lecteur et au personnage, qui doivent décider si ce qu'ils perçoivent
relève ou non de la "réalité", telle qu'elle existe pour l'opinion
commune; les solutions réalistes sont parfaitement invraisemblables et les
solutions surnaturelles sont vraisemblables; les types d'explications qui
tentent de réduire le surnaturel sont le rêve, l'influence des drogues, la
folie (dans ces cas, rien de surnaturel ne s'est produit, car il ne s'est rien
produit du tout), le hasard, les coïncidences, les supercheries, les jeux truqués,
l'illusion des sens (dans ces cas, les événements ont bien eu lieu, mais ils
se laissent expliquer rationnellement).
Le
vraisemblable ne s'oppose donc nullement au fantastique: le premier est une catégorie
qui a trait à la cohérence interne, à la soumission au genre, le second se réfère
à la perception ambiguë du lecteur et du personnage; à l'intérieur du genre
fantastique, il est vraisemblable qu'aient lieu des réactions
"fantastiques".
L'étrange: description de certaines réactions, en particulier la
peur; l'étrange est lié uniquement aux sentiments des personnages et non à un
événement matériel défiant la raison; on relate des événements qui peuvent
parfaitement s'expliquer par les lois de la raison, mais qui sont, d'une manière
ou d'une autre, incroyables, extraordinaires, choquants, singuliers, inquiétants,
insolites et qui, pour cette raison, provoquent chez le personnage et le lecteur
une réaction semblable à celle que les textes fantastiques nous ont rendue
familière; décision que les lois de la réalité demeurent intactes et
permettent d'expliquer les phénomènes décrits.
Les romans de Dostoïevski, des nouvelles d'Ambrose Bierce.
Le merveilleux
se caractérise par la seule existence de faits surnaturels, sans impliquer
la réaction qu'ils provoquent; on doit admettre de nouvelles lois de la nature,
par lesquelles le phénomène peut être expliqué; les éléments surnaturels
ne provoquent aucune réaction particulière ni chez les personnages, ni chez le
narrateur: ce n'est pas une attitude envers les événements rapportés qui
caractérise le merveilleux, mais la nature même de ces événements.
Le kitsch est l'imitation industrielle de l'art (dans un but commercial).
Le folklore est une tradition qui perdure ou est recréée dans la modernité; il est en corrélation avec le kitsch, le tourisme. |