Démocratie Réelle

Passer de la Cinquième République à la Première Démocratie

Luca Philippe Respaut, candidat avec le Rassemblement pour l'Initiative Citoyenne

Depuis deux siècles (les révolutions états-unienne et française) nous vivons dans un mensonge appelé « démocratie » ; car le mot a été dévoyé par ceux qui ont confisqué le pouvoir et ont appelé « démocratie » ce qui a été correctement appelé « aristocratie élective » durant plus de deux millénaires.

Ainsi, Aristote a écrit qu'« il est considéré comme démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort et comme oligarchique qu’elles soient électives » (Politique, IV, 9, 1294 b 7-9). Il précisait :

« Les élections sont aristocratiques et non démocratiques : elles introduisent un élément de choix délibéré, de sélection des meilleurs citoyens, les « aristoï », au lieu du gouvernement par le peuple tout entier. » (Politique, IV, 1300b4-5).

Montesquieu confirmait que « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l'aristocratie. Le sort est une façon d'élire qui n'afflige personne ; il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. » (De l'Esprit des lois, livre II : « Des lois qui dérivent directement de la nature du gouvernement », chapitre 2 : « Du gouvernement républicain et des lois relatives à la démocratie »).

Montesquieu prône la brièveté des mandats contre la professionnalisation des politiciens qui font des carrières de plusieurs décennies et confisquent le pouvoir en créant une oligarchie:

« Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance par la brièveté de sa durée. Un an est le temps que la plupart des législateurs ont fixé ; un temps plus long serait dangereux, un plus court serait contre la nature de la chose. » (De l'Esprit des lois, livre II : « Des lois qui dérivent directement de la nature du gouvernement », chapitre III : « Des lois relatives à la nature de l’aristocratie »).

Jean-Jacques Rousseau anticipe surtout le mensonge de la "démocratie représentative" et la servitude volontaire des citoyens : 

« La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n'y a point de milieu. [...] Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi. Le peuple Anglais pense être libre, il se trompe fort il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement : sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l'usage qu'il en fait mérite bien qu'il la perde. [...] L'idée des représentants est moderne : elle nous vient du gouvernement féodal, de cet inique et absurde gouvernement dans lequel l'espèce humaine est dégradée, et où le nom d'homme est en déshonneur. » (Du contrat social, livre III, chapitre 15 : « Des députés ou représentants »).

Ainsi, nous ne votons la plupart des fois pour choisir nos maîtres eux-mêmes inféodés à la finance, dans une constitution où "les mandats ne sauraient être impératifs", c'est-à-dire qu'ils font légalement le contraire des engagements pour lesquels nous avons voté pour eux. Si nous votons pour un référendum, il ne s'agit que d'un plébiscite trompeur appuyé par les médias, et si nous avons l'outrecuidance de voter contre la pensée unique (comme en 2005 avec la constitution européenne), notre vote est trahi. L'unique fois où depuis un demi-siècle de Cinquième République, nous avons voté pour la constitution française fut pour déterminer si notre maître monarchique l'était pour cinq ou sept ans!

Par l'élection qui est l'érection de nos maîtres, nous assistons à une alternance unique (entre UMP et PS et leurs sbires alliés), plus subtile et plus spectaculaire que le parti unique, mais qui exclut du débat des thèmes aussi primordiaux que la souveraineté monétaire, la création monétaire publique à taux nul, et la démocratisation.

Désinformés par des médias aux mains des oligarques profitant de l'Etat et des ploutocrates possédant les plus puissants médias privés, nous sommes désinformés pour nous faire croire, à coups de couvertures et de sondages, que Sarkozy, DSK puis Hollande sont les meilleurs, et on évite d'inviter des trouble-fêtes comme l'unique prix Nobel d'Economie français Maurice Allais. On justifie ainsi ce qu'a écrit l'aristocrate Alexis de Tocqueville : « Je ne crains pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira. »

Une autre voie est possible : celle où le référendum d'initiative citoyenne est possible, celle où l'assemblée législative enfin réellement représentative de la société est composée d'un millier d'un citoyens, tiré au sort par tiers tous les quatre mois, lors des trois journées annuelles citoyennes où le peuple vote par référendum pour ou contre les textes rédigés par les citoyens. Une  assemblée où il y aura donc naturellement une moitié de femmes, où tous les types de voix seront non pas seulement représentées, mais présentes, donc les plus faibles : handicapés, malades, chômeurs, sans-logis, pauvres, employés exploités ou harcelés, ouvriers intoxiqués, jeunes incompris (lois sur l’informatique,  gratuité de la contraception, précarité), vieux délaissés, etc.  

Une séparation des pouvoirs ou le pouvoir exécutif est enfin uniquement exécutant, et non plus dictateur du législatif. Enfin, passer de la Cinquième République à la Première Démocratie.

Nous en appelons à tous les démocrates lucides sur leur impuissance, et aux abstentionnistes: si aucun candidat ne vous plait, c'est que le système électoral ne vous plait pas; et donc, votez afin que ce système change et enfin vous représente et tienne compte de vos opinions.

Informations, bulletins de vote à imprimer, contact, et réunions sur demande sur http://lucadeparis.free.fr au 06 67 63 36 07, ou Luca Philippe Respaut, 21 rue Sedaine 75011 Paris. Aides et dons à L'U.C.A ou au R.I.C.