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Emmanuelle Pagano
La Décommande (2010) Rien n'est élégant chez toi, c'est le moins qu'on puisse dire, c'est peut-être ce qui a tant mis ma fille hors d'elle. Maman, regarde sa mise, me répétait-elle, et je lui répondais, et toi, ma chérie, regarde dans quel état tu te mets, ce n'est pas si grave, remets-toi. Tu as repris du souffle, encore, oui, un grand coup de souffle et cette fois sans trembler tu m'as dit combien moi j'étais gentille, comme le personnel du centre, et pas comme la mariée. [Lu la 14897e journée, le dimanche 12 juin 2011, dans l'édition JRP|Ringier, p. 26]
Tu réponds à tes propres questions, tes questions qui n'en sont pas, mais seulement de l'inquiétude. Tu essaies| de reconstituer l'histoire. Pourquoi ces gens-là t'ont invitée, pourquoi ils t'ont chassée.
Tu me demandes ce que j'en pense. Tu n'as pas su réagir, tu n'as su te défendre, tu ne sais pas qu'il n'y a pas de meilleure arme que l'approbation, de meilleure défense que le oui. Tu disais non jusqu'à l'excès, jusqu'à l'irrévérence, avec une voix forcée, aigue. Tu brandissais ton non indigné, essayant de le glisser entre nos phrases à la manière d'une enfant qui mal élevée passant entre les jambes des grandes personnes. Tu t'entêtais dans le non comme dans un coin. Hors de toi-même et rencognée. [Lu la 14898e journée, le lundi 13 juin 2011, dans l'édition JRP|Ringier, p. 43-44]
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