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Jules Roy
Né en 1907
Amours barbares Dès qu'il s'agit d'amour, la fausse monnaie est d'usage courant: on dit les choses sans les dire, le plus simple est de ne rien dire ou de mentir, les mots n'ont plus de valeur et chacun essaie de dérober à autrui ce qu'il pense. * Comment les femmes tombent-elles si aisément dans le panneau? Je me suis souvent posé la question. L'amour est leur vie et la conduite de leur vie. Souvent, ennui ou naïveté, elles croient ce qu'on leur dit, dans l'illusion d'être aimées tandis que l'homme manifeste plutôt de la commisération pour celles qu'il appelle les dindes. Se faire pigeonner, c'est se laisser conter fleurette. L'homme est un frelon qui se gave d'une fleur à l'autre et ne pense qu'à lui. Les succès d'un lovelace ne comptent plus, et loin de se méfier de lui, les femmes le flattent dans l'espoir de vaincre celui qu'elles considèrent comme un héros. Entre elles, il y a émulation. Elles se jalousent, se dénoncent ou se poignardent de mots féroces. Elles essaient d'enchaîner le chasseur qui compte ses exploits et couvre ses murs de cornes de maris trompés. Elles veulent enchaîner ce menteur, ce sauteur, cet insatisfait toujours en quête. [Lu avant le dimanche 23 janvier 2005]
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