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Politique

Pour une démocratie réelle (sur Agoravox: I: Qu'est la démocratie?, II: Qu'est notre régime?, III: Comment établir la démocratie réelle?)

Le démocrate

Cont@ct

 

 

 

Pourquoi les démocrates (réels) doivent se présenter aux élections

 

En démocrates conséquents, il est logique de s’opposer à l’élection, qui érige nos maîtres, aristocrates du boniment[i].

Pourtant, la participation aux élections est la voie qui permet d’utiliser le système aristocratique électif actuel, en détournant sa force à notre avantage, comme dans le jiu-jitsu ou le judo[ii] :

-            Elle permet, dans l’arène publique officielle, de faire progresser pacifiquement et démocratiquement la démocratie, car, en démocrates cohérents, nous ne voudrions que la démocratie s’instaure que si la majorité des citoyens l’approuve. Le vote pour des listes de candidats démocrates permet de mesurer l’adhésion populaire, de faire avancer peu à peu les idées démocrates dans la politique (par l’instauration d’un référendum réellement d’initiative citoyenne, le comptage du vote blanc, etc.). Car l’alternative, l’abstention et le vote blanc, n’ont aucune signification intrinsèque et actuellement aucune puissance coercitive : une majorité de citoyens peuvent ne pas voter ou voter blanc sans que cela soit une expression en soi (est-ce de la paresse, un accident ou une protestation ?) ni n’oblige à un changement, alors qu’une majorité de citoyens qui voterait pour un programme démocrate devrait instaurer la démocratie[iii].

-            Elle permet le financement du mouvement démocrate et de réduire d’autant le financement des partis aristocratiques. Chaque vote en sa faveur financera le rassemblement démocrate et en retirera autant aux partis aristocratiques (et la motivation lucrative de ces associations soi-disant non lucratives fera sortir les loups du bois par leurs attaques infondées).

-            La parité sexuelle obligatoire des candidats permet d’équilibrer les sexes les réunions et organisations, car elles réunissent spontanément une grande majorité de militants masculins (alors que les femmes sont très majoritaires pour des alternatives liées à la santé, au « bien-être », à la spiritualité). Or, dans une démocratie, la répartition sexuelle des tirés au sort constituant une assemblée représente statistiquement celle de la population. Ainsi, c’est avec la parité obligatoire pour les listes aux élections européennes que j’ai assisté pour la première fois à des réunions où il y avait une majorité de femmes qui, tirées au sort, ont été plus assidues que les hommes.

-            Plus généralement, elle nous oblige à faire preuve de démocratie interne, ce que j’appelle la démonstration démocratique (« démo »), et de rassemblement : le peuple est unique (à moins que des populations veuillent faire scission par référendum), et il serait incohérent, inefficace et autodestructeur de présenter une multitude de listes où chacun ne présenterait que ses propres idées avec aucune chance d’être élu, alors que les partis classiques, quoiqu’ils fassent le spectacle des rivalités internes de leurs champions, seraient paradoxalement plus unis que des démocrates qui ne sauraient guère faire preuve de démonstrations démocratique.

Les pièges à éviter

Il faut éviter de s’assimiler aux partis politiques classiques. Les partis politiques classiques, d’essence aristocratique, sont des écuries de promotion de leurs champions. En 1940, Simone Weil montrait cet élément de compétition des partis dans les élections : « Il y a dans les partis anglo-saxons un élément de jeu, de sport, qui ne peut exister que dans une institution d’origine aristocratique ; tout est sérieux dans une institution qui, au départ, est plébéienne. » (Note sur la suppression générale des partis politiques, Climats, 2006, p. 23).

Il faut éviter la confusion entre cette définition sémantique et la définition juridique, variable selon les États[iv]. En France, un parti politique est une association loi 1901 qui se présente aux élections et offre certaines règles de comptabilité, ce qui lui permet de recevoir les subventions publiques en proportion des votes. Rien n’empêche un fonctionnement interne démocratique, qui est même au contraire nécessaire par souci de démonstration interne, par tirage au sort des candidats, et votations pour toutes les décisions. Ainsi, le programme et la profession de foi, au lieu d’être fixés par une oligarchie interne comme dans les partis, émergeraient de propositions des adhérents qui, votées, apparaîtraient par ordre décroissant d’approbation des premières.

Les candidats ne seraient que candidats, sans obligation de propagande et de médiatisation, et non plus les meilleurs beaux-parleurs ou bonimenteurs, promus par l’aristocratie élective. Par contre, une fois élus, ils devraient respecter ce qui a été décidé par les adhérents. Par exemple, il pourrait avoir été décidé, au départ, en cas où il y aurait peu d’élus, qu’ils devraient voter ce qui a été voté par les adhérents, alors que s’ils devenaient très nombreux et donc statistiquement plus représentatifs du rassemblement démocrate et aussi de la population, ils pourraient peut-être plus voter selon leurs propres convictions.


 

[i] Ils avaient eux-mêmes écrit dans la Constitution Française de la Cinquième République que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, l’article 27 stipulant que « Tout mandat impératif est nul. », c’est-à-dire qu’il est anticonstitutionnel d’empêcher aux politiciens de faire le contraire que le programme qui a séduit les électeurs.

[ii] D’ailleurs, c’est ce que font des démocrates ou d’autres, en utilisant, par nécessité ou efficacité, des monnaies officielles comme l’euro ou des réseaux sociaux faits par des capitalistes, quoi qu’y étant opposés.

[iii] Sauf irrespect du résultat des urnes par l’oligarchie, comme lors des élections algériennes de 1992.

[iv] Par exemple, un vote a lieu au sein de www.democratiereelle.eu afin de savoir si le groupe se constituait en parti afin de réunir le nombre de listes régionales autorisant les passages télévisés lors de la propagande officielle des élections européennes de 2014. Par confusion et purisme, des votes sont négatifs, et le groupement pourrait se priver de la propagande la plus efficace, gratuite auprès de millions de citoyens dans le média le plus puissant… Pourtant, ils étaient déjà pour la participation aux élections, alors que de plus grands « puristes » y sont a priori opposés. http://democratiereelle.leforum.eu/t18-Campagne-clarification-et-coh-rence-du-discours.htm?start=60#p208 ; http://democratiereelle.leforum.eu/t125-La-TV-un-outil-de-communication-important.htm

 

 

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Luca de Paris : « Le résultat d’un boycott serait nul. », commentaire (et objection) à « Pourquoi il faut boycotter les élections européennes de mai 2014 » http://www.m-pep.org/spip.php?article3509

 

 

[Lundi 3 , mardi 4, vendredi 22, samedi 23 février 2014]